Mort d’Evguéni Prigojine : Olivier Véran évoque « des doutes raisonnables » sur « les conditions » du crash

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Le chef du groupe Wagner est décédé dans un crash aérien au nord-ouest de Moscou. Sa mort interroge, quelques mois après sa rébellion avortée contre Vladimir Poutine.

Les précautions sont nécessaires mais des « doutes raisonnables » existent sur « les conditions » du crash de l’avion dans lequel se trouvait Evgueni Prigojine, le chef du groupe Wagner à l’origine d’une rébellion contre Vladimir Poutine en juin, a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran ce jeudi 24 août.

La veille, un crash d’avion a fait dix morts dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou. Selon l’aviation civile russe, Evgueni Prigojine se trouvait à bord de l’appareil. Le décès de cet ancien proche de Vladimir Poutine, mis à l’écart après avoir lancé une rébellion deux mois plus tôt sur fond de désaccords sur la stratégie russe en l’Ukraine, interpelle.

« On ne connaît pas encore les conditions dans lesquelles ce crash a eu lieu, on peut avoir des doutes raisonnables », a déclaré Olivier Véran sur le plateau de France 2. Alors que le président américain Joe Biden a estimé mercredi que « peu de choses se passent en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose », Olivier Véran, interrogé sur France 2, a abondé : « c’est par principe une vérité qu’on peut établir ».

Le porte-parole du gouvernement décrit Evguéni Prigojine comme « l’homme des basses œuvres de Poutine. Ce qu’il a commis est indissociable de la politique de Poutine qui lui avait confié la responsabilité de mener ces exactions à la tête du groupe Wagner »« Prigojine laisse derrière lui des charniers. Il laisse derrière lui une pagaille dans une grande partie du globe, je pense à l’Afrique, à l’Ukraine, à la Russie elle-même », insiste-t-il.

« Ce sont bien là les méthodes de Vladimir Poutine, soit c’est le poison soit c’est la chute », a estimé sur BFMTV la députée Renaissance Natalia Pouzyreff, présidente du groupe France-Russie à l’Assemblée nationale. « C’est une façon de montrer qu’on ne laissera rien passer, que le Kremlin est tout puissant », ajoute-t-elle.

Pendant la rébellion, Poutine accusait Prigojine de « trahison »

Evguéni Prigojine a été à l’origine en juin d’une rébellion dirigée contre l’état-major russe et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, menée par ses hommes, qui ont brièvement capturé des sites militaires dans le sud de la Russie avant de se diriger vers Moscou. Vladimir Poutine l’avait qualifié de « traître », sans prononcer son nom. Evguéni Prigojine avait rapidement renoncé à cette mutinerie, en plein conflit en Ukraine.

Il avait alors obtenu un exil pour lui et ses fidèles au Bélarus, échappant ainsi à la prison, à la justice. Signe de l’opacité de l’accord avec le Kremlin, Evguéni Prigojine est cependant revenu en en Russie, il est même reçu au Kremlin dans les jours suivant sa révolte.

Sa dernière apparition publique, après un long silence, remonte à quelques jours avant sa mort, dans une vidéo qui semble tournée en Afrique et où il assure agir pour la grandeur de la Russie sur ce continent, où ses hommes font depuis des années les basses œuvres du Kremlin.

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