Il y a 5 membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU : USA, Chine, Royaume-Uni, France et Russie (les vainqueurs de la seconde guerre mondiale). Ils ont le droit de véto, c’est-à-dire que leur accord est impératif pour qu’une décision soit appliquée. C’est récemment (en 2022) qu’on a envisagé qu’un pays soit obligé de justifier son véto pour en limiter le recours abusif.
Pour l’assemblée générale de l’ONU 2022 qui en train de se tenir, la Chine et la Russie sont absentes.
En économie, on parle de concurrence monopolistique lorsqu’on est dans une situation de marché hybride entre la concurrence et le monopole où les entreprises proposent des produits différenciés en termes de qualité, marque, style ou emballage,etc. Chaque producteur a un monopole sur une partie de la clientèle qui lui est fidèle (parce que préférant ses produits) mais est concurrencé par les autres producteurs qui proposent des produits similaires mais non identiques et qui ont aussi leurs clients fidèles. Par exemple la Chine et les USA accordent tous les deux des prêts aux États mais n’ont pas les mêmes procédures et les mêmes conditions de prêt.
A l’échelle mondiale, les 5 pays représentent 45% de l’économie, 25% de la population, 41% des investissements directs étrangers (IDE), 33% des exportations et 8% (seulement) des réserves de pétrole.
Les deux géants que sont la Chine et la Russie, qui refusent maintenant
de s’aligner sur les autres représentent, à eux deux, toujours à l’échelle mondiale, 17% de l’économie, 19% de la population , 19% des IDE, 15% des exportations et 6,5% des réserves de pétrole.
Le 5 pays croyaient avoir les mêmes valeurs qui seraient celles qui peuvent garantir la paix et la sécurité dans le monde. Avec le temps, il apparaît que la Chine et la Russie ont leurs propres valeurs à mettre en avant (les produits sont différenciés comme dans la concurrence monopolistique) et cela fragilise le bloc qui était destiné à imposer sa loi aux autres pays.
Ainsi, le marché est devenu contestable. En économie, un marché contestable est un marché sur lequel de nouveaux producteurs peuvent entrer et d’où des producteurs peuvent sortir (ici les pays) librement.
Autrement dit il y a une menace crédible qui plane sur les entreprises déjà installées (les 5 membres permanents) et il est très difficile d’exclure un concurrent (la Chine ou la Russie) puisque chacun a une marge de manœuvre.
En plus clair, l’Afrique (UA), la Turquie et le Brésil peuvent entrer; la Chine et la Russie peuvent sortir ou, à défaut de ne pas venir comme ils l’ont fait. Dans tous les cas, on doit trouver un équilibre comme dans un exercice d’économie et il est évident que cet équilibre sera trouvé autour d’une table, en espérant que l’Afrique ne sera pas cette table…à manger.
Abou KANE
Professeur Titulaire, Agrégé d’Economie
FASEG/UCAD
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