Dès son accession à la magistrature suprême, le 1er avril 2000, le vieux président-politicien nous a avertis : les Libéraux resteraient au pouvoir pendant cinquante (50) ans. À l’époque, personne ne le prenait vraiment pas au sérieux et la presse comme les observateurs ne s’étaient pas attardés sur . . . . . . Un peu plus de dix-neuf (19) ans après, avec la tournure que prennent les évènements et, en particulier cette “réconciliation”, ce “deal” selon certains, le rêve fou du vieux politicien prend une autre dimension.
On se souvient qu’il avait appelé au boycott de l’élection présidentielle du 24 février 2019 et, plus radicalement, à brûler les cartes électorales et autres matériaux nécessaires au vote. Il s’est rendu ensuite en Guinée (Conakry) et en est revenu assagi. Pour de nombreux observateurs, son appel au boycott de l’élection a facilité la réélection de son successeur et sosie. Aujourd’hui, il est question de “réhabiliter” et d”‘indemniser” son fils, sa copie conforme. Le “deal” ne devrait pas s’en arrêter là. Il serait question de réconcilier toute la famille libérale qui serait sûre de gagner l’élection présidentielle de février-mars 2024, avec comme candidat le fils de son père. Ce scénario serait la pire des catastrophes pour notre pays. Karim Meïssa Wade président de la République avec à ses côtés son père, le vieux président-politicien, même centenaire ! Nous devrions tout mettre en œuvre pour éviter à la prochaine génération ce scénario-catastrophe.
J’ai l’impression, qui devient de plus en plus une certitude, que les Sénégalaises et les Sénégalais ne connaissent pas ce duo, ce terrible couple. Si mes amis de la presse me le permettent, je vais m’employer, dans trois ou quatre contributions, à leur rappeler qui ils sont vraiment. Et je commencerai par le vieux père. Dans ma précédente contribution, j’ai fait état de ses forfaits, de ses crimes qui ont jalonné sa gouvernance nocive de douze longues années. Pas seulement. J’ai aussi affirmé avec force et je le réaffirme ici : si nous étions une démocratie majeure, avec des institutions solides et des populations conscientes de leurs responsabilités citoyennes, il serait en prison ou, tout au moins condamné avec sursis, si le juge tient compte de son âge avancé. Dans cette contribution, je rappelle un seul de ses crimes. Il a détourné, sans état d’âme, un don de quinze millions de dollars de Taïwan, soit sept milliards 500 millions de francs CFA, “destinés à la réalisation de projets sociaux au Sénégal”. J’ai traité ce crime dans mon livre “Le clan des Wade : accaparement, mépris et vanité”, Harmattan, Paris, octobre 2011, Chapitre VI (“Une corruption nourrie et entretenue au sommet de l’État”), point 5 (“L’Odyssée des 15 millions de dollars de Taïwan”), pp. 148-157.
Ce crime était avéré. Ce n’était point une rumeur, mais une vérité qui crevait tous les yeux et perçait violemment tous les tympans. Toute la presse (les quotidiens, les hebdomadaires, le net, etc.) en avait rendu compte avec, à l’appui, des informations et des documents irréfutables. Je livre au lecteur de larges extraits du texte très fouillé, très documenté, d’un grand professionnel de la communication. Il s’agit de Mamadou Oumar Ndiaye, Directeur général de l’hebdomadaire Le Témoin. Son texte, intitulé “Comment de l’argent destiné au Sénégal s’est retrouvé dans un compte privé à Chypre ?”, a été repris par Nettali.com le samedi 16 décembre 2006. Et il répond à la question par ce premier jet :
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