Sénégal : la note de Moody’s passe de B1 à B3 avec une perspective négative

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L’agence de notation new-yorkaise Moody’s a abaissé, le 21 février 2025, la note souveraine du Sénégal de B1 à B3, avec une perspective négative. Cette décision, qui clôt un examen entamé en octobre 2024, repose sur la « découverte d’un fardeau de la dette publique bien plus lourd que prévu ». Selon un rapport récent de la Cour des comptes, la dette publique centrale s’élevait à 99,7 % du PIB en 2023, soit 25 points de pourcentage de plus que les chiffres officiels publiés auparavant.

Selon le communiqué, cette dégradation est motivée par les indicateurs budgétaire nettement plus faibles révélés par la Cour des comptes du Sénégal. La source poursuit que ”l’ampleur et la nature des écarts limitent considérablement la marge de manœuvre budgétaire du Sénégal et contribuent à des besoins de financement élevés, tout en indiquant des lacunes importantes en matière de gouvernance dans le passé”.

Pour l’agence de notation new-yorkaise Moody’s, ”les conclusions de la Cour estiment la dette de l’administration centrale à 99,7 % du PIB en 2023, soit environ 25 points de pourcentage de plus que ce qui avait été publié précédemment dans les documents officiels et plus que ce qui avait été estimé dans l’audit préliminaire du ministère des Finances qui s’est achevé en septembre 2024″.

Selon Moody’s, “le Sénégal est plus exposé aux chocs défavorables que nous ne l’avions estimé précédemment”.

L’agence de notation américaine note que la perspective négative reflète les risques de baisse liés à la trajectoire budgétaire et à la liquidité du gouvernement. Et de dire que le gouvernement vise un rythme ambitieux de réduction du déficit budgétaire – essentiel à la réduction de la dette et au rétablissement de la marge de manœuvre budgétaire – la très faible position budgétaire et d’endettement compliquera les efforts d’assainissement budgétaire”. 

Le budget 2025 et le cadre à moyen terme qui l’accompagne visent un déficit de 7,1 % du PIB cette année et une nouvelle réduction pour atteindre le critère régional de convergence du déficit de 3 % du PIB d’ici 2027, un ajustement marqué mais difficile par rapport au déficit moyen de 11,1 % en 2019-2023 indiqué par la Cour des comptes.

Les réformes prévues visent à renforcer la génération de recettes et à rationaliser les dépenses, notamment par le biais d’une surveillance budgétaire plus stricte et d’un audit du secteur public, relève-t-elle. Toutefois, elle fait savoir qu’une amélioration de la notation dépendra de la capacité du gouvernement à ”mettre en place des réformes structurelles, à réduire efficacement la dette et à rétablir la confiance des créanciers”. 

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