‘‘Monseigneur, et Cher Frère, j’ai ouïe dire que quelques-uns de nos enfants, ayant frappé à ta porte, n’y ont guère trouvé leur place. Si tel est le cas, c’est qu’ils ont plutôt leur place chez moi.’’
De tels propos, je les veux mettre, bien volontiers donc, et à dessein, dans la bouche du khalife général des Thidianes, s’adressant au chef de l’Eglise catholique de Dakar.
Du moins, ces propos eussent-ils été la transcription littérale d’une intuition que celui-ci eût jamais eue dans l’appréciation de ce qui devient peu à peu une « affaire », qui n’en est pourtant pas une en soi, l’affaire dite de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc, que, déjà, ils participeraient avec efficacité de cette espèce de dynamique, encore réelle sous nos cieux, fort heureusement, tendant à (re)donner, pour ainsi le consolider durablement, ses lettres de noblesse au dialogue islamo-chrétien, mais toutes ses lettres de noblesse.
Mais faudrait-il encore que la sagesse fût passée par là ; et qu’ainsi, elle eût bâti sa maison et, avec elle, une case attenante, dédiée comme telle pour accueillir lesdits enfants, à la grande satisfaction de la République.
Or, la sagesse n’est en l’occurrence possible, si, et seulement si, l’un et l’autre, l’archevêque de Dakar et le khalife général des Thidianes, peuvent disposer, chacun, distinctement, et à leur aise, du pouvoir qu’ils ont eux-mêmes sur eux-mêmes.
Entendu que ce pouvoir ne saurait être autre que l’autonomie que leur reconnaît en l’espèce la République dans leur sphère propre.
Agir autrement, s’apparenterait à « vouloir la place du khalife à la place du khalife ». En l’occurrence, la place du chef de l’Eglise catholique de Dakar à la place du chef de l’Eglise catholique de Dakar, ou inversement.
Le dialogue islamo-chrétien, est-il heureux de le constater, est la panacée au Sénégal. Et il est le fait, avant tout, principalement, heureusement, des « petites » gens, c’est-à-dire des gens d’en-bas.
Plaise au Dieu des Animistes, des Juifs, des Chrétiens, des Musulmans…des Agnostiques et des Athées, qu’il en soit toujours ainsi !
Dakar, le 12 septembre 2019.
Jean-Marie François BIAGUI
Président du Parti Social-Fédéraliste (PSF)
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