Lutte contre les accidents : les recommandations fortes de Banda Diop

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«Il faut éradiquer totalement les “horaires” ou garages clandestins de bus et cars de transport (en grande masse) interurbains»

Je commencerai mon propos par présenter ma solidarité et mes condoléances aux familles sinistrées pour cet accident de la circulation macabre sur l’axe Kaffrine de ce 07 janvier 2023.

Mon intime conviction est que l’essentiel des accidents de la circulation sont la conséquence de notre rapport avec la discipline.

Oui ! La quasi-totalité de nos concitoyens ont un rapport malsain avec la discipline et les règles de conduite générale notamment qui organisent la vie de société, pour l’actualité de ce jour, il s’agit de l’application du code de la route.

Je donne un exemple simple.

Hier 07 janvier 2023, en ralliant la ville de Saint-Louis un camion poids lourd a marqué un forfait en utilisant le sens interdit au giratoire du rond point de keur Mousseu. N’eut été la prudence du chauffeur qui préposé de nous conduire, il allait se produire une catastrophe.

C’est comme ça que beaucoup d’entre nous passent de vie à trépas.

Il faudra aussi crever l’abcès profondément avec le prétexte de cet événement douloureux ( la vie humaine d’une cinquantaine de citoyens voire plus a péri) et pointer du doigt l’irresponsabilité des conducteurs.

Si la catastrophe d’aujourd’hui était liée à une défaillance d’une infrastructure routière en pleine zone urbaine, on va mettre le curseur sur l’irresponsabilité des acteurs du secteur. On ne se gênerait pas. Pour raison simple, la vie des sénégalais doit être prise au sérieux.

Cependant, aux premières nouvelles, la collision est corollaire à un télescopage de deux cars de transport.

Je n’ai pas la prétention d’organiser la justice relativement à la sanction puisque que présentement les procédures d’usage de constatation sont en cours.

Par contre il n’est pas à exclure que la cause est liée à l’indiscipline. Soit les chauffeurs n’ont pas respecter les mesures de sécurité par exemple liées à l’observation d’un sommeil normal, le non respect de la limitation de vitesse ou bien un des cars a fait l’objet d’une défaillance technique.

Aujourd’hui et malheureusement, il est familier de constater la récurrence des garages clandestins «horaires» dans les quartiers et cités en dehors des lieux d’exercice professionnel que sont les gares routières régulières réglementaires. Dans ces garages clandestins aucune norme de contrôle n’est exercé ni par les responsables de garages ni par les autorités habilitées.

Normalement dans une gare routière normative, il y’a un dispositif réglementaire pour contrôler les documents d’usage ( permis, carte grise etc …).

Ce n’est pas le cas dans les garages clandestins.

Les chauffeurs, en général, sont d’un âge relativement jeune et ne respectent aucune règle de bonne conduite.

Il faut que les associations professionnelles de transport puissent être «capacitées» en matière de prévention routière.

Il faut que les autorités habilitées à procéder au contrôle routier exercent rigoureusement leur pouvoir sans état d’âme.

De nos jours
Beaucoup de nos concitoyens ne fréquentent plus les gares routières réglementées, le phénomène des correspondances «horaires» ou bien les «Waarr Gaïndé» est plus prisé.

Conduire, c’est partagé la route avec d’autres usagers. C’est pour cela qu’il faut respecter scrupuleusement le code de la route régi par la loi 2002-30 du 24 décembre 2002 et par le décret d’application 2004-13 du 19 janvier 2004.

«Avec en moyenne 700 morts chaque année, le nombre de décès, lié aux accidents de la route reste toujours préoccupant au Sénégal. Surtout que ces statistiques ne prennent pas en compte les décès enregistrés au niveau des accidentés qui étaient suivis dans les hôpitaux», selon le Directeur général de l’Agence nationale de Sécurité routière (ANASER). Ceci est une illustration du niveau macabre du fléau des accidents routiers.

Les mesures provisoires suivantes pourraient être prolifiques à tout point de vue.

Pourquoi ne pas renforcer les prérogatives de DDD pour contribuer à la normalisation du transport public de masse et règlementer tous ces garages flottants niches de risques et vices de toutes sortes?

Il faut mettre en place le certificat médical du conducteur de transport en masse . On ne peut pas conduire des passagers sans le certificat médical adéquat, beaucoup de nos conducteurs s’adonnent à des pratiques peu orthodoxes avec un «overdose» d’alcool.

Il est aussi impérieux d’accélérer les mesures alternatives au transport routier par la reprise et la densification du transport par voie ferroviaire afin de réduire drastiquement le risque de collision.

En attendant, observons le deuil national décrété par le PR de la République et attendons les conclusions du conseil interministériel pour circonscrire l’origine et les mesures appropriées.

Pour terminer je vais citer Kéline AMEGNIGO

«Ce n’est pas grave, si tu prends des pauses sur ton trajet. Va à ton rythme mais surtout au bout du chemin peu importe le temps que cela te prendra.»

Banda DIOP
Citoyen Sénégalais
Usager de la route.

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