Le président Macky Sall pilotage véritablement, Sénégal à vue (Par Mandiaye Gaye)

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Macky Sall pilote à vue le Sénégal, laisse en rade les questions essentielles des populations au profit d’une minorité de riches. Et c’est au moment où la situation grave du pays appelle à la réduction drastique et rationalisation, sans équivoque, du train de vie de l’État, que le président Macky Sall a décidé de prendre des inopportunes et aggravantes. À savoir que, l’attitude adoptée dans la situation présente est totalement en déphasage avec la solution qu’exige la situation du Sénégal d’aujourd’hui. En effet, cette gouvernance du président est, à tous égards, un pilotage à vue du Sénégal par le fait qu’il ne s’appuie ni sur la réalité ni un tableau de bord et moins encore une planification d’exécution des tâches répertoriées de l’heure.

Donc, si nous en jugeons par les récentes décisions inopportunes qu’il a prises au pif et aveuglément, qui participent toutes, exagérément et sans cause, à l’augmentation exponentielle du train de vie du Sénégal. Alors qu’en lieu et place de ce gaspillage de nos ressources, déjà insuffisantes pour régler nos immenses besoins en attente de solution. Par conséquent, la situation du pays appelle plutôt, à une réduction drastique des charges, mêmes normales et surtout de prestige et autres privilèges accordés à des riches loin du besoin. De telles charges, dispendieuses, ne font que grever inutilement le train de vie de l’État. Le président Macky Sall a-t-il, oublié par amnésie ou délibérément simplement, toutes ses promesses alléchantes qu’il avait faites aux Sénégalais et qui figuraient parmi les points essentiels de son programme de « yoonu yookuté »? Mais le président est-il atteint subitement d’amnésie ou, l’a-t-il fait expressément pour nous marquer le non-respect de ses engagements ? Voici à propos de train de vie de l’État ce qu’il avait dit dans le même document à la page 28 : « Réalisation d’un audit des comptes et des politiques publiques suivi d’un débat public parlementaire sur les recommandations 3. Réduction du train de vie de la Présidence de la République sous contrôle de la Cour des comptes et du Parlement 4. Suppression des voyages en 1 ère Classe pour les membres du gouvernement/administration ainsi que des logements conventionnés. Des indemnités seront octroyées aux ayant droits 5. Rationalisation des Agences nationales et réforme de la carte diplomatique (suppression au moins de 15 ambassades) 6. Suppression du cumul des mandats (entre toute fonction exécutive et toute fonction élective) 7. Obligation de déclaration du patrimoine des membres du gouvernement, des directeurs généraux des entreprises et des établissements publics et rationalisation des salaires des dirigeants publics 8. Equité dans la presse publique et privée du temps de parole pour les partis représentés au Parlement 9. Remboursement par l’Etat des dépenses des cinq premiers partis politiques (sous réserve d’avoir fait au moins 10% des suffrages exprimés dans les élections présidentielles, législatives ou municipales) et sur la base de la présentation des comptes annuels certifiés par les Commissaires aux comptes indépendants 10. Renforcement de l’indépendance des médias privés et appui technique et financier pour permettre leur développement »

Les Sénégalais sont donc des témoins encore vivants qui peuvent attester que le président Macky Sall s’est parfaitement renié par rapport, à son programme de yoonu yookuté, qu’il a largué par-dessus bord. C’est ainsi aussi qu’au Sénégal il laisse en rade actuellement les principales et majeures questions nationales notamment, les prioritaires et urgentes. C’est-à-dire les questions qui importent au plus haut point les Sénégalais. Oui, c’est-à-dire l’emploi, la santé publique, l’éducation, la crise économique et sociale, la cherté de vie devenue insupportable aux populations démunies… qui sont au centre de leurs principales préoccupations. Mais malgré tout cela, le président Sall tourne le dos à tous ces problèmes majeurs qui tiennent à cœur les Sénégalais au profit de la revalorisation, injuste et illégale. Est-ce qu’il l’a fait par mépris ou manque de soucis aux populations qui souffrent actuellement et victimes de la situation à la préférence partisane des pensionnaires anciens chefs d’État, PM, CESE, DG et à qui d’autres demain?  

