Le militant Ramy Shaath libre mais privé de sa nationalité égyptienne

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Le militant politique égypto-palestinien Ramy Shaath, détenu en Égypte depuis plus de deux ans, s’est envolé samedi pour Paris, mais selon sa famille, il a été contraint de renoncer à sa nationalité égyptienne pour obtenir sa libération. 

« Au moment où nous écrivons ces lignes, Ramy est en route pour Paris », a écrit dans un communiqué sa famille, qui s’est dite « soulagée et ravie » de cette annonce. Elle exprime cependant ses regrets que les autorités « aient contraint Ramy à renoncer à sa citoyenneté égyptienne comme condition préalable à sa libération alors que cette libération aurait dû être inconditionnelle après deux ans et demi de détention injuste dans des conditions inhumaines. Personne ne devrait avoir à choisir entre sa liberté et sa citoyenneté. Ramy est né égyptien, a grandi comme un Égyptien et l’Égypte a toujours été et sera toujours sa patrie ; aucune renonciation forcée à la citoyenneté prise sous la contrainte ne changera jamais cela. »

Une procédure utilisée avec d’au

tres binationaux considérées comme « des personnes à risque » par les autorités égyptiennes, précise notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti, qui note qu’elles sont restées aussi discrètes sur sa libération que sur son arrestation.

Deux ans et demi de détention 

L’avion devrait atterrir à Paris à 14h ce samedi. Selon le communiqué, Ramy Shaath a été libéré « dans la soirée du 6 janvier, après plus de 900 jours de détention arbitraire ». Les autorités égyptiennes l’ont ensuite remis à un représentant de l’Autorité palestinienne à l’aéroport du Caire, d’où il a pris un avion pour Amman.

Ramy Shaath avait été arrêté à son domicile du Caire en juillet 2019. Direction la prison pour ce militant devenu quinquagénaire derrière les barreaux. Auparavant, Ramy Shaath a vécu en Palestine ou son père fut un haut-dirigeant de l’Autorité palestinienne puis en Égypte, le pays de sa mère.

Figure de la Révolution

Engagé dans la Révolution de 2011, il milite pour la démocratie dans les soubresauts de la politique égyptienne. Il reste également actif au sein du mouvement pro-palestinien appelant au boycott d’Israël.

Des positions qui le conduisent dans une cellule de 25 mètres carrés où il est détenu avec une quinzaine d’autres prisonniers. Détention préventive, sans procès pour des accusations « d’assistance à un groupe terroriste » et de « diffusion de fausse nouvelles » figurant dans un dossier auquel ses défenseurs n’ont même pas accès.

Pour contourner les deux ans de durée maximale de prison préventive, les autorités égyptiennes avaient reformulé avec de légers changements l’accusation de complicité avec les Frères musulmans, décrétés organisation terroriste pas la loi. 

Depuis deux ans et demi, l’épouse française de Ramy Shaath Céline Lebrun Shaath et des organisations de défense des droits humains demandaient sa libération. Les autorités françaises assuraient œuvrer en ce sens.

RFI

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