Macky Sall, un chapitre dans le grand roman national

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Macky Sall entre, en chapitre d’exception, dans le grand livre de gloire de la Nation sénégalaise. L’acte qu’il pose clôt une séquence de notre histoire politique. En même temps qu’elle en ouvre une nouvelle. On a dit qu’il est désormais le premier Président de la République du Sénégal en exercice qui organise une élection à laquelle il ne participe pas. Les premières sont des marqueurs indélébiles, « événements cruciaux » qui impose des bornes au temps. Cela est vrai. On a dit qu’il a respecté sa parole. Cela est d’autant plus vrai qu’en d’autres circonstances et en d’autres lieux, des leaders ont fait le choix de l’inflexion dans le sens contraire de leur engagement.

L’éthique est le moment où, ayant pleinement conscience qu’il a la force ou le droit, ou tous les deux, l’homme obéit à un impératif et agit selon une détermination intérieure propre. Macky Sall entre dans la grande Histoire et son geste, en rupture avec des événements récents dans notre pays et dans la sous-région, a été unanimement salué par son peuple et par toute la communauté internationale.

Si la conquête du pouvoir est une œuvre collective, la décision d’en sortir, dans certaines conditions, relève d’une option personnelle qui plonge l’homme dans la solitude, dans le face à face avec lui-même et avec l’histoire.

Je salue, à travers ces lignes que je suis en train d’écrire, un grand dirigeant politique, un homme d’Etat accompli dont l’ambition obstinée de hisser son pays aux plus hautes altitudes est incontestable.

Je salue l’homme tout court, agité par ses forces et ses faiblesses d’être humain, vents contraires en chacun de nous, qui a puisé dans ses propres ressources morales et une longue tradition de pacte de la parole donnée, pour proposer au Sénégal un nouveau tournant.

L’honneur d’un homme est de surplomber les contingences, de signer un bail avec la transcendance, de risquer les hauteurs d’où il entend les clameurs du monde. Alors sa parole saisit d’émoi son peuple avant qu’il n’entende les échos admiratifs du chant de ses contemporains, de ses nawlés, à travers le monde.

Collaborateur du Président Macky Sall depuis 2012, après la confiance qu’il m’a témoignée en m’invitant à être du groupe des fondateurs de l’APR, je témoigne ici que son choix de la république est un engagement résolu pour la grandeur de la Nation sénégalaise et le bien-être des populations sénégalaises.

J’ai le privilège d’être aux côtés du Président Sall. Je l’ai vu travailler. Je l’ai vu recevoir des personnalités, beaucoup de personnalités. Je l’ai entendu prononcer des discours au Sénégal, dans de nombreuses rencontres internationales, à l’occasion de voyages officiels. Je l’ai écouté s’adressant spontanément à ses interlocuteurs chefs d’Etat et de gouvernement, investisseurs, intellectuels, hommes et femmes de culture, ministres et directeurs généraux, partenaires techniques et financiers, jeunes et femmes, guides religieux et leaders d’organisations socioprofessionnelles, syndicales et patronales, fonctionnaires, étudiants et enseignants.

Oui, j’ai vu l’homme en œuvre. Dans le public et en privé. Dans des instances très élargies et des réunions plus restreintes. J’ai eu le privilège de partager sa cabine privée lors de nos voyages, d’être à sa table. J’ai eu des moments de discussion avec lui, en tête à tête, tantôt sur des questions de nature officielle, tantôt de façon informelle.

Je suis loin de dire que je connais toutes les facettes de l’homme, du Chef d’État, du Président de la République, du leader politique. On ne se connait jamais assez soi-même.

Mais, j’ai identifié des récurrences dans ses actes et ses comportements, dans les discours et les décisions. Dans ce qui fait que l’on peut fonder une confiance en l’autre. Je connais sa vision, ses principales réalisations, son rapport avec la chose politique, sa passion de la république, son ambition pour son pays, pour les jeunes et les femmes du Sénégal.

Je connais sa démarche sur la scène internationale, sa conception des partenariats entre le Sénégal, l’Afrique et le reste du monde, sa manière de voir les grandes questions qui structurent la marche du monde, les principales thématiques qui nourrissent ses discours ; en somme son dessein et son ambition pour le Sénégal.

