Ousmane Sonko ou le triomphe du populisme (Par Pape Moctar Sélane)

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Après les VAR filmées, place aux VAR écrites. A peine quelques minutes après son post dénonçant « une vague subite de déguerpissements et de désencombrements entrepris par les collectivités territoriales », une circulaire du ministère de l’Intérieur, datée du 7 mai 2024, vient démentir de la manière la plus cinglante Ousmane Sonko, ce Premier ministre si singulier. L’homme est dans la République, mais se sent plus à l’aise dans la rue publique. Il imagine des problèmes inexistants et se présente derrière comme un « sauveur » des prétendues victimes des opérations de désencombrement. Les opérations ont été menées de concert avec l’administration territoriale, sous tutelle du ministère de l’Intérieur. Donc dire qu’il n’était pas au courant est encore une manière d’alimenter en manipulation la machine à contrevérités. Pour quelqu’un qui s’était engagé à une gouvernance de rupture, cela fait désordre. N’importe qui d’autre aurait perdu toute crédibilité publique et politique. La méthode de gouvernance Sonko, basée sur la stratégie de la tension et de la manipulation, n’a ni équivalent ni précédent dans l’histoire politique du Sénégal. 

Même s’il croit bénéficier encore du soutien de ses militants au point de croire que c’est un totem d’impunité populaire, il doit se rendre à l’évidence que la gestion de l’Etat exige plus de rigueur, de sérénité et de lucidité et moins de théâtralisation et de comportements puériles.

Un Président qui débarque à Mbour 4 (Thiès) pour un problème foncier, un PM à Colobane pour une opération de désencombrement, un ministre à Diourbel pour un « set setal » et un autre dans des fermes privées pour s’enquérir des problèmes de l’agriculture… tout cela relève du marketing populiste alors que les urgences sont ailleurs.

Il ne reste peut-être qu’à voir le ministre du Commerce vérifier si le prix de la baguette est respecté par les kiosques à pain ou encore le ministre de la Santé contrôler le respect des mesures barrières dans les « gaanalés » des pèlerins de retour de la Mecque après la fausse crise sanitaire du Covid-19.

C’est la stratégie du « contre feu » permanent sur fond de populisme et d’outrance qui cachent certainement de graves carences dans la gestion des affaires de l’Etat et la prise en charge effective des attentes des Sénégalais. C’est beaucoup trop de tintamarre pour peu de résultats impactant le quotidien du citoyen. Et comme l’avait si bien dit Saint François de Sales : « Le bruit ne fait pas de bien, et le bien ne fait pas de bruit ».

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