Trafic présumé : Jamra plaide “l’annulation” des passeports diplomatiques

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IL EST DE NOTORIÉTÉ PUBLIQUE qu’au-delà des ayants-droits, connus de tous pour avoir comme point commun d’être encore en exercice dans de hautes fonctions gouvernementales, diplomatiques, parlementaires et militaires, le décret n°78-021 du 06 janvier 1978 (modifié par la loi n° 90-934 du 27 août 1990) qui régit L’ATTRIBUTION, la PROROGATION, le RENOUVELLEMENT DES PASSEPORTS DIPLOMATIQUES, prend également en compte les citoyens éligibles à l’octroi de passeports diplomatiques, en raison notamment de leurs fonctions officielles antérieures.

CE DÉCRET énumère expressément ces personnalités pouvant, si tant est qu’elles en formulent la demande, prétendre audit passeport : les anciens chefs d’Etat, les anciens chefs de gouvernement, les anciens ministres des Affaires étrangères. Le Chef de l’Etat en exercice ayant toujours le dernier mot, après avis du ministre chargé des Affaires étrangères. Sinon, AUCUNE AUTRE PERSONNALITÉ ayant précédemment occupé des fonctions étatiques n’est prévue par ce décret, comme ayant-droits.

MÊME LES ANCIENS président d’institutions (Assemblée nationale, Sénat, etc.,) et les anciens ministres ne sont légalement pas des ayants-droits. Ils ne peuvent obtenir un passeport diplomatique que sur DÉROGATION SPÉCIALE accordée par le président de la République, seul habillé à cet effet.

UNE ŒUVRE HUMAINE étant toujours perfectible, ce décret pourrait bien être amélioré, afin que dans l’énumération officielle des personnalités éligibles à la dérogation présidentielle puissent y figurer les maires, les présidents de conseils départementaux, les khalifes généraux, le chef de l’Église catholique. Mais surtout les chefs des collectivités locales, qui se verront ainsi conférer davantage d’efficacité dans leurs déplacements internationaux, dans le cadre de la “coopération décentralisée“.

IL N’EMPÊCHE que dans un pays aussi “turbulent” que le nôtre, il n’est pas inutile, de temps à autres, de donner un énergique coup-de-pied dans la fourmilière, pour remettre les compteurs à zéro. Car, c’est révéler un secret de Polichinelle que de dire que ce précieux sésame fait souvent l’objet d’un trafic honteux, sous nos cieux. Où il peut se monnayer sous le manteau (même à des non-Sénégalais) entre 2 et 6 millions de francs cfa. Et le drame est que les “récipiendaires” n’en font pas souvent un usage catholique.

TOUT LE MONDE SE SOUVIENT de cette scandaleuse découverte du cadavre d’une Chinoise de 32 ans, repêché sur les berges de la Seine, en France, le 31 juillet 1998, et qui portait curieusement par devers elle un PASSEPORT DIPLOMATIQUE SÉNÉGALAIS, en cours de validité (délivré à Dakar le 24 décembre 1997). L’autopsie révéla qu’elle avait reçue 9 coups de poignard, de la part de parrains mafiosi anonymes. Cette rocambolesque Histoire de passeport diplomatique sénégalais retrouvé sur ce cadavre chinois, et qui avait fait les choix-gras de la presse française – qui n’avait pas hésité à parler de “collusions entre mafia chinoise et hauts dignitaires du Sénégal” – avait indigné de nombreux compatriotes.

AUSSI, serait-il salutaire d’opérer à l’improviste des opérations coup-de-poing, pour déstabiliser les réseaux de faussaires et de fraudeurs. À l’instar de cette mesure présidentielle, qui fut la plus mise en exergue dans le compte-rendu du Conseil des ministres du mercredi 17 avril 2019. Le Chef de l’État, Macky Sall, avait effectivement «instruit le Ministre des Affaires étrangères à mettre en place de NOUVEAUX PASSEPORTS DIPLOMATIQUES, en vue d’une plus grande rationalité dans leur octroi», précisait le communiqué, qui mettait ainsi soudainement un terme à la validité de ces titres de voyage privilégiés, souvent objet de Moult convoitises. Et de trafics.

IL NE SERAIT donc pas superflu, lorsque les lampions judiciaires se seront éteints sur cette inédite fraude parlementaire, que le Président de la République, à titre préventif, remette à nouveau les “compteurs à zéro“, pour couper l’herbe sous les pieds aux faussaires. Il serait opportun qu’il anticipe, par décret, l’expiration de TOUS LES PASSEPORTS DIPLOMATIQUES EN CIRCULATION. Ce qui aurait l’heur de briser tous les «deals» en cours. Déstabilisant du coup toutes les chaînes de complicité, dans la confection frauduleuse de ce précieux titre de voyage, mercantilisé à outrance par d’indignes “représentants du peuple” indélicats, uniquement préoccupés à gonfler leurs comptes bancaires. En se livrant sans vergogne à ces pratiques mafieuses, qui suscitent déjà des railleries acerbes hors de nos frontières, et un malaise bien compris dans les chancelleries occidentales, nos «honorables députés» auront tristement réussi à instaurer de fortes suspicions auprès des partenaires diplomatiques et commerciaux du Sénégal, depuis l’éclatement de cet esclandre parlementaire, aux ramifications insoupçonnées. Et dont l’ampleur des dégâts reste jusque-là inconnue. Les frasques des députés mis en cause pouvant parfaitement constituer que la partie visible d’un immense iceberg !

CETTE MÉFIANCE tous azimuts a toutes les chances de rester durablement de mise, tant que le président Macky Sall ne se résoudra pas à infliger un énergique coup de pied, comme en 2019, dans cette ruche de faussaires où, selon toutes vraisemblances, grouillent et circulent encore ces titres de voyage frauduleux.

MAGOUILLES PARLEMENTAIRES : trafics de faux billets de banque, usurpations de titres matrimoniaux, recel de documents de voyage frauduleux, ventes de passeports diplomatiques, falsifications de certificats de mariage…. Comme si une malédiction s’était soudainement abattue sur cette 13e Législature, cette institution, censée incarner le “nec plus ultra” de la morale républicaine et de l’éthique citoyenne, a fini par battre tous les records de magouilles institutionnelles. Au point de pouvoir valablement rivaliser avec les incartades des sulfureux “élus” de la mafia sicilienne !

CHAQUE CITOYEN a le droit le plus absolu, et le devoir citoyen, de dénoncer ces pratiques dignes de la pègre napolitaine, qui ternissent gravement l’image de l’institution parlementaire. Laquelle n’est LA PROPRIETE D’AUCUN PARTI POLITIQUE. Mais un Patrimoine commun, chèrement entretenue par les impôts tirés des maigres revenus des contribuables sénégalais. Et sur lequel chaque citoyen doit veiller, comme à la prunelle de ses yeux, pour que sa notoriété et sa crédibilité, chèrement acquises, au prix de moult sacrifices de dignes précurseurs, ne soient trahies ni perverties.

Les Bureaux exécutifs de

JAMRA et MBAÑ GACCE

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