Neuf supplétifs civils de l’armée et trois soldats ont été tués jeudi 4 août dans des attaques simultanées de djihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, a appris vendredi 5 août l’AFP de sources sécuritaires et locales.
Des hommes armés «ont attaqué le détachement militaire de la commune rurale de Bourzanga», dans la région du Centre-Nord, puis «des positions des VDP (Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs) dans les localités d’Alga et Boulounga situées dans la même commune», tuant au total neuf VDP et trois soldats, selon une source sécuritaire. Ces attaques et le bilan ont été confirmés par un responsable des VDP. «Trois soldats sont tombés à Bourzanga et neuf volontaires à Alga», a précisé la source sécuritaire, évoquant également «quelques blessés parmi les forces de défense et de sécurité et les Volontaires». Un responsable local des VDP a lui indiqué que six d’entre eux étaient «tombés à Alga et trois à Boulounga», ajoutant que «plusieurs assaillants ont été également abattus». «Lors de leurs ripostes contre ces attaques coordonnées, les forces armées et les Volontaires ont neutralisé une trentaine de terroristes», a affirmé une seconde source sécuritaire en confirmant les différentes attaques.
Le Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir en janvier en promettant de faire de la lutte anti-djihadiste leur priorité, est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés jihadistes affiliés à al-Qaida et au groupe État islamique, qui y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés. Plus de 40% du territoire du Burkina est hors du contrôle de l’État, selon des chiffres officiels. Fin janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’avoir été incapable d’enrayer la violence jihadiste. Mais la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée et les attaques attribuées aux groupes jihadistes se sont même multipliées ces derniers mois, visant indifféremment civils et militaires.
Début juillet, 34 civils ont été tués lors de deux attaques distinctes dans le nord et le nord-ouest. Mi-juin, ce sont 86 civils qui avaient été massacrés par des jihadistes à Seytenga (nord), l’une des pires tueries de l’histoire du pays. Cette attaque avait poussé les autorités à créer deux «zones d’intérêt militaire», où «toute présence humaine est interdite» et où l’armée mène des opérations contre les jihadistes, dans le nord et l’est, les régions les plus ciblées par les attaques. L’armée a reconnu mercredi la mort de civils lors de frappes aériennes contre des «groupes terroristes» dans l’est du Burkina, sans en préciser le nombre, des habitants de la région interrogés par l’AFP parlant d’une «trentaine» de tués.
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