Dakar tout comme les autres localités du Sénégal, ont vécu cinq jours de manifestations violentes. Et, le point déclencheur d’une telle furie populaire qui a occasionné pas moins de 11 morts et près de 590 blessés selon la Croix-Rouge, n’est autre que l’incarcération d’Ousmane Sonko, finalement libéré après son placement sous contrôle judiciaire. Seulement, il faut noter l’existence d’une véritable cacophonie gouvernementale dans la gestion de la crise. A défaut de développer des positions aux antipodes d’un discours responsables, certaines autorités ont préféré adopter la position d’une hibernation politique. Aussi, pour plus d’efficacité dans les actions et une meilleure communication, le Président Macky Sall n’écarte pas l’idée d’un réaménagement ou tout simplement d’un remaniement gouvernemental si l’on se fie à des sources dignes de foi.
La sortie jugée calamiteuse de Felix Antoine Diome, ministre de l’Intérieur sur les manifestations survenues à Dakar comme dans l’intérieur du pays est venue mettre de l’huile sur le feu. Surtout que le premier policier du pays parle d’une présence «terroriste» chez les
jeunes manifestants. Pire, la déclaration d’Idrissa Seck, président du Conseil économique, social et environnemental est perçue comme le summum d’une tortuosité communicationnelle ponctuée d’un
chantage des positions. Les manifestations violentes avec leur lot de morts (11 au total) avec près de 590 blessés, non sans oublier les nombreuses casses et actes de vandalisme, aura même poussé de grands bavards à se terrer. Seuls, quelques responsables et autres parlementaires, entre autres Abdou Mbow, Abdou Khafor Touré,
Abdoulaye Sow, Yaxam Mbaye, Pape Malick Ndour, Seydou Guèye, El Hadji Kassé, Adji Mergane Kanouté, pour ne citer que ceux-là ont accepté d’aller au front. La jeunesse sénégalaise qui a montré son niveau élevé de mécontentement – visiblement entendu par le Président Macky Sall – suite à sa déclaration à la Nation – a bien dévoilé qu’il existe une
équation à résoudre. Celle de trouver des solutions urgentes aux nombreuses doléances des jeunes. Mais aussi et surtout d’une meilleure harmonisation de la communication gouvernementale en période de crise comme celle des cinq jours de manifestations. A ce propos, il nous est revenu que le Président Macky Sall semble très remonté contre certains de ses ministres et autres autorités nommées à des postes de responsabilités.
Et, d’après des sources dignes de foi, il a clairement fait savoir à quelques «hommes de main» qu’il envisagerait de revoir la composition de l’attelage gouvernemental pour un réaménagement à défaut d’un
remaniement.
Une occasion pour couper des têtes. «Il veut une synergie d’actions concrètes autant dans les revendications d’une jeunesse qui veut trouver de l’emploi autant il veut une communication plus engagée,
mais plus responsable qui correspond à nos réalités pour éviter des débordements», souffle un membre proche de l’entourage présidentiel. Cela se fera-t-il ? Dans tous les cas, ils ont aussi nombreux à analyser
les conséquences fâcheuses de la suppression du poste de Premier ministre, verrou sûr entre le Président, le Gouvernement et le peuple.
Tribune
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