Pour la prise en charge de la diaspora (Par Banda Diop)

Partager l'article

L’Etat du Senegal doit impérativement reformer les stratégies de communication en direction des délégations des sénégalais de l’extérieur (DSE) ou Diaspora : 15 iéme région .

Depuis la nuit des temps , les émigrés,sénégalais de la diaspora ou de la 15 iéme région ont été des acteurs clefs du développement de leur terroir.

Ils ont été les dignes représentants ou ambassadeurs de leur pays d’origine à l’étranger.

Dans les années précédentes et même dans un passé récent l’évaluation de l’impact dans l’économie du pays à travers les flux financiers, a été déterminant et positif à tout point de vue.

Environ 700 000 émigrés sénégalais résidaient dans l’ensemble des pays du monde en 2020.

Pour donner corps au développement qui va suivre, il faut sérier d’abord l’origine de l’émigration: c’est essentiellement pour un cycle d’apprentissage scolaire ou professionnel (bourses scolaires ou coopération bilatérale ou multilatérale) ou pour vendre de la main d’œuvre.

Dans tous les cas , l’Etat du Sénégal a toujours , mis en place un dispositif administratif via les représentations diplomatiques pour déployer les politiques publiques.
De prime abord et sans une prétention démesurée, l’efficacité des différentes politiques publiques reste perplexe. Les spécialistes d’évaluation des politiques pourront à travers des outils adaptés donner des indications plus précises.

Il est important avant d’avancer de savoir c’est quoi un(e) émigré à la différence d’un(e) immigré(e)?

Un émigré est une personne qui sort de son pays, qui le quitte pour vivre dans un autre pays: (expatrié).
Á la différence,
Un immigré est une personne qui est accueillie par un pays qui n’est pas son pays d’origine et où elle compte s’installer (accueilli).

Notre analyse va se limiter à l’émigration puisqu’il s’agit de cette problématique.
L’Etat a toujours pris des décisions fortes à l’endroit de nos concitoyens expatriés.

En atteste l’intégration de la délégation des sénégalais de l’extérieur (DSE) dans l’organisation administrative du gouvernement du Sénégal: Par Décret n° 2022 – 1777 portant répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des sociétés à participation publique entre la Présidence de la République, la Primature et les ministères.

Au niveau du MAESE, la diaspora ou 15ieme région a connu un traitement spécial surtout avec l’erection d’un ministre délégué :

MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DES SÉNÉGALAIS DE L’EXTERIEUR

2° Cabinet du Ministre, auprès du Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, chargé des Sénégalais de l’Extérieur. 

Ceci est une preuve tangible de l’intérêt que l’Etat en premier chef son Excellence le PR MACKY SALL porte à toutes les préoccupations existentielles de la diaspora.

Cependant les aléas géographiques liés à la répartition des émigrés dans le monde , conjugués à la complexité et au décalage des niveaux de développement entre les pays d’accueil et le pays d’origine pour certains rendent la tâche difficile.

Les différentes stratégies de mise à niveau de la 15 iéme région initiées par l’Etat du Sénégal souffrent d’un défaut de portage dans la diaspora, c’est une chimère de dire que la diaspora est devenue hostile à tout.

Pourtant des infrastructures novatrices comme le TER, le BRT en cours d’exécution, Dakar Arena, le stadium Abdoulaye Wade, les spheres ministériels, la découverte du pétrole et d’autres ressources minières, accompagnées d’une baisse substantielle des denrées de premières nécessités sont capitalisées dans le cadre du PSE.

Il y’a aussi des programmes comme la promotion de l’habitat accessible à tous avec le programme 100000 logements malgré une conjoncture difficile avec la pandémie à Covid-19, la crise en Ukraine qui n’épargne aucun continent.

La diaspora n’a pas été épargnée par ces chocs exogènes aux conséquences économiques chaotiques.

Avec le confinement , c’est les réseaux sociaux qui ont dicté leur loi avec des informations douteuses en boucle.Dans les groupes d’affinités, beaucoup de contre vérités sont relayées par le biais d’informations à desseins dégradants et «déconsolidants» pour l’unité de la nation mère qu’est le Sénégal.

