Théorisation de la motion de censeure : Banda Diop fait un rappel à Abdourahmane Diouf

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Cher Dr Abdourahmane DIOUF,

Tu as théorisé à la veille de la déclaration de politique générale DPG du 1er ministre, le 12 décembre 2022 et (après 85 jours d’exercice), le déploiement de l’arme chaotique de la motion de censure, par l’opposition parlementaire présente dans l’hémicycle.

Pour rappel, après exactement 90 jours francs d’exercice ( décret de nomination n°2022-1774 du 17 septembre 2022) , le 1 er ministre Amadou BA devait sacrifier au rite républicain constitutionnel qu’est la déclaration de politique générale.

L’art. 86 de la constitution alinéa 1er dispose ceci :

« Le Premier Ministre peut, après délibération en Conseil des ministres, décider de poser la question de confiance sur un programme ou une déclaration de politique générale.

Le vote sur la question de confiance ne peut intervenir que deux jours francs après qu’elle a été posée.»

Évidemment si La confiance est refusée au scrutin public à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée Nationale, la conséquence du refus de confiance entraîne la démission collective du Gouvernement.

Parmi les motifs évoqués, il y’a entre autres, je cite: « un moment de clarification des équilibres politiques ».

Ce «refoulement» de ta part n’est-il pas révélateur du fiasco provenant du résultat des élections législatives de 2022 de la coalition AAR Sénégal à laquelle tu appartiens ?

Cher Abdourahmane, je me permets de te tutoyer, j’espère que tu vas me le concéder.

Pour rappel, ARR Sénégal a été côté d’un score très peu reluisant au terme des élections législatives  avec, au final, l’élection d’un député. (1 député non moins négligeable pris en compte la configuration de l’A.N)

Cher Abdourahmane,

Tu me permettras de signaler que la politique a son temps. Tu le sais d’ailleurs autant que moi.

Actuellement, il est clair qu’on est dans le feu de l’action, pour l’Emergence du Sénégal.

Vraisemblablement, tu as estimé devoir jouer une prolongation. Comme c’est le cas pour le match de soccer.

A cet effet, et bien sûr,  le 10 iéme des parlementaires peut déclencher la procédure.

83 députés suffisent, donc, à refuser la confiance au gouvernement. Pourquoi, faudrait-il porter cette proposition vicieuse ?

Ta proposition réveille en moi et même pour une certaine opinion les questions ci après que l’on t’adresse pour réponses. Qu’il te plaise de nous les faire parvenir.

Étais tu candidat aux législatives pour ensuite déclencher une motion de censure au lendemain de la DPG ?

Est-ce que tu disposes du coefficient électoral nécessaire pour être élu député par un certain électorat à qui tu as proposé cette motion?

Pourquoi ne pas respecter l’expression électorale issue de cette consultation législative ?

Pour le reste, ta proposition, adressée aux députés de l’opposition, est signée par une structure autre que celle de la coalition AAR qui est sensée te représenter à l’assemblée nationale.

Ceci pousse à réfléchir sur l’avenir de cette structure politique au destin vraisemblablement éphémère ?

La marque de la démocratie, c’est aussi de laisser libre court à la décision des populations qui a fini d’attribuer à chaque coalition le nombre de députés qu’elle mérite ou qu’elle devrait avoir.

S’opposer, c’est normal en démocratie. C’est même vital.

Le mieux, cependant, est d’accompagner la décision des populations.

Ces dernières ont plébiscité BBY.

Elles en ont fait la coalition majoritaire au niveau de l’Assemblée Nationale.

Il faut l’accepter.

Cher Abdourahmane ; pour finir,

Permets moi de te dire que ta proposition d’une motion de censure est inopportune, inélégante, maladroite, dégradante et révélatrice d’un non respect du verdict des urnes en date récente.

Une certaine opposition s’en est engouffrée pour dissimuler les flagrantes violences et agressions physiques et verbales honteusement manifestées tout au long de la session unique écoulée.

D’ailleurs, malgré le bégaiement de certains parlementaires dits de l’opposition qui trahit une non maîtrise des politiques publiques, tous les projets de budgets ont été adoptés.

Il en est de même que la loi de finance initiale de 2023 ; elle aussi adoptée.

Ainsi, encouragerons-nous le président de l’assemblée nationale à faire entendre raison, dans toute sa rigueur et avec toutes les voies légales, sur le cas de la parlementaire agressée.

Il ne faut l’oublier. Elle était dans l’exercice de ses fonctions. Le seul péché qu’elle a commis est d’avoir exprimé son point de vue sur le fonctionnement de la société.

Pourquoi un député quitte le parloir où il peut parvenir à convaincre l’opinion, pour aller servir des coups à une députée dont le seul tort a été de dire son opinion libre ?

La question mérite d’être posée.

Mieux, elle peut renseigner dans la démarche, qui frise l’absurdité, de certains parlementaires.

Pour ma part, j’estime que les populations de l’intérieur comme de la diaspora sont plus enclines à accompagner le succès retentissant de la consultation citoyenne sur la vie chère, les 15 mesures fortes (mesures d’urgence et mesures structurelles) et des chantiers prioritaires que sont :

-L’actualisation rapide du PAP 2A du PSE ;
-La prise en charge de l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages ;
-La stabilité des prix ;
-La sécurité,
-La santé
-Le logement des populations ;
-L’assainissement ;
-L’éducation ;
-La formation professionnelle ;
-L’insertion

Toutes ces avancées sont possibles grâce aux choix innovateurs et stratégiques de son Excellence le Président Macky SALL.

Rien dans le déroulé des politiques publiques n’augure cette vue diabolique , chaotique corollaire d’une instabilité gouvernementale. La motion de censure ne fera pas chemin, le peuple rejette cette diversion.

Oui ! Osons accompagner le Sénégal dans le chantier de l’Emergence.

Dakar le 14 décembre 2022
Banda DIOP
Médiateur des Banques
Maire de patte d’oie 2014-2022
Membre du PS/BBY

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