Réponse à Moustapha Diakhaté sur la question du certificat de nationalité.(Par François Mendy)

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J’ai été alerté par un ami d’une publication de l’honorable député Monsieur Moustapha Diakhaté sur sa page Facebook. Celle-ci avait pour titre : MONSIEUR FRANÇOIS MENDY DIT DES CONTREVÉRITÉS : MENDY PEUT ÊTRE OU PEUT NE PAS ÊTRE SENEGALAIS.
Je voudrais d’abord, avec tout le respect que je vous dois, vous dire que vous avez tout faux en affirmant que je dis des contrevérités. J’imagine que vous le savez, mais il est bon quand même de vous le rappeler. Je suis journaliste à la base, et je le demeure. Et dans le métier, il y a ce que l’on appelle les « faits » avec leur sacralité.
Ce que j’ai relaté, ce sont les faits. Pour votre gouverne, ce fameux jeudi 3 octobre, j’ai été jusqu’à 3ème étage du Ministère de l’Intérieur. Vous êtes un serviteur de l’État, vous savez quelles sont les personnalités qui occupent les bureaux du 3ème étage. Je m’en limite là.

Ce que je dénonce, c’est le deux poids deux mesures

Ce que j’ai écrit ne souffre d’aucun doute. Dieu a fait que ce jour-là, hormis mon épouse et moi, il y avait une autre personne qui était avec nous du nom de G. Sarr. Heureuse coïncidence, car nous ne devrions pas nous voir ce jour-là, mais je l’ai appelé et il m’a dit qu’il était vers le Palais. Et il est venu m’attendre sur la rue qui fait face au Ministère de l’intérieur. Et ensemble, nous avons fait le chemin  jusqu’au Commissariat de Reubeuss.
Si j’ai décidé de vous répondre, c’est parce que vous êtes une voix autorisée dans ce pays. Ce que vous ignorez, c’est que du Ministère de l’Intérieur au Commissariat de Reubeuss, en passant par la Cité de Police, j’ai, via mon réseau d’amis et de connaissances, contacté plusieurs fonctionnaires de Police. Ceci dit, ne comptez pas sur moi pour citer des noms.

Monsieur Diakhaté, vous me citez une litanie d’extraits d’articles. A quoi servent-ils ? Personnellement, à partir de ce que j’ai vécu, ils ne servent à rien. Sauf pour une catégorie de Sénégalais à part entière  comme vous peut-être. Pour votre information, je ne m’offusque pas du fait que la loi qui doit être impersonnelle, soit appliquée à mon fils. Je dénonce le fait que la loi, décret, circulaire, consigne où je ne sais quoi, soit spécialement élaboré pour certaines catégories de patronymes. Parce que la discrimination commence comme ça.

Honneur à préserver

Je l’ai dit et je le répète. Mon épouse et moi sommes exclusivement de nationalité sénégalaise. Nous avons tous deux nos certificats de nationalité. Maintenant, en quoi mon fils, né à la Clinique Tidiane Bodian de Kaolack, et aussitôt déclaré à la Mairie de Kaolack, est moins Sénégalais qu’un enfant d’un autre sénégalais ? Veuillez répondre à cette question Monsieur Diakhaté.
D’après la loi, mon épouse et moi étant de nationalité sénégalaise, notre enfant est donc de facto sénégalais. Alors, pourquoi lui exiger un certificat de nationalité ? Au-delà de nous ses parents,  ses grands-parents sont Sénégalais. Quelle preuve dois-je apporter au Gouvernement du Sénégal pour attester que mon fils est Sénégalais ? Puisque vous semblez porter la voix du Gouvernement, merci de répondre Monsieur Diakhaté.

A ceux qui disent qu’un enfant âgé de 5 ans ne peut pas avoir la Carte nationale d’identité, la loi permet à toute personne âgée de 5 ans et plus, de se faire établir la carte nationale d’identité.

Monsieur Diakhaté, je ne suis pas du genre à raconter des balivernes. J’ai un honneur a préserver. Je sais que je suis issu d’une minorité et que tout ce que je dise ou fasse, pourrait éventuellement avoir un impact sur elle, et mes enfants. Mais je suis rassuré. Parce que ce que je dénonce, l’écrasante majorité des Sénégalais l’ont déjà expérimenté dans leur vie. Soit de façon directe ou indirecte.

Mon neveu né à Kaolack est apatride

Je profite pour vous annoncer que je viens de recevoir un appel de Mbour, m’informant que mon neveu, Julien Carlitos GOMIS, né à Kaolack, dont les parents et grands-parents sont aussi exclusivement de nationalité sénégalaise, est apatride. Il a eu son baccalauréat cette année, et nous ne savons pas s’il va pouvoir continuer ses études et servir un jour son pays. Pourquoi l’Etat du Sénégal  a décidé   d’en faire un apatride ? Ben, parce qu’il y a le prénom « Carlitos » dans son état civil et bien sûr le GOMIS. Du coup, l’administration sénégalaise refuse de lui établir sa carte nationale d’identité au motif que ce prénom est d’origine bissau-guinéenne.

Pourtant, nous avions un Premier ministre du nom de Mouhamad Boun Abdalah, un Président qui s’appelait Léopold, des ministres qui ont pour prénoms Zahra, Karim… Est-ce que ces prénoms sont sénégalais ? J’en doute fort Monsieur Diakhaté. Honorable, quand on ne sait pas, on se tait. Vouloir plaire au Prince jusqu’à déshonorer votre descendance est indigne.

Enfin, retenez que j’ai reçu des témoignages bouleversants qui m’ont fait oublier le cas de mon fils. Je savais certes que cette discrimination existait et je l’ai toujours combattu. Amadou Diallo, consul général du Sénégal à Paris peut en témoigner. Ce que j’ignorais, c’était son ampleur et son ancrage  dans la mentalité des fonctionnaires sénégalais.

Je vais saisir les organisations de protection des droits de l’homme présentes au Sénégal et s’il faut, nous allons nous regrouper en collectif pour que vous compreniez que ce ne sont pas des contrevérités que nous racontons. Et croyez-moi, s’il faut aller  jusqu’au niveau international, nous le ferons.

François MENDY
Journaliste-Politiste
francomendy@gmail.com

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