L’abbé Alfred Waly Sarr a invité Dimanche lors de la messe nocturne du pèlerinage marial de Popenguine à prendre exemple sur la Vierge Marie et son époux Joseph, lançant de véritables interrogation sur la marche de la société sénégalaise.
« En s’arrêtant sur cet épisode de Marie, tu ne peux pas ne pas regarder Joseph. Là encore quel exemple de foi face à un monde complètement devenu fou, quelle maitrise de soi, de patience, d’écoute, de dialogue, de non-violence face à société sénégalaise où la colère, les éclats de voix, la précipitation, les insultes, les manifestations violentes et très violentes, verbales et physiques sont devenues monnaie courante », a-t-il apprécié.
« Vous conviendrez avec moi chers jeunes et force d’ailleurs est de le reconnaitre que la violence est de plus en plus présente, remarquable et rampante dans le pays. C’est grave. D’où nous vient cette violence pour un Sénégal légendairement pacifique ? D’où nous vient cette violence, qui sont derrière cette violence ? Pour quel intérêt et pour quel objectif ? Pour quel pouvoir ? pour quelle forme de ..service ? Personnel ou national ? », s’interroge l’ancien curé de l’église Sainte Angèle de Kounoun.
Et de poursuivre : « quand s’arrêtera-t-elle cette violence pour éviter à nos chers élèves des congés répétés non programmés et même forcés ? »
« Chers gouvernants et gouvernés, chères autorités, chers parents, chers amis avons-nous le droit de laisser à notre belle jeunesse un héritage de violence ? des stigmates de vengeance, de haine ? », se demande encore le religieux.
« Notre hymne national que nous a laissés le président Senghor, ne nous oblige-t-il pas à être des plus que frères sénégalais, épaule contre épaule pour le développement ? », a-t-il ajouté.
« Chers jeunes, prenez le temps au-delà de la passion, de la rumeur et du mouvement de la foule de réfléchir comme Joseph, d’avoir une vision, de prendre conscience de votre responsabilité, d’être lucide, serein au lieu de vous laisser manipuler au gré des intérêts de quelques-uns. Refusez…
Prions pour la paix, la concorde, la réconciliation dans la vérité. Prions surtout pour notre conversion. Car la paix aura un visage… », a-t-ilsoutenu.
Le prêtre a réitéré les jeunes à s‘inspirer de la « bravoure et de la simplicité » de Joseph qui nous enseigne que « quand on n’a pas ce que l’on veut dans la vie, on se contente de ce qu’on a».
« C’est important pour beaucoup de jeunes filles et garçons qui vivent au-delà de leurs moyens. Qui aiment frimer, qui aiment épater leurs partenaires avec des glaces très chères, des chawarmas, des hamburgers… ; des jeunes qui aiment tellement l’argent qu’ils le payent au prix de leur liberté parce que mal acquis », a-t-il notant qu’ « un chrétien sait rendre grâce à Dieu avec ce qu’il a et pour ce qu’il a ».
Par ailleurs il a dit que comme « Marie à la recherche de Jésus », beaucoup de mamans souffrent encore aujourd’hui pour leurs enfants « irrespectueux, irrévérencieux à l’endroit de leur père et de leur mère, des enfants qui ont réussi dans la vie et qui ont oublié leur devoir envers leurs parents qui ont pourtant vendu des arachides, du ‘’yet, du tambadian’’ des porcs et même de la ferraille pour leur payer leurs études. « Des mamans qui souffrent leur enfants perdus et ratés dans la drogue, l’alcool, l’argent facile, le sexe précoce. Des enfants qui refusent les études, le travail qui n’ont pas compris le sens de la liberté, enfants qui sont plus aux affaires de Dieu, du fils et de son église. Prions pour nos mamans », a-t-il exhorté.
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