Macky Sall : Le temps du baroud d’honneur… (Par Mamadou Lamine Diatta)1

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Le Président Macky Sall aime bien ressasser son attachement viscéral au code d’honneur.
Aujourd’hui, c’est un euphémisme de dire qu’il est plutôt préoccupé par un baroud d’honneur aux allures inédites.
L’homme reste plus que jamais au cœur du jeu politique malgré la récente défaite de “son candidat” Amadou Ba.
Le Président Sall tient à barrer la route à un pouvoir engagé dans une opération vitale de consolidation des acquis pour dérouler enfin et mettre en œuvre le fameux Projet.
Macky Sall a donc décidé d’enfiler le bleu de chauffe afin d’engager un énième combat pour taper de nouveau dans l’œil des électeurs Sénégalais, mettre en ballotage le tandem Diomaye/ Sonko, contrôler l’assemblée nationale et rebondir de manière spectaculaire à la face du monde.
Vaste programme !
Le 4ème Président de la République du Sénégal a vraiment le Sénégal au cœur. Ce n’est point un jeu de mots au regard de cette posture, sa posture à lui qui reste une première dans l’histoire politique de cette jeune nation.
Jamais un ancien Chef d’État n’a tenu autant à tirer les ficelles pour prolonger son existence politique et peser de tout son poids dans l’élaboration des lois et la mise en œuvre des politiques publiques. Pas même son ancien mentor Maître Abdoulaye Wade qui avait , faudrait-il le rappeler soutenu en première ligne des listes du Pds et de sa fameuse coalition Wallu avec une sobriété pourtant en porte à faux avec son tempérament.
Macky Sall assure encore une présence plus que symbolique dans le jeu politique en acceptant de renforcer l’opposition pour éviter une majorité écrasante du nouveau pouvoir à l’assemblée nationale qui plongerait le pays dans le chaos à ses dires…
La même majorité qui lui avait permis de faire passer des lois et de gouverner à l’image de ses prédécesseurs Senghor, Diouf et Wade.
Il battra campagne au Sénégal selon un des hommes d’influence de son premier cercle, Farba Ngom en l’occurrence.
Il interviendra à partir du Maroc selon d’autres sources.
Alors viendra ou viendra pas ?
Les chemins de la politique restent insondables.
Dans le royaume Chérifien, l’ancien Président risque de passer pour un hôte encombrant en vertu des règles diplomatiques liées à l’obligation de réserve.
Mais Macky Sall est un politicien racé qui n’a pas l’habitude d’abdiquer…
Ce n’est pas le genre de ce guerrier qui a décidé de battre le rappel de ses troupes.
Il reste plus que jamais un acteur majeur du jeu politique.
Au détriment d’un certain Amadou Ba…Clairement ! Cette sourde guéguerre entre les camps de Macky et Amadou Ba se présente comme du pain beni pour l’actuelle majorité présidentielle.
Mais l’ancien poulain du Président Wade n’en a cure.
La pique liée au maquillage des chiffres officiels lancée il ya quelques jours par le Premier ministre Ousmane Sonko lui a visiblement fait mal.
Résultat, ce jeudi quasiment l’essentiel de la presse s’est jeté sur l’info pour la placarder à la Une en usant à fond de cet énième os à ronger…
Il est intéressant d’analyser les dynamiques actuelles.
Ce pays est rongé par la politique politicienne. Le développement économique et le progrès économique importent peu pour cette classe politique plutôt préoccupée par une bataille à fleurets mouchetés sur les chiffres de la polémique.
Au même moment ,Bakel Matam et d’autres localités situées le long du fleuve Sénégal attendent avec impatience d’hypothètiques soutiens de leurs concitoyens.
Mais tout le monde semble rester focus sur les prochaines législatives qui s’annoncent comme la der des ders ; le dernier “Mortal kombat ” entre Macky Sall et cette galaxie Sonko actuellement aux affaires…
Mais Macky Sall a peu de chances de gagner ce dernier combat d’autant qu’il n’a plus les leviers de la puissance publique. Mieux, les Sénégalais avaient congédié le 24 mars dernier son “candidat” qu’il a lui-même soutenu du bout des lèvres.
Autre paradoxe typiquement sénégalais !
Voilà toute la complexité de la mission de cet homme actuellement englué dans une sorte de labyrinthe pour sauver des soldats qui peinent à faire fonctionner la machine APR en son absence.
À dire vrai, cette bipolarisation entre les galaxies Sonko vs Macky Sall est tellement prononcée qu’on a assisté à une comparaison entre le Projet Sénégal 2050 et le PSE.
Senghor avait ses plans de développement, son successeur Abdou
Diouf, peu gâté par le contexte de marasme économique tenait mordicus à son ajustement structurel et ses nombreuses privatisations.
Maître Wade avec la légendaire grandiloquence qu’on lui connaît avait ratissé large en proposant le Plan Oméga pour l’Afrique et la Goana.Rien de nouveau sous le soleil : Chaque régime essaie de réussir son opération séduction en lançant un nouveau Plan ou Projet.
Autrement dit,sur les questions liées au développement et à la prise en charge des préoccupations existentielles du Sénégal réel ,la notion de continuité de l’Etat est écartée d’office par les divers acteurs.
Chaque régime tient à marquer son territoire et son empreinte.
Chaque Plan, chaque Projet comporte une forte dose politicienne voire propagandiste.
Normal, chacun veut marquer également son passage à la tête de l’État…
Et on tourne en rond depuis 1960…

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