Prenant prétexte de la saisine de l’ Assemblée nationale du projet de Code électoral proposé, par consensus, par les Partis politiques de la majorité, de l’opposition et de la Société, duquel le Président Macky Sall n’a enlevé aucune virgule à l’exemple de son homologue, le Président Abdou Diouf en 1992, une partie de l’opposition, regroupée dans le « Congrès pour la Renaissance de la Démocratie » (CRD), tente un retour dans l’arène politique, où elle a été marginalisée depuis l’insurrection ratée de mars 2021 de l’opposition radicale, organisée au sein du « Mouvement pour la Défense de la Démocratie » (M2D) sous l’égide d’Ousmane Sonko.
C’est ainsi que le CRD prit pour motif de mobilisation contre le Président Macky Sall, les articles L31 et L32 du code électoral devenus L29 et L30, dans lesquels il voit une « poursuite de cette logique d’écarter de la compétition électorale des adversaires politiques qu’il ne peut battre aucunement que par cette sordide manière aux antipodes des règles élémentaires de démocratie. »
Le CRD fait ainsi du SonKo, sans Sonko, qui, accusé de viol par une jeune Dame dans un « Salon de Beauté » à Dakar, a pris comme stratégie de défense pour se soustraire de la Justice, la dénonciation d’un « complot » que le Président Macky Sall aurait ourdi, pour l’empêcher de devenir le « prochain Président de la République du Sénégal en 2024 ».
C’est ainsi qu’il déclare que « les articles L31 et L.32 constituent de fait un moyen de confiscation permanente des droits civils et politiques de Karim Meissa Wade, de Khalifa Ababacar Sall, d’Abdoul Mbaye et très prochainement d’autres leaders de l’opposition démocratique entre les mains de Macky, qui en use et en abuse ».
Pourtant, le CRD ne peut pas ignorer, que ces deux articles qu’il incrimine, ne sont que la traduction dans le Code électoral, des conséquences règlementaires des condamnations définitives de cinq ans et plus, de tout citoyen Sénégalais.
Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall étant dans le champ d’application de ces dispositions réglementaires après leur condamnation définitive, ne pouvaient jouir de leurs droits civiques, donc échapper à la rigueur des articles L31 et L32, qu’en cas de bénéfice d’une amnistie votée par l’Assemblée nationale.
Ainsi, tant qu’il n’y avait pas de condamnation définitive de Khalifa Ababacar Sall, même en prison, il continuait de jouir de ses droits civiques pour conserver sa fonction de Maire de Dakar, et de Député à l’Assemblée nationale.
En outre, le CRD ne peut pas ignorer, qu’une amnistie n’est que l’aboutissement de concertations d’apaisement entre parties en conflit ; ce qui n’est pas le cas avec Karim Wade qui la rejette même, en exigeant la révision de son jugement pour recouvrer ses droits civiques, puisqu’il sait que ce ne sont pas les articles L31 et L32 qui sont en cause.
C’est encore moins le cas de Khalifa Ababacar Sall, qui a renoué avec les hostilités en se solidarisant avec les insurgés de mars 2021.
Tous les deux ont raté le cadre du « Dialogue national inclusif » auquel le Président de la République avait appelé, pour créer les conditions d’apaisement du champ politique, pouvant rendre socialement acceptable, toute amnistie pour les délits dont ils sont condamnés, puisque l’amnistie est l’expression du « Pardon du Peuple » qu’il accorde via l’Assemblée nationale.
Le CRD a donc bien en conscience, que l’exploitation qu’il fait des articles L31 et L32 », pour le recouvrement des droits civiques de Karim et de Khalifa, n’est fondé ni juridiquement, ni moralement, mais cela lui est nécessaire comme prétexte, dans sa stratégie de « prise du pouvoir par la Rue », pour mobiliser les populations afin de protéger un de ses fondateurs, Abdoul Mbaye, traduit en justice pour escroquerie, par un vieil entrepreneur Sénégalais, Bocar Samba Dièye.
C’est pour cette raison qu’il a cité son nom auprès de Karim et de Khalifa, pour se donner une apparence de défenseur des droits civiques des citoyens condamnés définitivement à plus de cinq ans.
Pour ce faire, le CRD n’a même pas hésité à déformer le sens de la décision du « Tribunal de la CEDEAO » et des recommandations « des experts » chargés de la revue du Code électoral, dans lesquelles, il n’a jamais été question de supprimer, comme il le prétend, les articles L31 et L32, mais de fixer une limite à la durée de déchéance des droits civiques, suite à de telles condamnations, pour donner une sonde chance aux condamnés à ces peines.
C’est pourquoi, que c’est en toute mauvaise foi, que « Le CRD attire l’attention de l’opinion nationale et internationale, de la société civile et des partenaires techniques qu’en persistant dans cette voie de l’exclusion et de la persécution, Macky Sall pousse l’opposition et les forces vives de la nation à investir la seule voie qui s’offre à elles à savoir la confrontation ».
Et il justifie cette déclaration « à la confrontation » par une nécessité « d’arrêter le Président Macky Sall pendant qu’il est encore temps », pour éviter qu’il crée les conditions pour imposer au peuple « un troisième mandat ou un successeur à même de lui assurer les arrières » !
Ainsi la messe est dite. il leur faut, comme au M2D, mobiliser les populations pour écourter le mandat encours du Président Macky Sall, pour, non seulement l’empêcher de « briguer un troisième mandat » dont il n’ a jamais exprimé la volonté de le faire, mais, plus grave encore, de lui dénier le droit de soutenir un candidat en 2024, issu de la coalition qui l’ a porté au pouvoir et accompagné durant tout son premier mandat, et l’ a fait réélire pour un deuxième mandat durant lequel, elle s’est engagé de nouveau à l’accompagner.
N’ayant plus de prétexte pour soulever les populations dans une contestation des résultats d’élections organisées selon le nouveau Code électoral consensuel, soumis pour adoption à l’Assemblée nationale, le CRD rejoint publiquement la stratégie du M2D de « prise du pouvoir par la Rue », jetant ainsi à terre ses prétentions de défenseur de la République et de la Démocratie, qui, elles, fondent « l’accès au pouvoir exclusivement par les « Urnes ».
Donc, les véritables Républicains et Démocrates du Sénégal, au pays et dans la diaspora, dans les partis politiques au pouvoir ou dans l’opposition, et dans les organisations de la Société civile, devraient se concerter le plus tôt possible, pour mettre sur pied un vaste « Rassemblement National républicain démocratique et patriotique », pour défendre la nature républicaine laïque et démocratique de notre Etat, afin de contrer toute tentative de déstabilisation du pays, dans le but faire main basse sur notre pétrole et notre gaz, et /ou d’ imposer à notre peuple de choisir entre l’homosexualité et la Charia dans leurs projets de société alternatifs.
Donc, il y va du droit souverain de notre peuple de décider de l’utilisation de son pétrole et de son gaz, de choisir par son suffrage, ceux à qui il confie son destin, et de définir librement son modèle de société dans la préservation de sa cohésion légendaire et de la stabilité du pays.
Ne laissons pas faire les fossoyeurs de notre République démocratique et laïque, et les apatrides, dont le dessin est de redistribuer notre pétrole et notre gaz en faveur des Etats et de leurs Multinationales, qui ont vu ces importantes ressources énergétiques, filer sous leurs barbes, pour atterrir dans d’autres mains.
Ibrahima SENE PIT.SENEGAL
Dakar le 10 juillet 2021
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