Robert Sagna Président du GRPC «Nous avons convaincu Salif Sadio qu’il n’avait pas intérêt à garder les 7 soldats»

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On en sait un peu plus sur les différentes démarches qui ont été menées en direction de Salif Sadio, le chef d’Atika, la branche armée du Mfdc pour obtenir la libération de nos sept soldats qui étaient entre les mains des indépendantistes depuis plus de deux semaines suite aux violents affrontements survenus le mois dernier à la frontière gambienne.

Une fois de plus, le Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC) de Robert Sagna a joué un rôle déterminant pour faire fléchir Salif Sadio comme en 2011 quand il avait accepté de libérer huit soldats sénégalais qu’il avait faits prisonniers lors de deux affrontements qui avaient eu lieu dans les départements de Bignona et de Bounkiling entre ses combattants et l’armée.

Selon Robert Sagna, le GRPC a vite fait d’entreprendre des démarches dès que l’incident est survenu pour tenter de convaincre le chef d’Atika qu’il n’était pas de son intérêt de continuer à retenir ces soldats qui sont certes sénégalais mais qui étaient dans une mission internationale.

De l’avis de l’ancien ministre d’Etat sous le président Abdou Diouf, cet argument a dû convaincre Salif qui, lui-même, a dit à qui veut l’entendre qu’il n’a pas affaire à la CEDEAO mais plutôt au Sénégal et à son armée.

« Oui, dans le cadre de nos activités au niveau du GRPC, nous avons envoyé des émissaires auprès de Salif Sadio pour plaider pour la libération de ces 7 soldats. Et comme lui-même l’a dit, il a indiqué qu’il n’a pas affaire avec la CEDEAO mais qu’il a affaire avec le Sénégal et à son armée et que ce sont ces gens-là, même si c’est des militaires sénégalais de la CEDAO, qui sont entrés dans son périmètre. Ce qui a entraîné la confrontation et malheureusement des pertes de vies humaines et la prise des otages en question qu’il vient de libérer aujourd’hui. Forts de ça, nous lui avons fait comprendre qu’il n’avait justement pas intérêt à les garder vu que, lui-même le reconnaît, il n’a pas affaire avec la CEDEAO même si les militaires sont certes de nationalité sénégalaise mais ils étaient en exercice dans une activité internationale au sein d’une armée internationale qui est la CEDEAO’’, révèle Robert Sagna.

Poursuivant, le président du GRPC confie que : ‘’L’autre élément à noter c’est que ce n’est pas un affrontement qui est dû à une tentative d’attaque de son armée, de ses combattants, c’est un motif qui n’a absolument rien à voir avec l’objet pour lequel, eux, ils sont dans la brousse. Là il s’agissait d’un problème d’exploitation clandestine du bois. C’est un camion chargé de coupes de bois qui a fait l’objet de poursuite et ils sont entrés dans son camp et cela a entraîné la déflagration que voilà. Donc cela n’a rien à voir avec la lutte pour l’indépendance de la Casamance. La CEDEAO n’est pas engagée dans la lutte contre le Mfdc. Il faut considérer que c’est un incident malheureux, c’est tout à fait accidentellement qu’ils sont entrés dans son camp, mais ce n’était pas prémédité ».

Robert Sagna précise toutefois que d’autres parties comme la Gambie, la Croix Rouge et la CEDEAO se sont impliquées dans les négociations pour obtenir ce résultat. Il souligne que lors de la libération des soldats, il y avait une délégation de la CEDEAO, venue d’Abuja, et une autre de la Croix rouge tout comme San Egidio.

Par ailleurs, interpellé par nos soins, le président du GRPC a confié que, en 2011, c’est l’ancien président gambien Yaya Jammeh qui lui avait facilité la tâche en s’impliquant pour faire libérer les huit soldats sénégalais que Salif Sadio détenait aussi.

Il révèle que Jammeh, après avoir récupéré ces soldats et les avoir habillés, avait voulu qu’il les conduise jusqu’à Dakar par l’avion qui avait été affrété pour les y conduire, mais il se trouvait qu’il avait des tâches urgentes à Ziguinchor. Des tâches qu’il avait suspendues pour aller diligenter la libération des soldats comme le voulait le natif de Kanilaï qui l’avait personnellement appelé au téléphone pour qu’il rallie dare dare Banjul alors qu’il faisait cap sur Ziguinchor par le bateau.
Le Témoin

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