Gnothi Seauton, ou connais-toi toi-même, quelle belle locution philosophique grecque qui ne semble aucunement habiter nos nombreux candidats à la Presidentielle . En effet,on les voit défiler, à longueur de journée, comme des modélistes de saison sèche annonçant déjà de quoi l’hivernage incertain sera fait. Ultime prétention qui balaie le doute qui étreindrait n’importe lequel d’entre nous entre les vestiaires, leur antichambre fétiche et la planche qui les révèle dans leur singularité parfois affligeante.
En clair ,dans mon pays, certaines personnes rêvent beaucoup et doutent peu. Par conséquent, elles s’installent dans un univers imaginaire où elles se complaisent dans un bloc caverneux, se dispensant d’une analyse objective et prennent leur ombre pour le réel. Assurément, la réalité du terrain est bien plus complexe que celle de nos rêves soporifiques et de nos utopies extravagantes . Il faudrait plus d’effort pour comprendre et mieux expliquer ce qui nous entoure avant de nous présenter en messie libérateur.
La prolifération des candidats déclarés pour nous diriger est assimilable à un défilé de mode. Je me permets de convoquer Oscar Wilde qui disait fort justement que “la mode est une forme de laideur si intolérable qu’il faut en changer tous les 6 mois”. En fait, la mode est la belle fleur d’aujourd’hui qui attend demain pour se faner et quitter le plancher de la beauté.
Fort de cela, je suis ce défilé de mode sans enthousiasme aucun car je l’identifie à cette belle fleur qui annonce déjà sa disparition.
Dans ce monde se constituent au quotidien des alliances nationales continentales et internationales pour assurer une meilleure prise en charge des équations sociétales si difficilement saisissables. On peine alors à comprendre ce paradoxe sénégalais qui tend à se propager à une vitesse inquiétante: volonté de vivre ensemble et propension à la division jusqu’à l’indivisible. Il s’agit,sans doute, d’un déficit de clairvoyance qui renvoie à cet adolescent qui pense naïvement que la mort ne concerne que les personnes âgées.
Pour ma part, je continue à croire qu’un Sénégal debout c’est celui qui agrége nos contributions et nos valeurs positives et voue un respect infini pour toutes les identités.
Oui, la haine la jalousie, l’arrogance, la suffisance, l’irrespect des autres, l’égocentrisme sont des facteurs qui dopent l’anti-progrés.
Je lis simplement et lucidement, de mon belvédère, certaines tares de notre pays si aimé de tous. Et je n’ai nullement la prétention d’influencer “la bourse des valeurs”. L’un est dans le multiple, la tenue et la retenue sont les compagnes précieuses d’une sagesse à plusieurs détentes.
Sommes-nous entrain de nous punir incessamment ?
Sommes-nous entrain de fragiliser ce qui nous unit?
En installant l’excellence sur le podium,nous serons dans le meilleur des mondes!
OUI, la lumière blanche est une synthèse de couleurs.C’est pourquoi le Président-poète léopold Sedar Senghor disait avec finesse que ” l’orgueil d’être différent ne doit pas empêcher le bonheur d’être ensemble”
Que Dieu nous protège.
Dr Papa Abdoulaye Seck
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