La route a encore fait huit victimes ce week-end lors de deux collisions survenues à quelques minutes d’intervalle dans la région de Fatick. Pourtant, le gouvernement du Sénégal entendait – enfin ! – prendre des mesures pour juguler les accidents qui font des dizaines de morts sur les routes. Ainsi, à l’issue d’un Conseil interministériel tenu le 9 février 2017, dix recommandations ont été formulées par le Président Macky Sall pour lutter contre l’insécurité routière et réduire le nombre d’accidents de la route. Mais à ce jour, la série macabre continue de plus belle.
Pour une réduction drastique des accidents de la route, le Président Macky Sall avait mis en place ses dix commandements. Il s’agissait en fait de dix mesures prises à l’issue d’un Conseil interministériel tenu le 9 février 2017. Des mesures qui devaient entrer en vigueur dans l’immédiat.
Mais le constat est que ces mesures sont, comme d’habitude, restées inopérantes. Pour preuve, la première de ces mesures était l’immobilisation et la mise en fourrière de tout véhicule en circulation qui n’a pas été présenté à la visite, sans motif valable, à l’expiration du délai de la visite technique.
Sont également concernés les véhicules dont l’état de vétusté menace gravement la sécurité des personnes ou des biens. Mais à ce jour, les guimbardes et les cercueils roulants continuent de circuler tranquillement et librement, au vu et au su des forces de l’ordre sans être le moins du monde inquiétés.
Pire, le directeur des Transports routiers, Cheikhou Oumar Gaye, révélait en juillet 2019 que près de lamoitié des véhicules à Dakar n’ont pasfait de visite technique. Plus grave, «beaucoup de ces voitures circulent dans la capitale avec de faux documents», avait-il ajouté.
Mais à ce jour, qu’est-ce qui a été fait pour remédier à cela ?
La deuxième mesure concernait l’interdiction, à titre provisoire, des opérations de mutations de Dakar vers les régions pour les véhicules de transport public interurbain de voyageurs et de marchandises. De la même manière, il est formellement interdit la transformation de tout véhicule destiné au transport de marchandises en véhicule de transport de personnes.
Autre mesure : une «tolérance zéro» est appliquée contre les surcharges de personnes et de bagages pour l’ensemble des véhicules. La mesure 6, elle, concerne l’âge des conducteurs de transports urbains. Il faut désormais avoir au moins 25 ans pour prétendre conduire un véhicule de transport urbain de passagers ou même un taxi. Alors que pour conduire un véhicule de transport interurbain de passagers ou de marchandises, il faut avoir au minimum 30 ans.
De la même manière, l’État a décidé que tout conducteur de véhicules à deux roues qui circule sur la voie publique, avec ou sans passager, sans porter un casque homologué, verra son véhicule immédiatement immobilisé. Il s’y ajoute, entre autres mesures, que les deux roues devaient se faire immatriculer gratuitement auprès des services compétents dans les six mois qui avaient suivi cette décision.
Donc, cinq ans après les instructions du chef de l’État, la tolérance zéro est au point mort avec zéro résultat. Pour dire que c’est comme si ces mesures n’existaient pas parce que rien n’a absolument changé et la série macabre continue de plus belle.
Tribune
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