Il faut à priori faire un diagnostic de la diaspora sur les énormes problématiques que sont:

1- L’absence de visibilité des membres de la diaspora par rapport aux politiques sectorielles destinées aux émigrés.C’est un secret de polichinelles que de dire que la majeure partie de la diaspora est très mal renseignée sur le niveau d’initiatives de prise en charge des préoccupations de nos concitoyen(ne)s expatrié(e)s.

2- Les émigrés reçoivent un faisceau d’information souvent véhiculées par des sources douteuses. Parfois c’est le fruit de réseaux de manipulation savamment orchestrés par des forces occultes de l’ombre surtout avec l’avènement du pétrole et du gaz. Il faut corriger les sources d’information à défaut de faire recours à l’usage des canaux fiables.

3- S’y ajoute un autre problème lié à l’inadaptation de certaines lois différentes entre le pays d’accueil et leur pays d’origine : le Sénégal.
Parfois le mal des expatriés est de comparer des systèmes politiques ou de gouvernance diamétralement aux antipodes. Des systèmes parfois tricentenaires ou bicentenaires devant un pays qui vient de boucler 1/2 siècle et plus.

4- L’autre élément déterminant est le manque d’attachement au terroir corollaire d’une parfaite intégration des émigrés dans leurs pays d’accueil. Cette frange de la diaspora non négligeable ne doit plus être au cœur des préoccupations des politiques publiques, ils représentent un poids mort qui n’a plus droit au chapitre.

5- Une large opinion s’exclame aujourd’hui du nombre de députés affectés à la diaspora, est-il surdimensionné ou sousdimensionné? Est ce qu’il ne faudrait pas diminuer le nombre de députés de la diaspora à la lecture de l’inefficacité notée des membres de la diaspora dans la 13 iéme législature ? On a constaté des députés de la diaspora qui ont délaissé leurs mandants orphelins de représentation durant tout une législature, ils ont tout simplement tronqué leur mandat de la diaspora contre un mandat dans une des différentes circonscriptions départementales en 2022.

À ce diagnostic pas exhaustif, il convient de suggérer une réorientation des actions étatiques vers:

1# Le renforcement des bureaux d’encadrement économique auprès de nos représentations diplomatiques en parfaite intelligence avec les délégations des sénégalais de l’extérieur (DSE). Cette matrice trouve sa pertinence dans la «sécheresse» et la froideur des rapports entre les acteurs étatiques et les émigrés. La création d’un ministère délégué pour la diaspora est une excellente trouvaille qui remet au cœur de l’action gouvernementale la 15ieme région.

2# Il faut corriger les sources d’information et faire usage des canaux fiables. Le portail virtuel n’est pas un bon médium, dans les échanges, il apparaît un réel fossé entre les avancées significatives du PSE et la peinture peu reluisante vendue par les fossoyeurs – nihilistes de la démocratie et de l’Etat de droit.

3# Il faut en marge des visites officielles des autorités sénégalaises, organiser des fora pour davantage sensibiliser sur l’environnement des opportunités et une étude comparative sur les législations et normes nationales et internationales pour capter l’attention des expatriés sur la réalité des choses.

4# L’Etat en dehors d’un recensement exhaustif doit impérativement mettre en place un outil d’évaluation du niveau d’engagement de l’émigré(e) à sa patrie. Ceci à l’échelle de la récurrence de son attachement à son terroir par exemple une grille d’évaluation de la périodicité de séjour dans le territoire.
D’ailleurs il s’y ajoute l’épineuse question sur la «fuite des cerveaux» qu’il faudra juguler par la présentation d’opportunités à valoriser dans le terroir.

5# Le nombre de députés alloué à la diaspora devra être revu à la baisse pour le motif d’absence de visibilité des mandants (diaspora) par rapport à leurs mandataires (députés diaspora). Les économies collectées par la diminution du nombre de députés de la diaspora pourront être ré allouées au budget des consulats pour renforcer la sensibilisation aux différentes politiques publiques de l’Etat du Sénégal.

L’autre disait:

“Immigrant. Individu mal informé qui pense qu’un pays est meilleur qu’un autre.”

De Ambrose Bierce / Le dictionnaire du Diable

Banda DIOP
Médiateur des Banques
Maire de patte D’oie 2014-2022
Militant du PS/VS
Membre de la GMP/BBY

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*