Invitée dimanche de l’émission Jury du dimanche, le président du le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS), Mamadou Ibra Kane, est largement revenu sur les difficultés de la presse, soulignant qu’une partie de ses difficultés est liée au fait que “la liberté d’expression, la liberté de presse, n’est pas bafouée seulement par un régime, mais aussi les forces occultes qui rentrent dans le secteur de la presse pour contrôler la conscience des citoyens”. Parce que “la presse est un enjeu de pouvoir où s’affrontent les différentes couches et classes sociales de la société sénégalaise”.
Mamadou Ibra Kane a dit aussi que les difficultés de la presse sont liée au fait qu’elle est “aujourd’hui envahie par des lobbies. Alors qu’elle était «républicaine, la presse était libre et indépendante, la presse était viable économiquement. Ce n’est plus le cas”.
« Aujourd’hui, la presse est envahie par des groupes particuliers, par des lobbies dans le domaine politique qu’on connaît le plus, mais également dans l’économie, et dans le domaine religieux », a-t-il relevé.
« Ces lobbies-là, aujourd’hui, malgré la crise qui sévit dans le secteur de la presse, c’est eux qui financent les groupes de presse et les médias, et parfois même des journalistes », a ajouté Kane.
Selon lui, « ces lobbies ne défendent pas l’intérêt général, parce que le rôle de la presse, c’est de défendre l’intérêt général ; c’est de défendre les citoyens, de rendre l’information accessible à tous les Sénégalais, et de la manière la plus équilibrée qui soit, de la manière la plus indépendante ».
Selon lui, « c’est la crise économique qui a rendu cette presse accessible. « Nous sommes tous des journalistes, nous avons besoin de vivre de notre métier et aujourd’hui beaucoup d’entreprises de presse n’ont plus les moyens, beaucoup d’entreprises de presse, entre guillemets, indépendantes, n’ont plus les moyens de recruter et de payer des journalistes de qualité ».
Il fait savoir qu’ « aujourd’hui, la presse qui survit est constituée de de groupes de presse dont l’objectif n’est pas la rentabilité économique, dont l’objectif c’est la défense d’intérêts particuliers, des intérêts de partis, des intérêts d’hommes politiques, des intérêts de confrérie, des intérêts d’hommes d’affaires ».
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