Il y a, dans toute République qui se respecte, au moins, un pouvoir exécutif, un pouvoir législatif et un pouvoir judiciaire, qui incarnent, tous les trois, tantôt distinctement, tantôt indistinctement, les pouvoirs régaliens de l’Etat.
Sauf que, dans l’exercice du pouvoir, en République, on n’est jamais fort que de ses faiblesses. En témoignent, de fort belle manière, quoique fort regrettable, les propos ci-après du président Macky Sall.
« L’Etat ne dispose pas de moyens pour rapatrier les Sénégalais de Wuhan (épicentre du Coronavirus). »
En fait, ce sont là des propos d’un homme de pouvoir, doublé en principe d’un homme de devoir ; mais un homme manifestement seul devant l’Eternel, dans l’intimité « publique » de sa foi et l’exercice « public » de sa spiritualité, qui, s’adressant justement à l’Eternel, Lui expose littéralement sa « nudité ». Ce qui est naturel, et même recommandable à souhait ; mais ça n’est naturel qu’en privé et dans son intimité la plus profonde.
Or, au sortir d’un tel exercice, si on n’est pas groggy, on ne peut qu’être requinqué, donc plus que jamais fort pour faire face ; en l’occurrence, pour faire face à « l’imprévisible », voire à « l’impossible ».
Comment dès lors, dans une telle lancée, ne pas croiser à nouveau Schopenhauer ?
« Vouloir, c’est faire ; et faire, c’est vouloir », nous rappellera-t-il, certainement. Tandis que Lapalissade, pour sa part, assurément, renchérira en ces termes : « Ne pas vouloir, c’est ne pas faire ; et ne pas faire, c’est ne pas vouloir ».
Le président Macky Sall eût-il jamais voulu voler au secours des Sénégalais pris au piège de la menace du Coronavirus ? Certainement !
C’eût été, alors, plus raisonnable, et plus responsable, de sa part, de le vouloir vraiment ; et de s’en donner résolument les moyens. Coûte que coûte !
Et il n’est guère trop tard pour le vouloir, d’abord ; et pour le faire, ensuite.
Dakar, le 6 février 2020.
Jean-Marie François BIAGUI
Président du Parti Social-Fédéraliste (PSF)
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