LE PROJET PASTEF : ENTRE FONDAMENTALISME EXTREMISTE ET POPULISME DE MAUVAIS ALOI

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Pour qui veut comprendre les événements actuels et en saisir tous les enjeux, il serait important de remonter à l’origine de la montée en puissance du fondamentalisme extrémiste religieux dont l’irruption sur la scène politique ne surprendra aucunement une bonne partie des anciens étudiants de l’UGB et de l’UCAD dont les facultés et les archives viennent d’être incendiés, car la plupart des acteurs de ce chaos organisé y auront été endoctrinés et formatés pour devenir les tenants d’un projet de révolution sociétale censée renverser nos institutions et imposer un nouvel ordre basé sur l’extrémisme et le rejet catégorique de nos pratiques islamiques jugées impies.
En effet, l’irruption sur la scène politique de Pastef et les conséquences démocraticides engendrées par sa posture irrédentiste sont le fruit d’un long processus dont les jalons auront été plantés depuis longtemps, d’abord en noyaux sans envergure disséminés dans la société grâce aux subsides de certains pays enrobés de tous les noms arabisants renvoyant à des aides et manifestations de soutiens envers la communauté musulmane, de sorte à offrir aux premières générations de fondamentalistes religieux un angle de pénétration basé sur la solidarité agissante, ce qui eut pour conséquence de susciter une adhésion sociale marquante des populations, ferrées par la suite par les offres d’enseignement religieux pour les enfants et les adultes ainsi que de formation à la pratique religieuse.
C’est ainsi que commença un processus de déconstruction mentale de nos croyances et convictions par les adeptes du fondamentalisme extrémiste religieux, ce qui eut pour conséquence un rejet de plus en plus violent et revendiqué de nos réalités socio culturelles et cela fit d’ailleurs naitre des conflits intra confessionnels plus ou moins marquants un peu partout sur le territoire national.
A l’UGB le même phénomène prit pied et connut une explosion tel que la communauté sanaroise se retrouva vite divisée en deux camps antagonistes, et c’est ainsi que la sectarisation du milieu universitaire y prit durablement racine et continue de se perpétuer jusqu’à nos jours. L’UCAD ne fut pas en reste, et d’ailleurs, la situation y fut bien pire, tant les fondamentalistes religieux y déployèrent une stratégie diaboliquement efficace qui aboutit au succès éclatant de leur tentative de prise de contrôle du milieu syndical estudiantin, en s’imposant à la tête de toutes les amicales.
C’est la même stratégie aujourd’hui que le Pastef, sous la coupe réglée de la branche la plus radicalisée de ces fondamentalistes religieux tente de dérouler au niveau politique sous la conduite de leur pion Ousmane Sonko, un élément dans un rouage qui est le serviteur d’une cause dont l’objectif dépasse de loin sa propre personne : pour ces fondamentalistes extrémistes en effet, il s’agit de prendre le pouvoir pour mette fin à notre modèle social basé sur un islam sunnite jugé impie par leurs maitres à penser, et instaurer un régime théocratique sur fond de nationalisme de mauvais aloi dont la finalité ne sera autre que mettre notre pays entre les mains de leurs gourous qui aujourd’hui les financent à coups de centaines de millions.
A l’UCAD donc, les fondamentalistes religieux commencèrent par s’approprier la mosquée et leurs dépendances, et y installèrent un centre d’endoctrinement dont les effets ne tardèrent pas à paraitre. Fort de leur nombre grandissant, ils firent de la mosquée leur chasse gardée, et c’est ainsi qu’un groupe d’étudiants tidianes qui eut le toupet d’y organiser une séance de « wassifa » en faisant fi de leurs menaces se fit proprement lyncher à coups de briques dans la mosquée elle-même.
Pour éviter un potentiel bain de sang, la mosquée leur fut laissée comme un bien personnel. Forts de cette première expérience victorieuse acquise par la violence, les fondamentalistes extrémistes décidèrent d’abord de lancer une véritable opération Com’ en vue de se massifier.