Je sais la passion du Président dans la lutte contre les inégalités et les injustices sociales. La République, dans sa vision, n’est pas seulement une logique institutionnelle avec ses instruments de gouvernance. La République est surtout une puissance de régulation sociale. Le Président aime rendre grâce à l’école publique qui a permis d’infléchir des destins. Et à l’action de l’Etat de sensibilité sociale qui, par une politique de transfert direct et de soutien par l’éducation, la formation, la santé et autres services sociaux de base, permet aux plus démunis de sortir du cercle vicieux de la dépendance.

Je sais la passion du Président pour la modernisation de son pays. L’impératif d’être démesurément ambitieux, y compris contre les bons conseillers, l’anime au quotidien. La ville révolutionnaire de Diamniadio et les infrastructures de dernière génération sont des repères tangibles de cette volonté d’arracher le Sénégal au minimalisme, pour ne pas dire au misérabilisme.

Je sais la passion du Président pour les grands combats de l’Afrique, son parti pris pour une panafricanité soustraite au slogan et portée par une démarche pragmatique de construction intérieure et d’ouverture autonome au monde. Ses batailles sont inscrites dans le marbre des engagements essentiels pour l’unité politique et l’intégration économique de l’Afrique, pour la souveraineté de l’Afrique dans les domaines de la santé et de la politique des ressources naturelles, pour la présence de l’Afrique dans les instances où se décide le sort du monde comme le Conseil de Sécurité des Nations Unies et le G20, pour l’image de l’Afrique injustement élevée à un niveau exagéré de risque.
Je sais la passion du Président pour le Dialogue. Depuis 2016, le Dialogue national est quasi institutionnalisé. Lorsqu’il préparait la première édition, il nous expliquait que son initiative n’est pas la conséquence imposée d’une crise, comme il est de coutume. Il y voyait un moment de conversation entre toutes les forces vives de la Nation afin que la démocratie ne soit pas uniquement un espace de confrontation permanente. Le Dialogue national est une procédure de régulation démocratique et un mécanisme de gestion prévisionnelle des conflits et des crises. Le modèle sénégalais de Dialogue national est une invention politique significative dans un contexte mondial de crise de la démocratie libérale marquée l’essor des populismes, l’explosion des réseaux sociaux, la persistance des inégalités, entre autres.

Si le Président Abdou Diouf a été confronté à une « société civile » embryonnaire et l’émergence des médias privés, le Président Abdoulaye Wade verra l’explosion des quotidiens et des radios privés, mais également l’émergence de la presse en ligne et une amorce de la télévision privée. Le Président Macky Sall cumule toutes ces mutations dans les modalités de l’expression. Mais il gouvernera surtout avec de « nos nouveaux acteurs » aussi teigneux qu’étranges au sens de l’inédit : « lanceurs d’alerte », « activistes », « influenceurs » et maintenant « chroniqueurs » dans un contexte de réseaux sociaux qui montent en puissance en l’absence de nouveaux mécanismes de régulation pertinents. S’y ajoute que le citoyen-média est devenu une réalité massive : l’accès au smartphone fait de chacun de nous un potentiel « producteur et diffuseur d’information ». Un tel contexte génère ainsi de nouveaux phénomènes : fake news, récits alternatifs, post-vérité, entre autres fléaux de l’époque. Macky Sall a gouverné dans ce contexte hautement tendu entourant son œuvre colossale à la tête du Sénégal de multiples bruits d’adversaires dont certains ont poussé trop loin le bouchon de la manipulation et de la désinformation.

Le moment du bilan viendra et chacun, dans le silence des passions et le dialogue avec soi, saura mesurer l’œuvre exceptionnelle du Président qui a su, en ce 3 juillet 2023, seul sur les hauteurs de l’histoire, et juché comme qui dirait sur le cheval emblème de son parti, que l’honneur d’un homme, son immortalité et l’éternité de son labeur sont très souvent inscrits dans un seul et court instant qui défie le temps. Parce qu’il a su conclure, en une phrase, et en quelques secondes, une histoire admirable de douze ans

El Hadj Hamidou KASSE

Ministre, Conseiller en Arts et Culture

Présidence de la République

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