Et à propos d’injustice sociale vous avez dit dans votre programme à la page 8 : « Mettre fin aux injustices sociales Les injustices sociales sont la principale menace à la cohésion sociale de notre pays. Les émeutes de la faim, la crise énergétique, montrent qu’à tout moment le pays peut s’embraser. Depuis trop longtemps les réponses ont été laissées à la seule charge des familles et des communautés. L’Etat et ses partenaires ont trop souvent considéré qu’il s’agissait là d’un coût ou d’une dépense inutile alors qu’il s’agit de l’essence même de tout développement : la protection de ses concitoyens. Aujourd’hui ces solidarités familiales et communautaires sont à bout de souffle tant en milieu urbain que rural. Les faibles revenus d’une personne ne peuvent subvenir aux besoins essentiels – apprendre, se former, se soigner, se nourrir – au sein d’une famille. Trois groupes en ressentent particulièrement les effets : · les jeunes, frappés par un chômage massif, des opportunités d’autant plus insuffisantes que le système de formation est inadéquat, · les femmes, touchées par les aléas de la vie et qui peinent à trouver les ressources de simples subsistances. Elles sont menacées dans leur santé, durant la grossesse ou l’accouchement et discriminées dans l’accès aux opportunités économiques ou politiques, · le monde rural enfin, en tout premier lieu en raison de l’insécurité sur le statut de la terre, sa principale source de revenus, mais aussi de la faiblesse des investissements dans les infrastructures de base pour accéder à l’eau, l’énergie, la santé, les transports. Pour mettre fin aux injustices sociales nous engagerons une intense politique de protection sociale universelle dont les mesures clés sont la Bourse de Sécurité Familiale, la Couverture Maladie Universelle, la Bonification Retraite et la Revalorisation des Bourses Etudiantes Le coût global de ces mesures pour le rétablissement d’une meilleure justice sociale est de 120 milliards de FCFA par an. Elles seront totalement financées par la réduction du train de vie de l’Etat (120 milliards) sachant que des prélèvements concertés pour service universel dans les activités à forte rentabilité (télécoms ; industries extractives, pharmaceutiques et de tabac ; transactions financières) garantiront à long terme son financement. »

Et le Sénégal est le pays où les autorités ne font jamais l’évaluation de leurs expérimentations ou projets afin de pouvoir apprécier objectivement de leur fiabilité, intérêt ou positivité pour le pays, avant d’étendre ou de généraliser leur application.Je ne cesse pourtant, de le souligner en le dénonçant à chaque occasion dans mes contributions, mais jusque-là rien n’y fait. En effet, malgré les nombreuses bourdes et incohérences décelées dans les différentes lois de décentralisation, de la première à l’acte trois, aucune rectification ou abandon, s’il y a lieu, n’a été opéré et ce n’est pas pourtant faute d’objet. Mais jusque-là tous les régimes ont foncé tête baissée et les ont maintenues voire même renforcées, avec les graves et nombreuses erreurs qu’elles renferment sans avoir procédé à leur évaluation physique effective. Et pourtant, il est bien dit dans le programme yoonu yookuté à la 29-  4 : « Evaluation des politiques de Décentralisation et étude de faisabilité de la création de conseil départemental (conseil général) »

Tout bien considéré, il faut souligner que, les collectivités locales hier et territoriales aujourd’hui sont pléthoriques, irrationnelles et quelques-unes de simples coquilles vides pour satisfaire des doléances politiques démagogiques avec leurs lourdes charges administratives qui grèvent inutilement le train de vie de l’État. La situation actuelle des collectivités territoriales appelle ou exige plutôt, un resserrement pour restreindre le nombre par leur recomposition plus rationnelle et viable économiquement et socialement au service des populations. Il n’est nullement besoin d’être un expert en administration pour savoir que, 14 régions, 45 départements, 133 arrondissements, 113 communes et 320 communautés rurales si ce n’est pour recaser des militants en chômage, cela ne se justifie pas. Mais voici que, devant une réalité qui montre concrètement les réelles difficultés auxquelles notre pays est confronté, le président Macky Sall ne trouve rien d’autre à faire pour résoudre tous ces problèmes que, comme dans un rêve, nous sort encore un découpage administratif de Dakar. Un découpage dont il est seul à connaître les motivations et à détenir les raisons qui le sous-tendent. Cette idée saugrenue qui vient contre toute attente est une farce de mauvais voire une provocation. Sinon comment, le président peut logiquement, économiquement et socialement, expliquer ses raisons qui fondent un tel besoin à l’heure où une partie des Sénégalais n’arrivent pas à joindre les deux bouts.

L’adage wolaf dit : “Ku sa mootu jootul ngay booti ngam” ce qui peut se traduire comme : « qui trop embrasse mal étreint ». Précisément, c’est ce que traduit cette décision surprenante du président Macky Sall à vouloir procéder à un nouveau découpage de la région de Dakar. Oui, justement au moment où le Sénégal est confronté à beaucoup et de difficiles problèmes de tours ordres qu’il n’arrive pas à résoudre. Voilà pourquoi on peut bien se demander si réellement le Président Macky Sall dispose vraiment de conseillers avisés dans tous les domaines et, si oui, est-ce qu’il les consulte et tient compte de leur avis d’expert ou de maître de l’art ? Le président Macky Sall devrait méditer cet adage qui dit : « quand on pense seul, agit seul, on se trompe seul aussi »

Mandiaye Gaye

mandiaye15@gmail.com

PS :Les quelques cas pris comme exemples du programme yoonu yookuté donne la preuve concrète que le président Macky Sall ne s’appuie même pas sur son yoonu yookuté comme tableau de bord pour s’évaluer et s’éclairer la voie. Par conséquent, son pilotage à vue est incontestable sur tous les plans de gouvernance. À toutes fins utiles, le document est disponible sur Internet pour ceux qui souhaiteraient faire la vérification.

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