Lettre ouverte à la diaspora sénégalaise d’Europe : “Lumière pour Ibrahima“

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Chers compatriotes de la diaspora sénégalaise d’Europe,
Une injustice professionnelle a sombré un compatriote sénégalais dans les bas fonts des sous-sols de Paris.

En tant que citoyenne sénégalaise, hier, après avoir suivi ce reportage sur YouTube, mon devoir est de vous en informer afin que vous activiez toute la logistique diplomatique, administrative et humanitaire pour sortir le plus rapidement possible notre frère Ibrahim de ce trou noir.

Dans cette vidéo, ce reportage intitulé : “SDF : dans les bas-fonds de Paris”, a débuté par Ibrahim et est conclu par Ibrahim. Un signe du destin pour nous interpeller sur son sort ? Oui, je le pense et le crois fortement.

Notre frère Ibrahim a tout perdu. Sa femme, ses enfants et son boulot. Tout ce qui lui reste, c’est sa dignité et l’Espoir d’entrevoir la Lumière et pouvoir vivre dignement LA VIE. Pendant dix ans, il a enchaîné des missions d’intérim comme couvreur dans le bâtiment, dans des conditions très dures et de plus en plus souvent payé au noir. Puis un jour sa femme le quitte et part avec leurs cinq enfants. Devenu travailleur pauvre comme beaucoup de sans-abris, il finit par perdre son logement pour se retrouver dans un espace de quinze mètres carrés dans un sous-sol parisien, sans eau ni électricité, juste au-dessous de son lieu de travail.

Lorsque ce brave ouvrier dit – je cite : “C’est nous qui avons fait la toiture, l’ardoise et le zinc de cet immeuble. J’ai fait quatre ans d’embauche, après un matin on me dit : on ne peut pas vous déclarer, on va vous payer au black. Je lui ai dit que ce n’est pas bon pour ma retraite”. Il démissionne de ce boulot injuste.

Quelle pire injustice sociale et professionnelle pour un ouvrier de se retrouver à vivre avec des rats dans le sous-sol d’un immeuble bâti avec sa sueur ! Comment peut-on employer quelqu’un pendant des années et ne pas le déclarer ? Surtout quand l’employé de surcroît un père de famille, lui-même le demande pour assurer sa retraite ! Un aveu d’échec des systèmes de politique de l’emploi à l’égard de la classe ouvrière. Partout à travers le monde, les ouvriers sont exploités et exposés à un futur incertain.

Lorsque ce brave homme dit je cite : “Tu as beau être bon, un jour, tout peut s’écrouler sous tes pieds.” Ce message doit alerter tout le monde. C’est un cri de détresse qui interpelle à la “sauvegarde de la chaîne humaine”. Cette chaîne qui nous lie les uns aux autres. Cette chaîne que j’appelle le Fil d’Espoir, l’espoir d’avoir en permanence un viatique et un gardien sûr à côté de soi. Un viatique qui nous nourrit, un gardien qui veille sur nous. Ces deux conditions font que chacun de nous se sent libre et en sécurité dans une société à l’origine établie par “un contrat social” et régie par des normes et des lois. Alors pourquoi toutes ces injustices sociales ? Si tant est que “ce viatique” et “ce gardien” sont chacun de nous tenant ce “Fil d’Espoir” qui nous maintient tous dans la Lumière. A la moindre erreur, au moindre faux pas, à la moindre injustice, ce “Fil d’Espoir” peut se casser à tout moment.

Aujourd’hui malheureusement, c’est ce qui est arrivé à notre compatriote Ibrahim tout comme à ces centaines de sans-abri vivant dans les bas-fonds des sous-sols de Paris et à travers toutes les grandes métropoles. Ils ont tous perdus le “Fil d’Espoir”. Ils sont hors du “contrat social”. Ce n’est ni juste, ni humain, selon ce que j’ai lu et appris de cette doctrine dont l’idéal commun est de remédier aux inégalités de la société.

Huit mois reclus dans une cage de béton, tout en refusant de céder aux tentations de l’alcool et de la drogue. Jusqu’à quand pour Ibrahim ??!!!

Voici les mots poignants qu’il a formulé à la fin du reportage –
“ C’est un tombeau ! C’est quoi qui m’a causé tout ça ? je n’en sais rien. Tu ne peux pas expliquer ça à quelqu’un. Il n’y a pas de mots, il n’y a rien. À part subir comme ça, mourir lentement. On est enterré vivant. Le seul regret que j’ai, ce n’est pas l’argent, c’est mes enfants qui me manquent et qui ne savent même pas où je suis. ( Oh Seigneur Pleurs, pleurs, pleurs).

Chers compatriotes de la diaspora sénégalaise d’Europe et de partout, En visionnant ce lien du reportage : https://youtu.be/8bjwPY8SirU, vous comprendrez toute la détresse et la peur dans les yeux de cet homme.

Vous le connaissez ? Moi je ne le connais pas, mais sa détresse m’a profondément touchée. Transmettons le message à qui de droit. Un petit geste salvateur est une grande Lumière pour Ibrahim. ENSEMBLE, agissons avec les autorités sénégalaises pour sauver notre frère pendant qu’il est temps. Car son vœu le plus cher est de finir sa vie dans son pays d’origine, le Sénégal.

Donnons-nous la main, formons ce Fil d’Espoir autour de lui pour le sortir de ce trou et le ramener à la Lumière. L’expérience professionnelle de Ibrahim dans le bâtiment est un trésor pour l’apprentissage de la jeunesse de notre pays. Réinsérons-le dans le tissu social et économique sénégalais, donnons-lui l’opportunité de participer au défi de la formation professionnelle en transmettant son savoir-faire à la jeunesse de son pays, le Sénégal.


Accroche toi Ibrahim !
Accroche à ce qui fait que tu es toujours vivant ! La Lumière fera jour.
One love/ Plume Citoyenne Marem KANTE

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