Cela passa entre autres subterfuges par la diffusion à grands coups de publicités d’un film de propagande religieuse qui leur fut fournie par on ne sait qui et dont les moyens techniques pour la diffusion renseignèrent à suffisance sur les soutiens dans l’ombre dont bénéficiant ces extrémistes. Ce film, qui racontait les destins de personnes aux vies dissolues dont l’une connut l’enfer après avoir été surpris dans son sommeil par la mort tandis que l’autre, une femme, eut le temps de faire pénitence et de demander pardon à Dieu pour ses péchés avant de prendre le voile pour une vie dans la piété eut un immense succès, renforcé par la présence aux endroits stratégiques de fondamentalistes fanatisés dont les sanglots et les pleurs à fendre le cœur déclenchèrent de grandes scènes d’hystérie collectives, et la conséquence fut dès le lendemain visible sur tous les campus, du Pavillon A à la Cité Claudel, où le film fit un buzz unique dans les annales de ce logement d’étudiantes !
La vague d’allégeance aux fondamentalistes extrémistes connut à l’issue de cette vaste campagne de recrutement un succès inespéré pour leurs leaders.
Forts de leurs nombres, ils s’inscrivirent aux cours d’arts martiaux du campus et devinrent les fréquentateurs les plus assidus des salles de musculation du campus, tandis que leurs prêches leurs attitudes et leurs postures contribuaient à leur donner l’image immaculée de personnes dotées d’une grande probité morale.
Leurs véritables desseins éclatèrent au grand jour dès l’annonce du renouvellement des amicales des facultés.
Les assemblées générales y afférentes furent transformées en séances de pugilat où ils passèrent à tabac les principaux leaders du mouvement étudiant, surpris par la violence sauvage de ces énergumènes.
Cette agression acheva de les déstabiliser, et les fondamentalistes s’installèrent alors aux commandes des amicales.
Ce furent ensuite au tour des autres adeptes d’autres confréries de subir leur violence. Un étudiant mouride qui eut le toupet de les contredire reçut une expédition punitive qui vandalisa impunément sa chambre et le laissa pour mort.
Les fondamentalistes religieux extrémistes sont les acteurs de l’irruption de la violence sous la forme que nous lui connaissons actuellement à l’UCAD. Pour se protéger de leurs foudres, d’autres groupuscules s’organisèrent en groupe de fraternité pour s’assurer une protection mutuelle et protéger leurs camarades. C’est ainsi que naquit le kekendo et tant d’autres groupes d’autoprotection qui appliquent la même méthode que les fondamentalistes extrémistes qui ont planté le drapeau de la violence pour servir leur cause.
Aujourd’hui, ces anciens étudiants sont devenus de grands adultes responsables dont certains trônent au même titre que leurs acolytes de l’UGB à de hautes fonctions ou sont devenus des citoyens tout aussi fanatisés engagés toujours dans le même combat : révolutionner ce pays et imposer leur projet de société.
Leurs familles sont engagées dans le même combat ; Ceux qui en sont membres travaillent à l’endoctrinement de leurs proches. S’ils y arrivent ils deviennent leurs gourous, et au cas contraire, ils sont en rupture de ban et les considèrent comme des impies dont il faut se débarrasser au même titre que le régime qui perpétue et assure la stabilité de notre modèle sociétal, en accordant aux familles religieuses dépositaires du leadership religieux hérités de leurs ancêtres qui en fait les garants de notre paix et de notre stabilité sociale.
Ousmane Sonko a fait allégeance à l’aile la plus extrémiste et violente de ces fondamentalistes religieux qui financent en grande partie le Pastef et sont prêts à mourir en martyrs pour leur cause.
C’est en cela qu’ils sont dangereux.
Ils sont d’autant plus déterminés qu’ils avaient réussi à changer les choses dans le syndicalisme estudiantin, alors qu’ils sont aujourd’hui nombreux, financièrement stables et bénéficient du soutien de tous les fondamentalistes du monde qui considèrent le Sénégal comme un ersatz religieux habité par des hérétiques qu’il faut éliminer.
