Ousmane Sonko, de Ziguinchor où il se trouve, reparle des événements de mars 2021. Le leader de Pastef met tout sur le dos de Macky Sall. Confronté à des émeutes urbaines après la mise en cause par la justice de l’opposant Ousmane Sonko, le président Macky Sall a vécu la plus grave crise survenue depuis son accession au pouvoir.
14 morts, selon Amnesty International, dont un enfant de 12 ans –, des manifestants tombés sous les balles des forces de l’ordre. Jamais, depuis les mobilisations de 2011-2012 contre le projet de réforme constitutionnelle controversé puis la troisième candidature présidentielle d’Abdoulaye Wade, Dakar n’avait vécu de pareilles scènes d’émeutes plusieurs jours durant.
Ce que confirme Ousmane Sonko qui souligne que les événements de mars dernier au Sénégal n’ont nullement leurs pareils dans l’histoire du monde. « Nuls autres événements au Sénégal, la crise de 1962, la grève de 68, les événements de 88, 93, 2000, 2012 n’ont pas la même intensité et la même ampleur », a-t-il déclaré.
Selon le nouveau maire de Ziguinchor, « n’eût été la souveraineté du peuple, ce 8 mars 2022, il serait toujours en prison. » Le leader de Pastef impute la responsabilité de ces émeutes au Président « Macky Sall, par sa cupidité et sa boulimie du pouvoir ».
«Bilahi, je le jure, si ce dont on m’accuse était avéré…»
Il signale que le Sénégal est actuellement au-devant de la scène de l’actualité mondiale. Et, il demande de tirer « les enseignements pour la postérité. » Ce qui, à ses yeux, semble être « la voie du salut pour les Sénégalais pour que ce ne se reproduise plus. »
Mais cette accalmie peut sembler précaire quand on sait que l’affaire judiciaire qui vise Ousmane Sonko n’en est encore qu’à ses prémices. Si l’opposant a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire, il n’en demeure pas moins inculpé pour des faits passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à vingt ans d’emprisonnement.
Une épée de Damoclès susceptible de sonner le glas de ses ambitions politiques. Dans l’hypothèse où il serait empêché de concourir en 2024 par une condamnation et où Macky Sall, à la tête d’une coalition plus puissante que jamais, briguerait à cette occasion un troisième mandat, difficile de ne pas redouter un nouvel embrasement de la rue… Faute de pouvoir exprimer son choix dans les urnes.
Dans la foulée, le maire de Ziguinchor a rendu hommage aux victimes et familles, à la jeu- nesse sénégalaise en avance sur son époque, et aux Sénégalais pour leur détermination. Sans oublier ceux qui ont perdu leurs biens durant ces émeutes. «Je prends à témoin les Sénégalais, Walahi, je le jure, si ce dont on m’accuse était avéré, je n’accepterai qu’aucun Sénégalais ait des égratignures ou perde la vie. Sinon, je serai le criminel responsable de toutes ces morts. C’est la responsabilité de Macky Sall et de ses comploteurs.”
Rewmi
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