L’école
sénégalaise traverse une crise profonde. Toutefois, penser à supprimer
simplement les examens du CFEE et du BFEM n’est en rien une solution durable
face à l’acuité du problème. Ce qu’il faut véritablement, c’est beaucoup de
Courage pour engager les réformes nécessaires.
Pour donner de l’avenir et du savoir à notre jeunesse, il est
impératif de refonder l’école sénégalaise quel que soit le poids de la douleur
!
Il faut
surtout un sérieux diagnostic organisationnel de notre enseignement supérieur
privé. En effet le développement des “Business Schools” se résume au
seul critère de la rentabilité financière. Près de 90% des enseignants de ces
Écoles de Formation sont des vacataires issus des Établissements publics
d’enseignement supérieur ou des sociétés publiques ou privées de la place. Les
permanents font à peine 10% des effectifs.
Dans ce contexte, comment construire un système d’enseignement efficace sur le
long terme? Qui est en charge de la conception des programmes de formation? Qui
évalue les programmes? En dehors des coûts des prestations, quels engagements
peuvent lier les vacataires aux établissements ?
En principe quand on ambitionne de s’appeler Business School, on doit activement réfléchir à contribuer à la vie économique de la Cité. Quelle Business School a déjà effectué des publications ou des réflexions sur la situation économique du Sénégal? Nous n’en connaissons pas, sauf erreur de notre part. La configuration du corps professoral ne le permet pas tout simplement.
Chaque établissement choisit les appellations qu’il veut pour ses diplômes. Cela se traduit par des ressemblances volontaires, parfois trop proches et très troublantes, entre ces diplômes qui ne sanctionnent pas forcément les mêmes études. Parfois les appellations des diplômes sont totalement différentes alors que les formations sont à peu près les mêmes aussi bien pour la filière que pour la durée des études.
La principale faiblesse de l’environnement des Business Schools tourne autour de l’absence de réglementation du secteur. C’est aussi sur cette question qu’il faudra réfléchir sérieusement à la place d’une simple suppression du CFEE et du BFEM qui risquerait d’ailleurs de causer d’autres problèmes d’insertion professionnelle parce qu’on ne peut pas supprimer un examen alors que son diplôme est demandé pour certains recrutements.
Elimane FALL
Professeur au lycée Blaise Diagne
Leader du mouvement Pellital
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