Dans le Sénégal d’aujourd’hui, tout se passe comme si l’on assistait à une véritable mort dans l’âme de l’humanité. L’univers politique est, dans sa quasi-totalité, dominé par des événements convulsifs et déshumanisants qui sont exprimés avec violence et véhémence à travers des outils que nous offrent les nouvelles technologies de communication, (Internet, Facebook, WhatsApp, Instagram, etc.). La diffamation, la calomnie, la délation et de plus en plus d’injures, font la une de la presse au quotidien. L’on serait même en droit de penser que le genre humain traverse une ère dénuée de toute philosophie favorable à l’émancipation de l’homme. La démocratisation même de l’Etat sur laquelle les espoirs d’une société sénégalaise beaucoup plus humaine et paisible, sont aujourd’hui fondés, ne ressemble qu’à un cul-de-sac. La révélation « d’affaires », l’atteinte à la vie privée notamment celle du premier magistrat de la république du Sénégal et celle de sa famille, monsieur Macky SALL, deviennent de plus en plus banales. En effet, il ne se passe une semaine sans qu’une nouvelle « affaire » ne sorte dans la presse et réseaux sociaux de la place. Chaque lecteur peut sans difficultés illustrer ce phénomène par de nombreux exemples : (Akilee, Le Littoral, le bradage de terres, l’assistance Covid, Présidence Honoraire du CESE, etc… C’est comme si l’Ethique et la Morale restent des valeurs inconnues au Sénégal. Le plus grave, est que ces valeurs sont bafouées par ceux-là même qui devaient les porter en bandoulière de manière permanente et constante.
L’homme politique ne peut avoir et ne doit avoir une indépendance à l‘égard de la morale. Le philosophe Kant disait « Non seulement la politique ne doit jamais enfreindre les prescriptions morales mais en outre elle doit être au service de la morale en s’efforçant d’instaurer la justice et la paix entre les hommes et donc de préparer cette fameuse cité cosmopolitique que l’histoire elle-même vise en tant que tel. » La morale réfère à un ensemble de valeurs et de principes qui permettent de différencier le bien du mal, le juste de l’injuste, l’acceptable de l’inacceptable, et auxquels il faudrait se conformer. C’est le respect de cette morale qui distingue l’homme de l’animal, qui formalise la vie des individus en société pour la réalisation d’une société humaine émancipée. L’ennemi le plus dangereux pour l’homme politique – dit Max Weber – est la vanité. « La vanité est un vice contre lequel l’homme politique doit combattre quotidiennement. Elle est en effet la responsable du péché mortel pour un homme politique : le désir du pouvoir pour le pouvoir. Mais pour poursuivre sa cause, ce dernier doit faire appel à la violence ». L’homme politique vaniteux, orgueilleux et pressé, est donc presque un héros maudit, car pour atteindre ses objectifs il finira par perdre son âme. Les actes de ces hommes politiques qui témoignent d’un tel comportement ne peuvent donc pas être banalisés et ramenés à une série d’actes isolés, mais doivent être considérés comme des symptômes d’un malaise plus profond. Il faut dès lors lutter contre ces dérives de manière forte, en se fondant toujours et encore sur la morale. Car la liberté de chacun est une valeur en soi, mais elle ne peut s’exercer qu’à la condition qu’elle n’empiète pas sur la liberté d’autrui. La soif de pouvoir va souvent de pair avec une envie d’être reconnu et l’appât du gain. Ces aspirations irrépressibles créent une dynamique qui repousse toujours plus loin les limites du convenable, les méthodes employées pouvant facilement outrepasser les bornes de la moralité. Malheureusement, tel est le nouveau type d’homme politique sénégalais. Son seul mobile est de déterminer son comportement en fonction de la perspective de satisfaire au mieux ses besoins. Ses actes sont posés de façon à constamment préserver un équilibre entre son effort et l’utilité dégagée. Il se situe, pour reprendre les termes de Nietzsche : « par-delà le bien et le mal ». Il est donc une non-chose, un non-être, un extra-terrestre. Il n’a rien à voir avec l’être humain, car caractérisé par des pulsions et des passions, aux prises avec des sentiments peu nobles, tels que la vanité, le prestige, la jalousie, l’envie, l’arrogance etc. Mais jamais par ce qui est si important pour la vie politique : empreint de nobles sentiments tels que la compassion, la sympathie et l’empathie, la solidarité, le respect de l’autre. Les républicains que nous sommes, particulièrement les apéristes, n’ont pas besoin de ce nouveau type d’homme politique. Nous gardons comme modèle notre président de parti, le camarade Macky SALL, qui, depuis la traversée du désert à nos jours, est resté accroché à nos valeurs, nos us et coutumes, nos meurs et aux principes démocratiques. Jamais l’homme politique Macky SALL n’a tenu un discours ou des propos désobligeant à l’endroit d’aucun homme politique encore moins d’un de ses camarades ou compagnons politiques. Il reste à jamais notre exemple. C’est le cas de le dire.
Aliou Ndao FALL
Secrétaire National chargé de la Diaspora
Membre du SEN.
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