Marie-Yvette Kéita Diop, Snecs : “Si nos enseignants ne sont pas payés, ils croiseront les bras”

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Mme Marie-Yvette Kéita Diop appelle à la solidarité des parents d’élèves pour une bonne reprise des cours en novembre prochain. La Secrétaire générale du syndicat de l’enseignement privé catholique du Sénégal (SNECS), demande aux parents de ne pas écouter les vendeurs d’illusion qui cherchent à semer la zizanie dans le cadre du solide et durable partenariat entre les parents et l’école privée.

Le Privé avait déposé un montant de besoin de 12 milliards de Fcfa. Toutefois, nous tenons à dire merci au chef de l’Etat qui a pensé d’abord à donner un milliard de Fcfa pour la résilience et qui a pensé à augmenter 2 milliards en plus. En Afrique, même quand on n’a pas assez, quand on nous donner, nous disons merci.

«Si on demande aux parents d’élèves de ne pas payer en raison de cet argent, ce sera la catastrophe. Il n’y aura pas de jets de pierres, il n’y aura de coups de poings, il n’y aura pas d’empoignades. Les enseignants qui ne sont pas payés croiseront les bras et ne bougeront pas de chez eux. Car, ce sont des pères et des mères de familles impactés. Ils ont des loyers à payer, des charges à subir. Ils ne peuvent donc pas aller à l’école tout en ne respectant pas les charges familiales », a dit la syndicaliste dans un entretien accordé au journal Le Devoir.

«Pour cela, je fais appel à l’esprit de solidarité des parents d’élèves, qu’ils sachent que ces enseignants se sont toujours sacrifiés et continuent de le faire pour les élèves. Pendant tout ce temps, ils ont accompagné leurs élèves même de loin. Maintenant que ces enseignants soient privés de salaires parce qu’on a tordu l’esprit à des parents d’élèves, je pense que c’est un péché. Un croyant ne doit pas sortir certaines paroles de sa bouche », a déclaré, dans un entretien accordé », a-t-elle ajouté.

Même si elle pense qu’il faut remercier le chef, Mme Marie-Yvette Kéita Diop précise que les 3 milliards de Fcfa qu’il a gracieusement remis aux écoles privées sont largement insuffisants pour prendre en charge les dégâts causés par la crise sanitaire.

«D’abord, le 1er milliard Fcfa octroyé par l’Etat devait être distribué à 1571 écoles candidates. Mais, il y a eu seulement 1454 écoles éligibles. Les écoles non éligibles sont au nombre de 117. L’effectif des élèves des écoles éligibles et de 492530. L’effectif des enseignants permanents des écoles éligibles est de 11748. Le montant unitaire par élève doit s’élever à 689,1 Fcfa par élève, le montant forfaitaire par enseignant est de 19257,75 Fcfa. Le montant plafonné par école est de 4 millions Fcfa. Le plus petit montant enregistré est de 365 mille 997 Fcfa. Je tiens à dire, preuve à l’appui, que le Cours Sainte-Marie de Anne, qui est une grande école, a eu quatre millions Fcfa. Dans ces 4 millions, chaque élève a eu droit à 800 Fcfa de frais de scolarité. Dans une autre école, Saint-Abraham de Guédiawaye, où il a eu droit à 800 mille Fcfa, chaque élève a eu droit à 782 Fcfa de frais de scolarité. Nous sommes dans les chiffres. Et je vous demande ce qu’on peut faire avec cette somme. Et le calcul des deux milliards ajoutés, qui ne nous sont pas encore parvenus aux destinataires, n’est pas encore fait parce qu’il y a des écoles qui n’étaient pas éligibles et qui peuvent l’être si elles remplissent les critères. Cela veut dire que le partage sera amoindri davantage. Qu’est-ce que ça peut donner par rapport à tous ces chiffres que je viens de vous donner ? Je crois que quand on parle à l’opinion, il faut tenir un langage de vérité. Une personne responsable doit pouvoir sortir des paroles de vérité de sa bouche. Ne pas faire dans la démagogie. C’est à cela que nous assistons en ce moment », a-t-il souligné.

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