Dans un contexte généralisé de repli de l’activité économique et de baisse des ressources budgétaires, liés à la pandémie Covid-19, la situation économique risque d’être complexe pour l’économie nationale qui disposera d’une marge de manœuvre limitée dans les années à venir.
Dans ce contexte, l’appel aux partenariats financiers, techniques et technologiques privés, par le recours aux partenariats public-privé (PPP), peut représenter une solution à moyen terme. A condition de profiter de cette fenêtre de tir pour parfaire son dispositif.
En clair, le partenariat public-privé doit être la priorité de la relance économique après la crise du coronavirus (covid-19). Ceci dans la perspective de faire émerger un tissu d’entreprises nationales résilientes et compétitives.
Solution idéale pour résorber le déficit d’infrastructures d’un pays, le PPP est défini par le Guide de la Banque Mondiale comme : “des dispositions, habituellement à moyen et long terme, entre les secteurs public et privé grâce auxquelles certains services qui relèvent de la responsabilité du secteur public sont administrés par le secteur privé, scellés par un accord clair sur des objectifs communs relatifs à la livraison d’infrastructures et/ou de services publics”.
La responsabilité est partagée entre secteur privé et public pour réhabiliter le fonctionnement des entreprises sénégalaise s et les utiliser comme levier important de déclinaison opérationnelle des stratégies publiques sectorielles en cette période de crise.
Importance de l’investissement public
Le maintien de l’investissement public est important aussi bien pour parfaire l’offre du Sénégal en infrastructures de développement économique et social que pour contribuer de manière plus directe à l’effort des investisseurs privés de mieux restructurer leurs entreprises.
Des subventions publiques pour le financement de projets industriels et technologiques à forte valeur ajoutée seront particulièrement bénéfiques pendant cette période tout comme l’aide aux entreprises en difficultés.
Il ne faudrait pas perdre de vue la nécessaire intégration des agents économiques informels dans le secteur formel à travers la mise en place de programmes d’accompagnement à la création de petites entreprises et la mise en place de mécanismes d’incitation à la participation aux caisses de retraite et de sécurité sociale.
La relance économique est tributaire de conditions de financement très favorables à l’investissement. Le reste à faire est sans doute tout aussi important avec un effort nécessaire de réduction du coût des crédits qu’ils soient d’investissement ou de consommation pour le secteur privé.
L’économie ne doit pas seulement reposer sur les recettes douanières et fiscales.
Il faut aussi l’ouverture du capital des entreprises déjà cotées et l’amélioration des conditions d’accès des autres entreprises (simplification des procédures, incitations fiscales, transparence, etc).
Mais la relance économique passe d’abord par la préparation des stratégies d’adaptation des entreprises sénégalaises des business models aux nouvelles contraintes des marchés.
Il est aussi question de l’encadrement des entreprises nationales par des organisations professionnelles performantes, à l’instar notamment des chambres de commerce et des confédérations professionnelles et interprofessionnelles.
Le Sénégal doit saisir cette nouvelle donne économique pour relancer sa politique économique par la mise en œuvre de projets d’infrastructures public privé notamment dans les secteurs qui favorisent l’innovation. L’occasion est ainsi belle pour diversifier son économie, à condition de créer, dès à présent, les conditions propices à ces investissements et à leur financement.
Ensemble unis pour un Sénégal prospère. Économiquement !
Mouhamed Lamine MassalyEx PCA SIRN
Soyez le premier à commenter