Quels projets de mandature pour la législature 2022 / 2027 ….?

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Maintenant que les partis et coalitions de partis et mouvements ont achevé de boucler leurs corvées d’investitures ,   c ‘est peut être le moment pour les états majors politiques de livrer aux citoyens-électeurs les engagements qui renseignent sur les visions et projets  des uns et des autres  pour la législature 2022 / 2027 qui trouvera le Sénégal bien installé  dans son statut de pays pétrolier et gazier dans le contexte d’un monde de grande incertitude dont les signes avant-coureurs sont en train de plomber nos quotidiens. 

C’est pourquoi il est à la fois amusant et affligeant par ce que puéril  de voir tous les trésors d’ ingéniosité qu’ une certaine opposition s’ emploie à déployer pour jeter  à tout prix le discrédit de notre système électoral qui ,  pourtant ,  vient encore une fois d’ administrer la preuve de sa rigueur et de son efficience .

Les mauvaises  querelles sur le principe du parrainage citoyen sont bien derrière nous car , quoiqu’on en dise , avec   le nombre  actuel de listes en compétitions , on fait plus   sérieux   pour   des élections aussi  importantes dans une démocratie majeure comme la nôtre. 

C’est l’occasion de féliciter le gouvernement et en particulier le ministre de l’ intérieur et ses services pour avoir joué à la fois de l’ouverture et de la fermeté dans la gestion du processus électoral dans ses étapes décisives. On ne le rappellera jamais assez ,   la démocratie se gère  dans le respect des droits et libertés  , mais  tout  autant  dans la responsabilité et le devoir de rigueur et de fermeté .

Avec moins d’une dizaine de  listes dont certaines qui faisaient à priori crédibles se trouvent en grande  peine par amateurisme ,  les citoyens auront la latitude  , le moment venu ,  d’ effectuer leurs votes  dans des conditions de transparence et de confort qui nous éloignent du désordre et de la pagaille d’une inflation de candidatures aussi fantaisistes qu’inutilement coûteuses pour le contribuable .

Nous avons espoir qu’au sortir du scrutin de juillet , le dialogue politique et le dialogue national  reprennent leur cours  sur le sujet fondamental de la mise à jour et la restructuration de notre modèle en reprécisant les rôles , responsabilités et  devoirs de toutes les parties prenantes au jeu démocratique . 

Sous peine de dévalorisation de ce  modèle aux yeux d’une opinion de plus en plus  sceptique face à des dérives politiques récurrentes dans l’ espace public , les acteurs politiques  et syndicaux , les médias et la société civile  doivent bien se donner l’occasion de l’évaluation globale de notre trajectoire démocratique sur la séquence de nos  quarante  dernières années de multipartisme intégral et de  liberté de presse et d’ opinion sans entrave ,  combinée avec un éssor fulgurant des réseaux sociaux . En toute sérénité,  il doit ètre possible de redéfinir les termes d’un  nouveau  cadre législatif et réglementaire en faveur  d’une démocratie apaisée de nature à donner lieu à  des  débats  publics moins clivants  , plus  pondérés et fortement ancrés sur le socle des  couples droits et devoirs , libertés et responsabilités.

Il faut être nihiliste ou totalement ignorant des traditions parlementaires dans les démocraties pour nier au parlement Sénégalais sa nature d’assemblée authentiquement républicaine  , avec à son actif des avancées remarquables dans les mécanismes de contrôle de l’exécutif,  d’évaluation des politiques publics , de participation à l’élaboration des lignes directrices  du budget public â travers le débat d’orientation budgétaire, les séances de questions au gouvernement qui reprendront cours avec le retour de la primature .. Autant d’acquis et d’autres qui donnent de la dignité à l’exercice du mandat  parlementaire dans notre pays . Le fait majoritaire  avec son corrolaire le devoir de loyauté envers le chef de l’état  ,  garant de la stabilité des institutions dans le cadre d’un régime présidentiel ne fait pas pour autant obstacle au Sénégal à des débats parlementaires libres avec droit d’ amendements sur des  textes majeurs , autant en commissions techniques qu’ en séances plénières . Une pratique loin d’être évidente dans les parlements , y compris dans des pays industrialisés  réputés démocratiques. 

Le député Sénégalais a droit aujourd’hui à la pratique sans entrave de la double loyauté.  Celle qu’il doit au groupe politique qui l’ a investi comme celle  qui est  due  aux  citoyens ayant  majoritairement investi leur confiance à sa liste sans y être  forcément tenus par  une affiliation partisane  . Au surplus ,  les acquis majeurs  de la traduction simultanée des débats parlementaires dans nos langues nationales et du recrutement des assistants  parlementaires ouvrent à tout député  dévoué à  sa noble mission de représentation populaire la possibilité  d’exercer dignement son mandat au service des  citoyens et de leurs  groupes représentatifs  dans les segments organisés de la société pour porter leurs voix dans les instances délibératives de la représentation nationale et  les instances parlementaires internationales où notre pays jouit  d’une bonne  réputation . 

