Le Sénégal ou le pays de la Sous-région ouest-africaine où tout s’achète ou s’obtient par la ruse

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Il suffit d’y mettre le “prix” ou bien d’avoir du “génie”.

Jadis, nous avons connu les bombardements et autres pilonnages à vue des positions d’Atika, la branche armée du MFDC, en prélude d’une nouvelle déclaration de guerre, sans préavis, de la part de l’État.

Une nouvelle forme de guerre était alors initiée par l’Armée en Casamance, à la faveur de laquelle les combattants du MFDC, qui peuvent être tout ce qu’on leur prête sauf des idiots, vont tranquillement déménager de leurs positions initiales vers d’autres sanctuaires à l’intérieur de la Casamance. Je dis bien à l’intérieur de la Casamance.

Les positions ainsi abandonnées par Atika n’en constitueront pas moins un formidable prétexte pour grader, puis décorer, le ComZone d’alors. Élevé au rang de général, il sera bientôt honoré par la France pour services rendus.

Les observateurs sérieux du conflit en Casamance ont dû noter que le MFDC est plus que jamais vivant. Malgré, donc, la fin de la guerre “décrétée” par le président Macky Sall et prétendument gagnée par le ComZone ‘bombardements & pilonnages à vue’.

Ça, c’était hier, dans le sempiternel pilotage à vue de ce que nous appelons communément et abusivement “le processus de paix en Casamance”.

De nos jours, nous assistons à une gouvernance à vue du pays, à la satisfaction peut-être des 54% des électeurs qui, au soir du 24 mars 2024, ont voulu “le changement”. Et pour cause ! Le Premier ministre entend s’exonérer de l’obligation constitutionnelle de faire sa DPG (Déclaration de politique générale).

Faire l’économie de son “programme de gouvernement”, en tant que, tout à la fois, la volonté affirmée et la litanie des moyens nécessaires pour la matérialisation optimale de son “projet de société”.

Voilà, donc, précisément, l’exercice républicain, constitutionnel qui plus est, auquel le Premier ministre se refuse obstinément à sacrifier dans les délais requis.

Plus curieux encore : la DPG est censée être faite à l’Assemblée Nationale, tandis que les députés de la mouvance présidentielle ruent dans les brancards pour exiger du Premier ministre qu’il ne défère pas à cette obligation constitutionnelle. Et tant pis, si le principe de la séparation des pouvoirs est ici mis à mal, abîmé même.

En fait, le Premier ministre a peur de faire face à l’Assemblée Nationale, relativement dominée par l’opposition. Il s’y ajoute que, objectivement, il n’est pas prêt pour un tel exercice, par cela seul que son “projet”, vendu aux électeurs, n’existe pas à ce jour.

Comment dès lors accoucher d’un “programme de gouvernement” sous la forme d’une DPG et avec l’assistance d’une Assemblée Nationale peu ou pas sûre ?

(Jean-Marie François Biagui)

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