Au Sénégal, la faiblesse des performances des élèves en mathématiques a grandement préoccupé les autorités scolaires sénégalaises. C’est pourquoi des interventions comme celle du Premst (Projet de renforcement de l’enseignement des mathématiques, des sciences et des technologies) et celle du Paame 1 (Projet d’amélioration de l’apprentissage des mathématiques à l’Elémentaire première phase) ont été mises en œuvre.
Les résultats satisfaisants du Projet d’amélioration de l’apprentissage des mathématiques à l’Elémentaire première phase Paame 1 (2015-2019) à Kaolack et Kaffrine ont renforcé la volonté politique du ministère de l’Education nationale et de Jica de mettre en œuvre le Paame 2 pour généraliser le modèle. Dans le but d’avoir une situation de départ, le Paame 2 a mené une étude de base, en juin 2021, dans des zones dites vierges (Diamniadio, Mbour 2, Diofior, Dagana, Ranérou, Vélingara). Les résultats de l’étude de base ont donné des seuils de maîtrise en mathématiques de 33, 1% au Cp et 39, 3% au Ce2.
Le Paame 2 pour renverser la tendance
Le Sénégal s’est engagé dans un processus d’émergence économique et sociale qui repose essentiellement sur un capital humain performant fortement tributaire d’une éducation et d’une formation de qualité. Cet engagement de notre pays apparaît dans de nombreuses options politiques dont la décision présidentielle N° 1 issue des Assises de l’éducation et de la formation de 2015 qui commande de «réorienter le système éducatif vers les sciences, les mathématiques, le numérique, les technologies et l’entreprenariat». C’est ainsi que pour consolider les acquis et réussir la généralisation, la deuxième phase (Paame 2), qui va de 2021 à 2026, est en train d’être mise en œuvre avec une extension progressive, en trois vagues, pour couvrir tout le Sénégal. Ainsi, pour la première vague (2021/2022 et 2022/2023), note Ibrahima Seck, coordonnateur dudit projet, l’intervention couvre les académies de Rufisque, Thiès, Fatick, Kaolack, Kaffrine. Alors que pour la deuxième vague (2023/2024), le Paame 2 intervient au niveau des académies de Pikine-Guédiawaye, Diourbel, Tambacounda, Sédhiou, Ziguinchor. Et pour la troisième vague (2024/2025), le projet couvre les académies de Dakar, Diourbel, Louga, Saint-Louis, Matam, Kolda, Kédougou. L’objectif général du Paame 2 est d’améliorer les compétences de base en mathématiques des élèves de l’enseignement élémentaire au Sénégal.
Une session de renforcement de capacités des enseignants de Mbacké
Pour atteindre les objectifs, il faut évidemment un personnel qualifié. Ils sont au total 155 enseignants de l’Inspection d’académie de Diourbel à bénéficier d’une session de renforcement de capacités sur l’amélioration de l’enseignement-apprentissage des mathématiques à l’élémentaire. L’objectif est de mieux les outiller dans leur pratique de classe. Au cours de cette formation de quatre jours, plusieurs modules ont été développés par les formateurs. Ils s’articulent autour de quatre piliers dont l’évaluation régulière des apprentissages, la mutualisation des bonnes pratiques à travers les cellules d’animation pédagogique, la stratégie d’amélioration du volume des apprentissages pendant les heures officielles et en dehors des heures officielles et la collaboration avec la communauté en vue d’améliorer les performances des élèves.
La session de formation a aussi permis l’élaboration et la confection de matériels didactiques tels que l’abaque, les cartons Montessori et les compteurs numériques.
En marge de la formation, le ministère de l’Education nationale, à travers la Dee, a doté la circonscription de Mbacké de plusieurs manuels scolaires et matériels didactiques pour l’amélioration de l’enseignement-apprentissage des mathématiques à l’élémentaire.
Afin de mieux consolider les bonnes pratiques pour l’enseignement des mathématiques, de fortes recommandations ont été formulées à l’issue de la formation.
En marge de la formation, le ministère de l’Education nationale, à travers la Direction de l’enseignement élémentaire, a doté les académies-pilotes de manuels scolaires suffisants et matériels didactiques pour l’amélioration de l’enseignement-apprentissage des mathématiques à l’élémentaire.
A l’issue de la session de renforcement de capacités, il est recommandé de procéder à des démultiplications à travers des cellules d’animation pédagogique et l’appropriation des contenus des manuels par les élèves.
Par Badé SECK
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