Sonko doit protéger le secteur privé national… (Par Mamadou Lamine Diatta)

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D’emblée cette curiosité : C’est quoi le bien-fondé de ce titre Sonko doit protéger le secteur privé ?
Pourquoi faire mention d’Ousmane Sonko? Tout simplement parce que le 24 février 2024 a accouché d’un basculement de paradigme institutionnel sans précédent au Sénégal.

Dans un pays où on a toujours dénoncé la toute- puissance du Chef de l’État par la grâce de cet hyper présidentialisme marron vécu sous Senghor, Abdou Diouf, Me Wade et Macky Sall, un Premier ministre dit fort a émergé pour la première fois.
Il faut aussi interroger rigoureusement les récentes péripéties de l’histoire politique de cette jeune nation pour comprendre ce changement de paradigme.
Sonko n’est pas n’importe quel Premier ministre ! Pratiquement seul, il a tracté tout l’appareil de l’actuelle majorité présidentielle contre vents et marées avant d’en arriver là. Forcément il est et sera un Premier ministre pas comme les autres.
Cela dit, Ousmane Sonko et son gouvernement devraient éviter de fragiliser le secteur privé national. Au contraire, ils ont la mission de s’armer d’une vision prospective à même de propulser et protéger des champions économiques locaux dans des domaines aussi variés que l’industrie, le tourisme- hôtellerie ou encore les Btp, l’activité portuaire (manutention, logistique, shipping…) sans oublier l’agriculture…
À titre d’exemple, rien que dans le secteur transversal du tourisme- hôtellerie naguère 2ème secteur d’activité économique après la pêche, une baisse d’activité de l’ordre de 70% est notée actuellement selon Pape Bérenger Ngom Président de l’association des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration par ailleurs membre actif du conseil national du tourisme ( CNT).
Il ne faut pas affaiblir le tourisme par une politique fiscale inadaptée qui a finalement abouti à une désaffection des marchés émetteurs et par ricochet une baisse drastique du chiffres d’affaires des acteurs.
Dans tous les pays du monde, le secteur privé est considéré à juste raison comme un partenaire de choix de l’Etat d’autant qu’il s’agit du moteur de la croissance, créateur de richesses par excellence et pourvoyeur d’emplois massifs. Autrement dit, il faut savoir que la vocation de l’Etat n’est pas de créer des emplois ou de gérer un Business lucratif. Non ! Les pouvoirs publics doivent en revanche veiller à la mise en place d’un cadre réglementaire et juridique attrayant en sus d’un environnement des affaires sain pour accompagner efficacement les acteurs du secteur privé national. C’est cela la logique de cette division du travail qui ne dit pas son nom.
De même, les pertes massives d’emplois dans la presse, le sous-secteur du divertissement (Cas de Premier Bet) et dans d’autres secteurs d’activités laissent penser à un acharnement et une traque au moment où l’opinion publique s’attend plutôt à des créations d’emplois.
Le nouveau pouvoir devrait plutôt s’attacher à encadrer et accompagner tous les créateurs d’emplois de manière à les aider à sauver l’outil de travail.
C’est l’une des missions centrales de l’Etat de veiller à assainir et rendre attractif l’environnement des affaires.
Le Premier Ministre met juste en œuvre et en musique les orientations stratégiques du Président de la République.
Surtout que la configuration inédite en cours au Sénégal en fait pratiquement plus qu’un Primus inter Pares…
Sonko aurait dû assister aux assises de l’entreprise du Conseil national du patronat (CNP) tenues il ya quelques semaines au King Fahd Palace en présence des ministres de l’industrie et du commerce, du travail et de l’économie. S’il avait pris part à cette rencontre de haute facture il aurait pu les écouter pour envoyer un signal fort en direction du monde de l’entreprise.
Aujourd’hui, nous avons affaire à un pouvoir dit souverainiste. Un concept qui renvoie immédiatement à la protection des capitaines d’industrie et autres hommes d’affaires du Sénégal en veillant au quotidien à en faire des champions. Le Maroc du Roi Mohamed VI l’a bien compris. Le souverain chérifien s’érige spontanément en VRP de luxe au profit de son secteur privé à l’occasion de tous ses déplacements notamment en Afrique de l’ouest et ailleurs dans le monde.
Si les nouvelles autorités du Sénégal snobent le secteur privé national, qui vont-ils promouvoir finalement ?
Question à mille balles.Vaste programme également !
Un des acteurs du privé, Serigne Mboup en l’occurrence a récemment donné le ton par la relance de l’usine textile Domitexka de Kaolack.Cela en dit long sur l’enorme potentiel des privés nationaux.
In fine,le chef du gouvernement doit rencontrer et écouter le patronat sénégalais.

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