Monsieur Macky SALL, président de la république, vous venez de prouver à nouveau que c’est possible. Après votre appel retentissant au dialogue national à l’occasion de votre prestation de serment le 2 avril 2019, vous nous rappelez encore une fois que l’utilisation du pardon dans le champ politique est toujours possible pour un chef d’Etat soucieux du bon épanouissement des populations de son pays.
Les conflits ou les tensions finissent toujours par survenir en politique soit à l’intérieur du territoire national, soit avec un autre pays. Il arrive régulièrement que le conflit ne se résolve pas de lui-même, que les tensions demeurent et que le passé ne passe pas. «Les blessures profondes guérissent rarement sans être recousu et les points de suture les plus efficaces pour un passé qui ne passe pas, c’est peut-être le pardon. Hannah Arendt décrit ainsi l’importance du pardon».
Certains diront qu’en politique il n’est pas vraiment question de pardon, que tout pardon, même avec des objectifs nobles, n’est pas vraiment un pardon authentique. Pour autant, cela ne le rend pas moins nécessaire. Quand on demande pardon ou quand on pardonne, on n’est jamais vraiment sûr que ce soit pour des motifs totalement «purs». Mais s’il fallait attendre d’être sûr, d’être pur pour pardonner, le monde serait dans un état de chaos indescriptible. Ce pendant la politique du pardon n’est pas une recette miracle. Elle a ses limites, ses défauts même, ses échecs aussi. Elle n’en demeure pas moins souvent indispensable pour réparer et reconstruire.
Le pardon est libérateur. Le pardon vous libère des contraintes et comportements auto-imposés qui vous lient au passé de façon malsaine. Le pardon est une façon de libérer notre colère, notre peur, notre douleur et nous permet d’ouvrir notre cœur à la joie, la paix et l’amour. Cela signifie que nous n’avons plus à laisser le passé avoir une emprise sur notre vie. Monsieur le président, c’est de ce pardon qu’il s’agit. Car ce pardon a toujours été une de vos décisions préférées depuis le 1er décembre 2008. Depuis l’entame de votre brillante carrière politique, vous avez toujours su observer ces règles d’or pour supprimer les émotions négatives liées à la rancœur et concrétiser votre vision, vos ambitions pour un Sénégal en développement.
- Prendre conscience que la colère pourrait détruire ;
- Faire son choix et pardonner ;
- Prendre du recul et se poser les bonnes questions ;
- S’inspirer de l’exemple des autres ;
- Ne jamais essayer de se venger ;
« Faire une concession ce n’est pas perdre la face… On n’est pas le plus faible quand on cède, mais le plus sage ». Catherine Rambert. Tous les républicains de la Diaspora se réjouissent de votre sage décision de réconciliation avec notre Madiba national : le Président Abdoulaye WADE et de la grâce accordée à : Khalifa SALL, Mbaye TOURE et Yaya BODIAN, des citoyens sénégalais autant que tous. Et nous saluons très sincèrement la participation effective de nos guides religieux, particulièrement le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha MBACKE. « Abdoulaye Wade est un ancien président, nous lui devons respect et considération…. je le garde en haute estime. J’ai quand même travaillé longtemps avec lui, onze ans dans l’opposition, et huit ans au pouvoir…. Même s’il ne me ménage pas, moi, je le ménagerai. Ne serait-ce qu’en raison de son grand âge… » Le Président Macky SALL, Jeune Afrique du 30 Septembre 2014.
Aliou Ndao FALL
Secrétaire National chargé de la Diaspora
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