Les accidents de la route : L’urgence de faire face à un problème mondial

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Les accidents de la circulation constituent un problème qui se pose au niveau mondial. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Banque Mondiale estiment que le phénomène cause 50 millions de blessés et 1,35 million de décès. Dans une vingtaine d’années, le bilan pourrait être plus lourd, avec des prévisions qui tablent sur 13 millions de décès et 500 millions de traumatismes. Ce qui peut entraver le développement durable. Environ 90% des accidents mortels surviennent dans les pays à revenu moyen à faible (50% du parc mondial de véhicules).

Au Sénégal, le fléau des accidents de la route engendre de lourdes conséquences tant au plan économique que social. Les statistiques indiquent un taux moyen annuel de 745 décès, soit 2 décès par jour. En 2022 (janvier au 30 septembre), 14 666 accidents ont été recensés pour un total de 519 morts et 23 044 blessés. De lourdes pertes en vies humaines, auxquelles viennent s’ajouter les énormes coûts économiques estimés à 160 milliards FCFA, soit 2% du PIB. Les accidents les plus mortels sont survenus la nuit et sur les routes nationales (RN) ou départementales (RD). Entre 72% et 75% des dix derniers accidents les plus mortels ont eu lieu la nuit, entre 22h et 06h du matin. 81% impliquent au moins un véhicule de transport public de voyageurs, soit 08 accidents sur 10.

DES INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES DE QUALITÉ : UNE PRIORITÉ POUR LE PRÉSIDENT MACKY SALL

Depuis l’avènement du Président Macky SALL au pouvoir, le Sénégal ne cesse de faire des progrès remarquables dans la réduction de son déficit en infrastructures routières. Les projets phares, mis en œuvre dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE), ont notamment permis à notre pays de mettre l’accent sur la forte contribution des infrastructures et des transports à la croissance économique et à la satisfaction des besoins sociaux, et de figurer dans le top 8 des meilleurs réseaux routiers africains.

Les multiples efforts déployés depuis 2012 ont permis d’atteindre un niveau de réalisation sans précédent dans ce domaine :

 2526 Km de routes revêtues ;

 6673 Km de pistes aménagées ;  189 Km d’autoroutes ;  20 ponts. 

283,4 MILLIARDS FCFA INVESTIS EN 2022 POUR UN LINÉAIRE DE 586 KM

En 2022, malgré la crise qui a affecté nombre de secteurs de l’économie mondiale, notre pays, sous le leadership de Son Excellence le Président Macky SALL, a résolument poursuivi ses chantiers d’infrastructures routières et autoroutières. Plus d’une dizaine de projets sont ainsi achevés ou en cours d’achèvement pour un linéaire de 586 Km, engendrant un coût total de 283,4 milliards FCFA.

Le Chef de l’Etat dans son Message à la Nation, à l’occasion du nouvel an. L’année 2022 est également marquée par l’achèvement d’autres projets emblématiques, comme la première phase du TER, le Pont Nelson Mandela Foundiougne et celui de Marsassoum, l’autopont de Keur Massar, les axes routiers TambacoundaGoudiry-Kidira, et Louga-Dahra, entre autres.

Au total, 60 chantiers d’infrastructures sont actuellement en cours d’exécution, mettant à contribution le secteur privé national et une main d’œuvre intensive. Parmi les projets phares, figurent en bonne place :

 La ligne du BRT entre Guédiawaye et Dakar ;  

 La 2e phase du TER, entre Diamniadio et AIBD ;  

 La route du Daandé Maayo ;  

 L’axe Kidira-Bakel ;  

 L’autoroute du Nord Dakar-Tivaouane-Saint-Louis, dont les travaux démarrent en 2023 en cohérence avec le regain de trafic lié à l’exploitation de nos hydrocarbures ; 

 Le Programme de Connectivité des Zones de Production Agricole, dans les régions de Kaffrine, Kaolack et Thiès, dont le montage financier est bouclé ; 

 Le Programme Spécial de Désenclavement, un vaste chantier quinquennal qui a déjà démarré pour réaliser 2850 Km de routes, ainsi que des ouvrages d’art en milieu rural et urbain. Un programme qui mobilisera, à terme, 60 entreprises nationales etgénérera 50.000 emplois.

