Violence à venir après le report des Locales : La Société civile cherche un remède

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La période post émeutes préoccupe la Société civile sénégalaise. Certains de ses membres regroupés au sein de la plateforme « Jammi Rewmi » ont entamé une réflexion pour étudier les causes afin de proposer des solutions, surtout que la stabilité semble précaire.

Pendant 3 jours (du 26 au 28 mars), Alioune Tine et ses camarades qui étaient en conclave à Saly ont fait un bilan des émeutes qui ont éclaté au Sénégal du 3 au 8 mars. Les membres de la société civile sont en conclave à Saly pour analyser les causes des émeutes et proposer une feuille de route afin d’éviter des manifestations violentes au Sénégal dans l’avenir.

A ce titre, Cheikh Oumar Sy, membre de la société civile, soutient que l’indépendance de la justice, la tenue des élections locales et législatives avant la présidentielle de 2024 et l’audit du fichier électoral pourraient participer à apaiser le climat politique.

Fort du constat de l’épisode mouvementé après la convocation de Ousmane Sonko, la Société civile qui était le dernier rempart pour éviter le pire a jugé utile de mettre à profit cette période de calme précaire pour éviter que les émeutes n’éclatent de nouveau. Les organisations de la Société civile regroupées au tour de la plate-forme «Jammi rewmi» se sont retrouvées ainsi à Saly pour apporter des réponses concrètes.

Selon l’ancien député Cheikh Oumar Sy qui a porté la parole, «après ce travail,cette plateforme aura pour mission d’aller rendre visite aux membres de l’opposition et au président de la République pour éviter les violences physiques et verbales pour que la paix revienne dans le pays. Nous avons décidé de faire une introspection pour voir du point de vue politique et économique mais aussi pour voir les perspectives et comment garantir la paix sociale parce qu’il y a les élections locales et les élections législatives qui arrivent ».

Craignant que ces joutes électorales ne soient source de tension dans le rapport de forces qui oppose le pouvoir au régime, la plateforme «Jammi rewmi » a pris son bâton de pèlerin. Mazid Ndiaye, le doyen de la Société civile, estime que les révoltes font partie de l’évolution des sociétés surtout que le Sénégal a une histoire particulière.

«Ce qui est arrivé est regrettable mais ce n’est pas dommage. Il y a des moments où la violence est nécessaire pour déclencher des réflexions. Nous sommes incertains face à beaucoup de choses et à un moment où les jeunes ont réagi. Il y a 15 ans, nous avons organisé une marche mais il n’y avait même pas 30 personnes. Ces évènements, tout le monde les a vus venir. Donc ce n’est point une surprise car depuis longtemps, le dialogue a été rompu», a soutenu Mazid Ndiaye.

Pour sa part, Alioune Tine le responsable d’Africa Jom Center estime que ce n’est pas faute d’avoir essayé. «Nous avons lancé des alertes à maintes reprises mais ces appels ne sont pas passés. Cette crise doit être étudiée pour qu’on puisse l’éviter dans le futur.»

Revenant sur l’objectif de cet atelier, Alioune Tine soutient que l’exercice a pour but d’analyser les causes profondes de la situation vécue, mais encore d’anticiper sur les crises multiformes qui pointent à l’horizon et qui peuvent, si on n’y prend garde, engendrer des conséquences irréversibles sur la démocratie, l’Etat de droit et les conditions de vie du peuple.

Cette crise arrive dans un contexte où les piliers de l’Etat sont presque fragiles, à travers plusieurs épisodes politico-judiciaires et d’actes de rétrécissement de l’espace civique, ont constaté les membres de la Société civile qui espèrent que la tenue des élections libres et transparentes peut être une solution et une bouffée d’oxygène pour la démocratie sénégalaise sérieusement malmenée.
Avec L’As

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