Le 02 Février 2020, le Saes a déposé un préavis de grève portant sur quatre points :
1. La signature et l’application des textes de gouvernance des universités publiques ;
2. La mise en œuvre des préalables nécessaires à la prise en charge des bacheliers 2019, l’audit du processus d’orientation des bacheliers ainsi que sa mise en conformité avec les textes et règlements en vigueur, en particulier le décret 2016-1805 ;
3. L’achèvement des chantiers en cours dans les universités ;
4. La valorisation des conditions de la recherche.
Ce Jeudi 05 Mars 2020, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a rencontré le bureau national du Saes afin d’ouvrir les négociations sur cette plateforme dudit syndicat. Ouvrant la séance, le MESRI a réaffirmé l’importance que le Président de la République accorde à ce secteur et toute sa disponibilité et celle du Gouvernement à s’inscrire dans la dynamique de négocier sur les 4 points du préavis, afin de maintenir une année universitaire normale.
A l’entame de la rencontre, le Secrétaire Général du Saes a signifié au MESRI que la poursuite des discussions est tributaire de la satisfaction ou non des réponses apportées aux textes de gouvernance des Universités. Selon lui, ce point constitue l’unique préoccupation de son syndicat et que les trois autres relatifs à l’orientation des bacheliers, aux infrastructures pédagogiques et à la valorisation de la recherche sont d’une importance mineure. Malgré les positions divergentes, le Ministre et ses collaborateurs, soucieux de poursuivre les concertations, ont fait l’historique des textes. Sur ce point, la réponse du Gouvernement est sans équivoque : la nomination d’un Recteur d’une université publique sénégalaise continuera à relever du seul et unique pouvoir du Président de la République, sur proposition du Ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation. Pour rappel, les Universités sont des institutions publiques et à ce titre les Recteurs appliquent la politique nationale définie par le Chef de l’Etat comme le lui confèrent la Constitution et la volonté populaire.
Au regard de la loi 2015-26, notamment en son article 16 relatif à la nomination du Recteur et en son article 23 qui stipule que « l’organisation et le fonctionnement de chaque université sont fixés par décret », le MESRI a donné une réponse claire du Gouvernement.
Après avoir constaté le désaccord relatif aux modalités de nomination du Recteur, le Saes n’a pas jugé utile d’entendre le Gouvernement se prononcer sur les autres points de revendication et a décidé de quitter la table des négociations en proposant au MESRI de lever la séance. Pour rappel, les efforts du Gouvernement envers la Communauté universitaire se sont traduits par :
- la réforme des titres et grades avec un impact financier considérable (une augmentation nette de salaire de 30 à 40%);
- l’augmentation des indemnités réelles de logement du Personnel Enseignant et de Recherche (PER) même pour ceux qui sont logés dans le patrimoine de l’Université ;
- le Fonds de solidarité pour certains PER, partis à la retraite avant 2017 ;
- le paiement des pensions de retraite allant de 70 à 85% du dernier salaire net pour les autres ;
- l’augmentation substantielle et continue des budgets des Universités ;
- le relèvement des indemnités des Directeurs centraux des Universités, des Doyens de Facultés et Directeurs d’UFR, des Assesseurs et Directeurs-adjoints d’UFR, des Chefs de Département/Sections et de tous les hauts responsables du Personnel Administratif, Technique et de Service (PATS) ;
- 200 postes d’enseignants cette année ;
- les infrastructures (pédagogiques et sociales) accompagnant l’orientation des nouveaux bacheliers.
Le MESRI, au nom du Gouvernement, a rappelé la position de principe de rester ouvert à poursuivre les discussions sur les quatre points du préavis de grève. Il a pris acte de la décision du Saes de quitter la table des négociations.
CT COM LAMANE MBAYE
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