Des projets phares, auxquels s’ajoutent d’autres initiatives spécifiques d’équité territoriale, exécutées par le PUDC, le PUMA et le PROMOVILLES, pour un maillage complet du pays en routes bitumées, pistes carrossables, infrastructures hydrauliques et électriques. Et ce sont tous ces efforts qui ont hissé notre pays à la 8e place du classement Global Economy des meilleurs réseaux routiers et autoroutiers d’Afrique, sur 38 pays évalués.

LA QUALITÉ DES ROUTES PASSE DE 62% (2012) À 83,8% (2021)

En plus d’avoir l’un des meilleurs réseaux routiers d’Afrique, le Sénégal se classe au premier rang en termes de qualité des routes. Les investissements massifs consentis sur la période allant de 2012 à 2021 ont notamment permis d’atteindre des niveaux satisfaisants. 

Ainsi, pour les routes revêtues, l’état (bon et moyen) est passé de 62% en 2012 à 83,84% en 2021, soit une progression de 21 points de pourcentage en moins d’une décennie. Pour ce qui est des routes non revêtues, la même évolution a été constatée avec un état (bon et moyen) estimé à 57,8% en 2021 contre 39% en 2012.

PLUS DE 627,9 MILLIARDS FCFA PRÉVUS POUR L’ANNÉE 2023

Le développement des infrastructures routières et la modernisation des services de transport occupent une place de choix dans le budget 2023 du Ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement. Les programmes destinés à ces deux volets phares représentent plus de 627,9 milliards FCFA en autorisations d’engagement. Il s’agit des programmes suivants : 

 Développement, Gestion et Entretien des infrastructures routières : 419 772 060 300 FCFA en autorisations d’engagement ;

 Développement et Modernisation des Services de Transport : 208 169 732 223 FCFA en autorisations d’engagement.

LES 22 MESURES FORTES DU GOUVERNEMENT POUR RENFORCER LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Au regard des investissements structurants réalisés par le Gouvernement en matière d’infrastructures autoroutières et routières et face à la recrudescence des accidents de circulation, le Premier Ministre a tenu ce lundi 9 janvier 2023, sur instruction du Président de la République, un Conseil interministériel sur la sécurité routière. A l’issue de la rencontre qui a réuni tous les acteurs de la route, le Premier Ministre a engagé :

  1. Le Ministère des Forces armées en relation avec le Ministère de l’Intérieur et le Ministère en charge des Transports, de soumettre au Gouvernement dans un délai de 15 jours, un projet de décret, portant mise en place d’une structure autonome multisectorielle, dirigée par un officier supérieur, sous l’autorité du Ministre des Transports et chargée de l’application rigoureuse des dispositions du code de la route ;
  2. Le Ministère de l’Intérieur et le Ministère des Transports, de prendre dans les 72 heures un arrêté interministériel portant interdiction de circuler pour les véhicules de transport public de voyageurs sur les routes interurbaines entre 23 heures et 5 heures et rappelant les horaires de circulations des véhicules de transport de marchandises dans Dakar ;
  3. Le Ministère en charge des Transports terrestres de prendre, dans les 72 heures, un arrêté portant limitation de la durée d’exploitation à 10 ans pour les véhicules de transport de personnes à 15 ans pour les véhicules de transport de marchandises ;
  4. Le Ministère en charge des Finances, le Ministère en charge de l’Economie, le Ministère en charge de Transports et le Ministère en charge du Commerce de soumettre au Gouvernement, dans 15 jours, un plan d’accélération de la mise œuvre du programme de modernisation et de renouvellement du parc. 

