Il y a de quoi s’interroger sur le soubassement même des sorties médiatiques de Monsieur Sonko, ces deux derniers jours, après avoir habitué les Sénégalais à un monologue avec ses nombreux lives.
Si on le prend aux mots, c’est pourtant Monsieur Sonko lui-même qui réclamait au cours de ses nombreux lives la tenue d’un procès dont il avait hâte, d’après ses dires.
Paradoxalement, aujourd’hui que l’instruction est bouclée et que le procès doit s’ouvrir incessamment, conformément à la procédure judiciaire, le voilà qui se débine.
Pourtant, on ne parle que de procès. C’est important de le souligner. Le procès est la phase où chacune des parties a la latitude de revenir sur ses allégations, sur ses griefs et soumettre toutes ses preuves. Cette possibilité est offerte à tous, à l’accusatrice tout comme à l’accusé. Et d’ailleurs, pour rappel, le Procureur est l’avocat de la société dans les cas d’infractions, il ne juge pas, même s’il est le maître des poursuites. C’est bien le juge, ou encore le magistrat du siège (fonctionnaire de justice indépendant) et les jurées (dans les affaires criminelles) qui rendent une décision à la lumière des arguments et preuves de l’accusation comme de la défense.
Dans cette affaire privée, encore une fois, il s’agit de deux citoyens sénégalais qui sont en contentieux dans le cadre d’une affaire strictement privée.
Par conséquent, il n’est pas habile encore moins compréhensible pour quelqu’un qui aspire présider aux destinées d’un peuple, de tenter, par des moyens anti-républicains, de se soustraire à la justice de ce même peuple.
Si on permettait à chaque homme politique une telle posture, ce serait grave pour nos institutions et un gouffre pour tout homme politique qui aura maille à partir avec la justice.
Aussi, les propos de Monsieur Sonko, menaçant la paix et la stabilité sociale, sont irresponsables et condamnables, surtout pour un opposant sérieux, dans une République comme le Sénégal. On ne peut pas se permettre dans un différend personnel, menacer impunément l’intégrité physique des magistrats, de surcroît la première institution de la République.
C’est parce que nous sommes dans une démocratie majeure que Monsieur Sonko a eu la possibilité et toute la latitude d’organiser son meeting hier à Keur Massar, malgré ses positions toujours extrêmes et ses nombreux appels à l’insurrection, une manifestation parfaitement encadrée par les forces de défense et de sécurité. Cependant, appeler à attenter à la vie d’un Président de la République élu à travers des élections libres et transparentes, dans un système électorale qui a fini de faire ses preuves, est intolérable.
Il est important de rappeler que la démocratie ne doit pas tourner à l’anarchie et ni à l’autocratie.
Sous d’autres cieux, il est clair que, de la façon dont Monsieur Sonko a menacé d’attenter publiquement à la vie du Président de la République, y compris de dignes magistrats, il serait tout de suite mis aux arrêts. Puisqu’il s’agit d’infractions graves.
Il revient maintenant à la justice de faire son travail.
Mais nous pensons quand même qu’on ne peut pas permettre qu’un citoyen, qu’il soit homme politique ou non, instrumentalise ses militants pour des faits répréhensibles, sans aucune conséquence judiciaire, pendant qu’au même moment, même dans les situations les plus complexes pour ceux qu’il engage dans ce registre, il est plus préoccupé par l’avenir scolaire de ses enfants.
Il revient donc à chaque citoyen de bien faire la part des choses.
Depuis sa réélection en 2019, malgré toute la calomnie dont il pu faire l’objet de la part de Monsieur Sonko, le Président Macky Sall n’a jamais répondu et est toujours resté fixé sur sa mission de Président de la République en travaillant, dans l’intérêt exclusif du peuple qui l’a élu et toutes les statistiques montrent que le pays est sur la bonne voie.
Nous invitons le peuple et toute les forces vives de la nation à s’engager à préserver la paix et la cohésion sociale qui sont le socle de notre pays et le seul gage d’un avenir serein.
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