Séga Sakho, le surdoué du football n’est plus (Par Papa Abdoulaye Seck)

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La disparition de Séga Sakho est celle d’un immortel, d’un baobab dont on pensait que la présence au centre du village est intemporelle, d’un musée frappé par la foudre malgré l’existence de paratonnerres.
Le monde ne s’est pas effondré. Toutefois, son centre de gravité a bougé dans un sens qui nous plonge dans une consternation exponentielle. A l’évidence, notre seul et unique refuge est notre foi en Dieu dont les décisions sont sans recours.
Pour ce génie du ballon rond qui n’a jamais tenu à en faire un métier, tout était spectable: ses dribbles assimilables à une provocation, sa façon de célébrer un but, ses déclarations d’avant match pour déplacer le curseur de la pression vers l’équipe adverse, ses croustillants commentaires après chaque match.
Sa face cachée, c’était sa générosité: il donnait tout ce qu’il avait et se disait que chaque jour qui se lève est une opportunité à exploiter.
Plus de 60 ans d’amitié et de fraternité, frappés du sceau de la sincérité des plus fortes!
Je pleure un homme qui, durant notre tendre jeunesse, n’hésitait pas à interférer, en ma faveur, en cas de divergences avec feu Tamsir Seck, un grand frère de même père et de même mère.
En 1964, on devait rejoindre mon père affecté à l’ambassade du Sénégal en Yougoslavie.
Le jour de notre départ, Séga avait barré la route au véhicule à destination de l’aéroport et disait haut et fort qu’il ne pouvait se séparer de moi. Ma mère avait réussi à le calmer, en lui disant que l’avion allait revenir le chercher, et que la contrainte majeure étant son passeport en cours de confection.
A chaque fois que je rencontrais Séga, je lui demandais des nouvelles de son voyage en Yougoslavie et nous en riions aux larmes.
La fidélité de Séga est rare, sa sensibilité hors pair, malgré l’apparence dégagée.
Oui, tu as fait vibrer notre cœur par des prouesses techniques dignes de surdoués du ballon rond assistés par les Dieux du football.
Oui, tes blagues si bien assaisonnées amplifiaient notre joie de vivre et nous détachaient de nos soucis dictés par un monde pas toujours facile à vivre.
Aurevoir cher grand et ami fidèle, cher champion.
Déjà on sent le vide que tu nous as laissé.
Sois rassuré de notre amour infini et que Allah, Le Tout Puissant, t’accueille au paradis céleste.
Mes condoléances les plus attristées sont adressées à toute sa famille, à toute la communauté sportive nationale et internationale et à tous ses amis et sympathisants de tout bord.
Paix éternelle à ton âme, cher Champion !!!!
Papa Abdoulaye Seck, ton petit frère de la Médina.

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