Ce programme sera une priorité du Gouvernement inscrite dans le PAP-3 du PSE et dont le financement sera totalement mobilisé. D’ores et déjà, une partie de la subvention initialement destinée au secteur du transport sera affectée au renouvellement du parc des véhicules de transport ;

  • Le Ministère en charge des Finances, le Ministère en charge des Transports et le Ministère en charge du Commerce de soumettre au Gouvernement, dans 15 jours, un projet de texte interdisant l’importation des pneus usagés (pneus d’occasion) ;
  • Le Ministère en charge des Transports terrestres de prendre une mesure rendant obligatoire le passage gratuit du contrôle technique à Dakar pour tous les véhicules de transport de personnes et de marchandises et suspendant pour une période de 3 mois les visites techniques des véhicules particuliers ;
  • Le Ministère en charge des Finances et le Ministre en charge des Transports terrestres devront ouvrir, dans les meilleurs délais, des centres de contrôle technique dans les régions ;
  • Le Ministère en charge des Transports terrestres, de prendre les dispositions nécessaires pour rendre obligatoire le plombage des compteurs de vitesse des véhicules de transport de personnes et de marchandises à 90 km/heure ;  
  • Le Ministère en charge des Transports terrestres, de prendre un arrêté, dans les 72 heures, interdisant toute transformation de véhicules destinés au transport de marchandises en véhicules de transport de passagers ;
  • Le Ministère en charge des Transports terrestres, de prendre, dans les 72 heures, un arrêté portant interdiction de toute transformation des véhicules visant à augmenter les places assises pour les passagers ou à créer des portebagages supplémentaires ;
  • Le Ministère en charge des Transports terrestres de prendre, dans les 72 heures, un arrêté interdisant la pose et l’usage des porte-bagages, et prescrivant le démantèlement de ceux déjà fixés sur les véhicules de transports de personnes ;
  • Le Ministère en charge des Transports terrestres en relation avec le Ministère en charge du Commerce, de prendre un acte, dans les 72 heures, portant révision des conditions d’octroi de l’agrément de transport de même que des spécifications techniques des véhicules destinés au transport des personnes et des marchandises ;
  • Le Ministère en charge des Transports terrestres, de soumettre au Gouvernement, dans les 72 heures, portant révision de l’âge minimum pour obtenir le permis et conduire les véhicules de transport urbain et interurbain de personnes à 25 ans et à 23 ans pour les véhicules de transport interurbain de marchandises ;
  • Le Ministère en charge des Transports terrestres, le Ministère de la Santé, de proposer dans les meilleurs délais, les modalités d’une plus grande implication des services de la santé dans l’appréciation des aptitudes physiques à conduire pour la délivrance et le renouvellement des permis de conduire ;
  • Le Ministère des Forces armées, le Ministère de l’Intérieur et le Ministère des Finances de soumettre, dans les plus brefs délais, au Gouvernement un projet de dématérialisation du paiement des amendes et pénalités liées aux infractions routières ;
  • Le Ministère en charge des Transports terrestres de soumettre au Gouvernement un acte réglementaire rendant obligatoire le port du casque pour tout conducteur et passager des véhicules à 2 roues ;
  • Le Ministère en charge des Transports terrestres et le Ministère en charge du Travail de renforcer le contrôle du respect des dispositions du Code du travail (contrat en bonne et due forme et paiement des cotisations sociales) par les transporteurs ;
  • Le Ministère des Finances et du Budget, le Ministère en charge des Transports de prendre les mesures nécessaires pour renforcer les capacités de l’Agence de la sécurité routière en vue d’accélérer son déploiement, notamment la création d’une école de formation et de perfectionnement aux métiers de conducteurs des véhicules de transport public ;
  • Le Ministère des Finances et du Budget, le Ministère en charge de l’Economie, le Ministère en charge des Transports de soumettre au gouvernement, dans un délai de 15 jours, un plan de renforcement des sociétés nationales de transport public, pour augmenter, notamment, leurs capacités ;
  • Le Ministère des Finances, le Ministère en charge des Transports, le Ministère en charge de l’Urbanisme, de mettre en place une fourrière dans le ressort de chaque département et d’aménager des aires de repos à l’entrée des grandes agglomérations ;
  • Le Ministère de l’Intérieur, le Ministère des Finances, le Ministère des Transports, le Ministère de la Santé, de renforcer le dispositif de secours et d’assistance médicale pour la prise en charge des victimes d’accidents de la route ;
  • – Le ministre des Forces Armées, le Ministre de l’Intérieur, le Ministre des Finances, le Ministre des Transports, devront mener des concertations idoines avec les acteurs pour proposer un plan d’assainissement du secteur. Le Conseil supérieur de la Sécurité et de l’Education routières sera opérationnalisé et assurera le suivi des recommandations.

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