Au Pastef, il y a donc deux camps : le camp des politiciens engagés dans le projet politique de conquête du pouvoir pour servir leurs ambitions personnelles, incarné par Birame Souley Diop fort d’un leadership politique qui le rend incontournable, et le camp des extrémistes politico religieux, plus puissant et déterminé mais sans base politique et qui donc travaille à propulser Ousmane Sonko au sommet quoi qu’il leur en coute pour assouvir leurs sombres desseins. Ce camp est incarné par Diomaye Faye et il est renforcé depuis quelque temps par El Malick Ndiaye qui s’est fait opportunément pousser la barbe, leur dénominateur commun étant qu’ils se sont fait laminer aux dernières élections et ne comptent que sur leur fanatisme et leur radicalisation pour se faire une place avec la bénédiction d’Ousmane Sonko, ce qui les rend plus dangereux encore.
Voilà la réalité historique de l’irruption du Pastef sur la scène politique.
Que le peuple sénégalais retienne une bonne fois pour toutes que la refondation du modèle sociétal sénégalais qui est le cœur du projet pastéfien et qu’Ousmane Sonko refuse de détailler au peuple sénégalais est l’instauration d’un régime théocratique d’obédience fondamentaliste.
Sa propagande populiste repose sur l’embrigadement des masses, et ses piliers idéologiques sont le nihilisme et la promotion du chaos généralisé, pour imposer une révolution dont l’objectif est de prendre le Sénégal en otage, sous la coupe de ce dictateur en puissance sponsorisé par des forces occultes déterminées à contrôler l’Etat du Sénégal et faire main basse sur nos richesses.
Ses membres les plus dangereux sont rompus aux stratégies de propagande et de référencement et savent comment promouvoir leur cheval de Troie sur la scène médiatique sénégalaise pour en faire par la suite une réalité politique.
Cette stratégie n’est pas nouvelle. Un théoricien d’une nouvelle offre sociétale aux USA basé sur la suprématie blanche avec des ressources financières de mécènes milliardaires, Steve Bannon, a taillé sur mesure un costume de présidentiable à Donald Trump, aidé en cela par un groupe, Cambridge Analytics, puissant en référencement, et il a réussi à influencer le vote des américains dont 80 pour cent s’informait sur Facebook pour faire élire le géant de l’immobilier américain Président des USA.
Au Sénégal les mêmes ingrédients ont été réunis par le Pastef et bien portés jusqu’à l’éclatement du dossier Adji Sarr par Ousmane Sonko.
Ils tiennent un discours séduisant qui vend un nouvel ordre sociétal théoriquement basé sur la lutte contre la corruption et la promotion de l’équité et la restauration de l’Etat de droit qui aurait été mis en péril par le Président Macky Sall et son régime, mais ils omettent subrepticement de dire qu’ils veulent en réalité déconstruire nos valeurs, nos principes de vie et nos pratiques religieuses pour imposer un fondamentalisme extrémiste basé sur la violence politique et l’intolérance religieuse.
Avec leurs tentatives de démystification de nos hommes de Dieu, ils ont sombré dans l’injure et la violence verbale, première étape d’un chaos qu’ils auront voulu instaurer à travers un appel à l’insurrection dont l’objectif était l’effondrement du régime mackyen avec un soulèvement populaire qui aurait abouti, à défaut de la chute de l’Etat, à suffisamment ébranler la société pour contraindre le peuple à leur donner le pouvoir pour avoir la paix.
Le Pastef comptait pour y parvenir sur un contexte socio-économique morose dû aux effets combinés du Covid et de la guerre en Ukraine, et au sacrifice des jeunes qu’il croyait avoir suffisamment endoctriné à force de propagande au point de pouvoir compter sur leur allégeance à sa cause, au prix de leurs vies.
Le peuple sénégalais n’a pas adopté leur projet. Les leçons apprises du passé sont en effet suffisamment instructives pour lui faire voir toutes les conséquences d’un basculement de notre pays dans l’anomie ; le museau du loup Pastef a percé sous la peau de la chèvre qui le dissimulait aux yeux de l’opinion.
Et Ousmane Sonko a fait le reste : il devait incarner leur cause, malheureusement il a préféré les jouissances des salons de massage érotique, pour une finition dont Adji Sarr seule détient le secret.
Il est désormais temps de clore ce chapitre.
La place d’Ousmane Sonko est en prison.
Quant au Pastef, sa dissolution est une exigence sociale.
Cissé Kane NDAO
Président A.DE.R

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