Sur les informations dites sensibles, la responsabilité du journaliste: La réponse de Mamadou Thior, Cored

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Dans un entretien qu’il a accordé à nos confrères de Source A, Mamadou Thior, président du Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les Médias au Sénégal (Cored) revient sur la responsabilité du journaliste et le traitement des informations dites “sensibles”.

Ne pensez-vous pas que malgré tout, les journalistes devraient être beaucoup plus prudents ?

C’est une question de responsabilité. Il y a des informations qui peuvent être sensibles souvent ; il faut savoir comment les traiter. C’est juste ça. Nous n’apprenons rien aux consœurs et confrères.  Quand on est formé à bonne école, il faut savoir qu’on est tenu de contextualiser, voir est-ce que l’info est bonne à dire, penser aux conséquences que cela peut engendrer. Ce sont des paramètres dont il faut tenir en compte. C’est une responsabilité individuelle. Comme nos enseignants nous l’ont toujours dit : ‘‘aucun reportage ne vaut la vie !’’ Il faut faire son reportage et rester en vie. Il n’y a pas à être téméraire au point de se sacrifier ou de compromettre sa liberté. Je pense que nous ne devons pas le perdre de vue.

Si vous étiez à la place de Pape Alé Niang, donneriez-vous ces informations dites ‘‘secret-défense’’ ?

Mamadou Thior :  Oui ! S’agissant de l’histoire de l’enquête interne de la Gendarmerie, les bons journalistes de ce pays doivent creuser pour voir ce qu’il en est réellement. Au sein de nos forces de défense et de sécurité, c’est des hommes avec un grand H, des hommes de valeur. Donc, s’il y a un soupçon de complot pour des intérêts, je pense que la presse doit l’exposer au grand jour pour permettre aux autorités de prendre les dispositions qu’il faut.  On ne déshonore ni notre armée ni la gendarmerie. Donc, si j’étais à sa place j’aurais publié l’information car c’est une information d’intérêt public. Dans la charte des journalistes du Sénégal, le premier point, c’est l’intérêt public. Le droit du public à avoir une information juste et équilibrée. C’est une composante fondamentale qu’il ne faut pas perdre de vue. Cela prime sur toute autre considération. Cela veut dire que tant que le public a le droit de savoir, il ne doit pas y avoir de barrières.

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