A partir de ce samedi 7 janvier 2023, à 18 heures, les prix du carburant vont s’envoler. Selon le ministre du pétrole et des énergies, Sophie Gladima, un ajustement est nécessaire. L’Etat du Sénégal doit au FMI 237 milliards et 100 milliards aux pétroliers, selon le journal Bësbi/Le jour.
La subvention a coûté à l’Etat du Sénégal plus de 583 milliards FCFA en 2022. A partir de ce samedi, le litre du Super et du Gasoil sera augmenté de 100 FCFA. Ainsi qu’une hausse moyenne de plus de 13,72% sur le prix de l’électricité. Ces mesures permettront à l’Etat de souffler.
Mais, les dégâts collatéraux risquent de se faire sentir. Les transports en, communs risquent pour leur part de relever le prix habituel. Toutefois, pour éviter les contrecoups sociaux, le gouvernement annonce une concertation et une subvention de 235 milliards FCFA pour le transport.
Voici les explications du gouvernement
“Le Gouvernement a décidé de procéder à une réduction de cette subvention pour l’orienter vers les couches les plus vulnérables, donner de l’électricité aux localités qui n’en ont pas et investir dans d’autres secteurs; car les consommateurs les plus nantis vont les soutenir. Cette réduction de la subvention nécessitera inéluctablement un réajustement sur certaines catégories d’usagers d’électricité, de gasoil et de supercarburant”, lit-on dans un communiqué signé par le ministère du Pétrole et des énergies.
Morceaux choisis:
“Electricité : Pour l’électricité, il faut noter qu’il y’a des clients domestiques et professionnels, les factures sont faites en fonction de trois tensions: la Basse, la Moyenne et la Haute Tension.
La grande majorité des clients sont dans la Basse tension, un ciblage a été fait en sortant la clientèle la plus vulnérable dont la consommation ne dépasse pas 150 KWh, c’est-à-dire la première tranche de consommation des clients domestiques petite puissance, soit 1 159 146 clients (48% de l’effectif total des clients de Senelec).
Ainsi, une hausse moyenne de 16.72% a été appliquée de manière générale.
? Sur la basse tension, au-delà de 150 KWh, il sera procédé à une hausse moyenne de 18,97 FCFA/KWh; soit 16.62%
? Sur la Moyenne, il est attendu une hausse moyenne de 22,79 FCFA/KWh soit 19,45% • Sur la Haute Tension, ce sera une hausse moyenne de 14,31 FCFA/KWh, soit 16,91%.
La mesure prend effet à compter du 1er janvier 2023 pour les clients en Post Paiement et du 8 janvier 2023 pour les clients en Prépaiement, suivant la décision d’approbation de la grille tarifaire soumise par Senelec à la Commission de Régulation du Secteur de l’Energie (CRSE) le 30 décembre 2022, au regard des dispositions législatifs et réglementaires applicables, à la suite de la consultation publique relative à la révision des conditions tarifaires de Senelec pour la période 2023-2027.
Carburant : Il faut distinguer plusieurs types de carburant: le gasoil, le diesel Oil, le supercarburant, l’essence pirogue, etc. De tous ces produits, seuls le supercarburant et le gasoil des véhicules sont concernés par la hausse.
Pour ce qui concerne les carburants automobiles, le litre de gasoil aurait dû coûter 1019 FCFA en moyenne en 2022 et le litre du supercarburant 1063 FCFA en moyenne en 2022. Or l’Etat avait maintenu le prix du gasoil à 655 FCFA toute l’année et le prix du supercarburant a été maintenu à 755 FCFA jusqu’au mois de juin, puis 890 FCFA de juin à décembre 2022.
La subvention sur les produits pétroliers a donc coûté à l’Etat 583,5 milliards de francs CFA en 2022.
C’est pourquoi l’Etat a décidé de faire un ajustement de 100 FCFA sur le gasoil et le supercarburant, ce qui équivaut à ramener le prix du gasoil à 755 FCFA et celui du supercarburant à 990 FCFA. Des mesures d’accompagnement seront prises pour subventionner directement les transporteurs, afin que ce réajustement n’ait pas d’impact sur le coût du transport.
L’Essence pirogue et le gaz butane exemptés
Le prix de l’essence pirogue (subventionnée à hauteur de 34%) et du gaz butane (subventionné à hauteur de 55%) ne sont pas concernés. En effet, l’essence est un produit très utilisé dans le secteur de la pêche, vital pour l’économie sénégalaise et principale source de revenus d’une large frange de la population. Quant au gaz butane, une hausse de son prix risquerait de pousser de nombreux ménages, notamment en milieu rural, à le délaisser pour se tourner vers le charbon de bois, avec des conséquences très négatives en termes de développement durable.
Pour rappel, le Sénégal dépense en équivalent plus de 4% de son PIB dans les subventions de l’électricité, des produits pétroliers (essence, supercarburant et gasoil) et du gaz butane.
Pour garder la viabilité de notre économie et préserver le budget de l’Etat qui n’est pas uniquement destiné au secteur énergétique, l’Etat a décidé de procéder à des ajustements dans sa politique de subvention, en améliorant le ciblage afin de garantir que la compensation versée chaque année dans ces segments, impacte effectivement le service public à l’électricité et la sécurisation de l’approvisionnement du pays en combustibles.
Au total donc, nous prévoyons 804,5 milliards de subvention du service énergétique en 2023 si aucune mesure n’est prise, après avoir coûté 750 milliards en 2022 dont 266 milliards pour l’électricité et 484 milliards pour le carburant.
En 2023, avec les mesures prises par le Gouvernement, nous projetons des économies de l’ordre :
? 99,7 milliards de FCFA pour l’électricité ? 158,5 milliards pour les produits pétroliers soit un total de 258,2 milliards de FCFA
Ces économies permettront au Gouvernement de mieux ajuster la subvention vers les foyers vulnérables et de financer des projets à fort impact social, indique-t-on.
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