Nous refusons  de nous attarder outre mesure  sur les coups d’éclats qui marquent la vie des parlements à travers le monde et auxquels notre assemblée n’ a pas échapppé .  Les  parlements  sont  par définition le lieu de prolongement et le champ d’expressions des combats  partisans en démocratie avec toutes  les  charges naturelles de passions qui s’y attachent  . 

Toutefois , un regard rétrospectif sur le bilan des deux dernières législatures autorise  les plus grandes satisfactions en termes d’avancées majeures dans la gouvernance de secteurs stratégiques pour le  développement de notre pays . 

Traduisant de la manière la plus engagée et la plus loyale  les options du Président de la République et du gouvernement,  notre majorité parlementaire a voté  des lois de très grandes portées pour le devenir du Sénégal. Les lois structurantes dans le secteur stratégique de l’énergie avec notamment,   celle portant  répartition des ressources pétrolières et gazières  , le code de l’électricité,  le contenu local , le régulation du secteur de l’énergie , le partenariat public- privé , la loi d’orientation sur l’économie sociale et solidaire constituent , entre autres , des éléments fondamentaux de bilan à mettre à notre actif .  Les élus de notre majorité avec à leur tête le Président Moustapha Niasse ,  les Présidents de groupe et les équipes qui les ont assistés  ont toutes les raisons de manifester  leur fierté pour avoir été acteurs majeurs dans ces réformes structurantes du Sénégal de l’émergence. 

En ce moment où dans  la trajectoire de ces réformes de fond , ce Sénégal du succès et des ententes se construit au quotidien dans tous les secteurs d’activités économiques,  sociales ,  culturels et sportives  en particulier ,  avec des performances qui nous hissent aux premiers rangs  des classements mondiaux , il serait réducteur et dangereux d’envisager les questions d’investitures sous l’angle exclusif des enjeux d’accès à des  positions personnelles de  pouvoir  pour des acteurs politiques , fussent ils parmi les plus méritants.  Ce qui est fondamentalement en jeu ,  c’est la sauvegarde et la consolidation de la majorité qui est le socle de ce modèle politique de construction démocratique  de notre  nation  résolument engagée dans la voie de l’émergence avec les atouts exceptionnels d’une direction politique unifiée autour d’un leadership fédérateur assis  sur un programme cohérent de grande envergure économique et de haute portée  sociale .

C’est sous ce rapport que la consolidation de l’actuelle majorité parlementaire  dans une perspective de mise en place de nouveaux  cadres législatifs et réglementaires et d’ instruments de gouvernance plus adaptés aux réalités de nos  sociétés contemporaines est une exigence de paix , de stabilité et de sécurité qui sont les conditions de base du progrès et du développement . 

Le Sénégal est à la croisée des chemins . Le Président Macky Sall s’est distingué  dans le ghotta du leadership africain et mondial comme un homme d’état audacieux et déterminé dans ces options tout en étant pondéré et mesuré dans ces  méthodes d’intervention et d’action .

La prochaine législature de la grande coalition Benno Bokk Yakaar doit être portée dans le cadre d’une mandature de dialogues densifiées  entre exécutif et législatif d’une part  , entre parlement ,  acteurs économiques et sociaux  d’ autre part, tous  engagés  dans une démarche commune de promotion d’une  démocratie participative et délibérative qui accorde une large place aux devoirs et responsabilités citoyennes tels que retenus dans la toute dernière loi constitutionnelle soumise à la validation populaire par le Président Macky Sall .

S’exprimant avec sagesse lors de la récente campagne présidentielle française , l’ ancien ministre de l’intérieur du Président Emmanuel Macron , Mr Gérard Colomb  abordait   les problématiques du vivre- ensemble en France et dans  le monde d’aujourd’hui en mettant l’accent sur les ruptures dévastatrices qui ont conduit de l’ évolution de nos sociétés  du “vivre ensemble”  au ” vivre côte à côte ” et aujourd’hui au ” vivre face à face ” …

C’est en nous  interpelant nous  mêmes  sur ces sujets majeurs de notre époque que le débat électoral à venir nous réconciliera tous avec une opinion publique de plus en plus désabusée   dans l’ambiance de défiance et de production permanente de tensions dans laquelle certains acteurs politiques et médiatiques  travaillent ouvertement à nous installer. 

Notre majorité y apportera certes  les réponses politiques appropriées . Elle y apportera  aussi  et surtout  des réponses de développement par des offres qualitatives novatrices sur le champ de la transformation de notre économie et de notre sociète ; Et sur celui , tout aussi fondamental de la gouvernance,  domaine dans  lequel les attentes et exigences citoyennes sont devenues de nos jours  aussi essentielles que les demandes sociales…

Abdou Fall

Ancien ministre d’état 

Membre du secrétariat national de l’alliance pour la République ( Apr )

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