La carte de l’APR garantit elle une immunité ? (Par Alioune Badara Mboup)

Partager l'article

L’affaire Bougahazeli montre qu’il y a au Sénégal une classe de citoyens qui bénéficient, en toute illégalité, d’un statut si privilégié par rapport aux autres citoyens ordinaires .
Un député faussaire pris la main dans le sac ,libéré pour sa première audition prend la poudre d’escampette .Il se présente à nouveau devant les enquêteurs puis rentre librement chez lui .
Pourtant notre camarade Guy Marius Sagna pour une affaire de communiqué dont il n’est même pas l’auteur , le lundi 15 juillet 2019 dans la soirée ,le commandant de la gendarmerie de Colobane lui avait laissé un message pour l’informer que le lendemain une convocation lui sera fait parvenir.
Le lendemain mardi, 16 juillet 2019 un peu après 10 heures , quatre (04) éléments de la section de recherche de la gendarmerie de Colobane étaient venus lui remettre la convocation dans les locaux où l’organisation Frapp / France Dégage tenait ses réunions à Dieuppeul. Il a reçu le document et leur avait dit « d’accord ». Mais ils ont ajouté « Vous êtes en état d’arrestation ». Et à la question « quelle infraction ai-je commise ? », ils lui ont demandé de se lever et de les suivre. Ce qu’il a été aussitôt fait, et ils l’avaient conduit dans leurs locaux.
Idrissa Fall Cissé a été cueilli chez lui le jour de la tabaski dans l’ambiance familiale d’une telle fête .
Adama Gaye est cueilli de bonheur chez lui !
Ces seuls exemples ne suffisent pas, chacun peut y aller de son exemple pour montrer comment les citoyens qui n’ont pas la carte de l’APR subissent une machine judiciaire expéditive .
Cependant il n’est pas non plus rare que des membres de l’APR , pourtant au cœur de scandales récurrents, soient protégés par le coude du président . Ce type de décision est symptomatique du sentiment d’impunité fortement ancré dans l’esprit de nombre de responsables politiques et symbolique de la persistance de pratiques du pouvoir encore empreints des vestiges de traditions féodales ou monarchiques aux antipodes de toute éthique de responsabilité.

Le régime en place montre une sorte d’infaillibilité du pouvoir politique, qui justifie l’absence de compte à rendre des responsables de l’APR à l’égard des citoyens Sénégalais.
C’est affligeant d’entendre certains membres de l’APR dire que le président ne va pas protéger Bougahazeli . un aveu de taille qui montre à suffisance que le président peut protéger un faussaire .
La conception sénégalaise traditionnelle de l’autorité tend à concentrer les pouvoirs entre les mains d’un seul Homme. Aujourd’hui encore, peu de pays démocratiques rassemblent autant de pouvoirs entre les mains d’un seul Homme : le chef de l’État est l’ “empereurs en son royaume’’ .
La justice doit être le dernier rempart de la démocratie .Le principe d’égalité des citoyens devant la loi figure à l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Il implique l’égalité des citoyens devant l’application qui est faite de la loi par l’institution judiciaire.
Toute société démocratique se propose la réalisation du principe d’égalité. Il ne s’agit pas d’une égalité abstraite appliquée à des êtres individuellement indifférents. aujourd’hui le soupçon règne . Or, il y a rien de plus terrible pour la justice que pèse un soupçon de partialité!

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*