Violence physique sur une députée : « Plus jamais ça ! » (Par Aby Ndour)

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En pleine séance plénière, un député dit du peuple s’est dirigé, le 1er décembre dernier, vers sa collègue pour lui administrer un coup de poing finalement et un autre de donner un coup de pied à l’infortunée, provoquant une suspension de séance.

Quelle scène hideuse pour l’Assemblée Nationale, qui vient de s’illustrer encore par des écarts choquants. Que des parlementaires aux nerfs vifs, en viennent aux mains et transforment l’Hémicycle en arène de lutte ou ring d’arts martiaux, rien d’extraordinaire.

Sous d’autres cieux, il n’est pas rare de voir –même dans des démocraties dites avancées- des députés s’empoigner. Le Sénégal n’est pas une exception en la matière. Dans un espace civilisé, on ne peut pas se faire justice soi-même.

Des contrevaleurs érigées en ascenseur social

Toutefois, rien ne peut expliquer ces gestes incontrôlés, prenant peut-être leur source dans une colère noire, celle du mal qui pourrit l’esprit et l’amène à commettre l’irréparable. Ceci, surtout dans un contexte de campagne contre toute forme de violence faite aux femmes et aux filles. Je joins ma voix au concert d’indignations, pour dénoncer avec véhémence cet acte suranné.

Cet acte violent qui défraie la chronique est en porte-à-faux avec les valeurs ancestrales de respect à la matrice fondatrice de notre société humaine, de celle qui donne la vie, couve et éduque. Il n’honore pas ses auteurs. En effet, quelle que soit la charge ou la portée de la provocation (violences verbale et morale à la fois contre des autorités religieuses), à laquelle on finit malheureusement par s’accommoder depuis quelques mois, l’agression physique- qui plus est- portée contre une femme, n’a pas sa place dans cette auguste antre de débats supposés contradictoires au nom de l’intérêt collectif. Mais, l’Assemblée nationale n’est-elle pas, in fine, le reflet de la société sénégalaise ?

Attaquer le mal à la racine

Une société bien malade, traversée par des formes d’intolérance, d’insultes, d’invectives, de manipulations et de complots. Pour servir des intérêts bassement personnels et matériels, on ne se gêne plus pour « sabrer » son prochain, afin de plaire aux commanditaires couards qui utilisent des perches et autres boucliers pour assouvir leur dessein. Ces contrevaleurs ont envahi et miné les fondamentaux de la nation, entraînant le Sénégal dans une spirale de crises multiformes (politique, social, culturel et économique). Dans ce jeu dangereux et malsain, les femmes ne doivent point prêter le flanc, servant naïvement de passerelles innocentes et donnant l’impression qu’elles sont seulement choisies pour leur capacité à invectiver. Refusons cela et menons la croisade contre ces dérives suicidaires !

En tant que mères, filles et sœurs, nous avons les ressorts et les instruments pour aller à l’assaut de ces tares. Bien au-delà des divergences politiques, les femmes partagent les mêmes combats d’éducation familiale et d’émancipation économique et sociale. Des enjeux cruciaux tels que la scolarisation de nos filles dans un environnement sain, l’autonomisation économique de nos groupements, entre autres priorités, nous montrent l’étendue du chemin qui nous reste à parcourir, notamment sur les plans politique et économique.

Alors, ensemble indiquons (aux hommes !) la voie à suivre, celle que nous voulons, afin que la paix et l’entente cordiale dans la diversité des opinions, soient restaurées. Notre leadership devrait servir à unir nos énergies et ressources vers un but commun, celui du développement du Sénégal.

Non à la violence !

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