Paroisse Enfant Jésus de Prague :  le Curé et ses fidèles face à l’acharnement d’un promoteur immobilier

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La quasi-paroisse l’Enfant Jésus-de-Prague de Tivaouane Peulh est secouée par un conflit foncier tenace. En cause : l’insistance d’un promoteur immobilier qui revendique une partie d’un terrain pourtant acquis par l’archidiocèse de Dakar il y a 25 ans. Une situation qui a poussé l’abbé Omer Seck et ses fidèles à envisager des actions pour défendre leur patrimoine.

Un promoteur qui s’acharne malgré les mises en garde

Depuis son retour de congé en octobre dernier, l’abbé Omer Seck, administrateur de la quasi-paroisse, a constaté la présence récurrente et envahissante d’un promoteur immobilier qui arpente régulièrement, parfois en compagnie d’un géomètre, la parcelle de l’archidiocèse. « Il vient souvent aux heures de prière ou après la messe. On est obligé d’interrompre nos obligations pour aller l’interpeller », dénonce-t-il. 

Mais ce promoteur n’en démord pas, se prévalant d’une délibération qui, selon lui, lui octroie des droits sur ce terrain. « Il dit qu’il viendra quand il veut et comme il veut, en se comportant comme s’il était chez lui », déplore encore l’abbé Seck.

Un différend qui s’enracine malgré la propriété de l’Église

Ce n’est pourtant pas la première fois que la paroisse est confrontée à des litiges fonciers sur cette parcelle acquise par l’archidiocèse de Dakar en 1999, avec une délibération officielle datant de 2001. « Depuis lors, tous ceux qui rôdent autour ont obtenu des délibérations postérieures à la nôtre. Ils ont acheté un terrain déjà acheté par l’archidiocèse, et c’est ça le problème », explique abbé Omer. 

Déjà en 2019, à peine arrivé, l’abbé Seck avait dû faire face à un premier litige toujours en instance devant la justice. Mais l’apparition de ce nouveau différend avec le promoteur immobilier a fait monter la pression d’un cran.

Les fidèles en première ligne, un sit-in dimanche

Comprenant que leurs intérêts sont menacés, les fidèles ont décidé d’entrer dans la danse. Un sit-in est prévu ce dimanche 26 mai après la messe de 9h30 pour défendre leur patrimoine et exprimer leur vœu d’une décision de justice définitive sur l’appartenance du terrain.

« Notre vœu le plus cher est d’obtenir un jugement clair affirmant que cette parcelle est à nous, afin de pouvoir la clôturer définitivement », affirme l’abbé Seck, qui redoute de nouvelles intrusions illégales de promoteurs peu scrupuleux à l’avenir.

Si le préfet de Keur Massar, saisi récement, assure qu’il veillera à préserver le site, il ne peut toutefois intervenir tant que l’affaire est pendante devant la justice.

Clôturer définitivement ce dossier pour préserver le patrimoine

Au-delà du cas particulier qui les concerne, l’abbé Seck et ses ouailles appellent leurs les fidèles et les prêtres des autres paroisses à la vigilance. « Nous devons sécuriser nos terres en cherchant les garanties administratives nécessaires, et ne pas attendre qu’un conflit éclate pour réagir. Il faut prévenir et anticiper », recommande l’administrateur de l’Enfant Jésus-de-Prague.

Une mise en garde qui résonne d’autant plus fort que des « loups » semblent rôder sans cesse autour des parcelles de l’Église. En jeu : la préservation du précieux patrimoine foncier des paroisses, objet de multiples convoitises dans un pays miné par de nombreux litiges fonciers.  Face à la détermination du promoteur et le vent de révolte qui souffle chez les fidèles, les autorités sont désormais appelées à accélérer le traitement de ce dossier brûlant. Une décision rapide de la justice permettrait de clore définitivement ce conflit qui empoisonne la vie paroissiale de Tivaouane.

Fidespost

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