22 ans après le naufrage du Joola, le Père Gabriel Faye Sagna, nous interpelle sur notre responsabilité collective. Dans ce texte poignant, publié ce 26 septembre 2024, jour anniversaire de la tragédie, il invite chaque sénégalais à une introspection profonde. Face à ce drame qui a emporté plus d’un millier de vies, ce prêtre sacramentin, Curé de la paroisse Saint Pierre Julien Eymard de Koudiadiène (Diocèse de Thiès), questionne notre laxisme, notre indifférence et notre silence coupables. Il nous exhorte à un changement radical de comportement pour honorer la mémoire des victimes et éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent.
Le 26 septembre 2002, notre chère nation le Sénégal venait d’inscrire sur sa page une histoire sombre, une tragédie qui a endeuillé toute le territoire national et même à l’échelle internationale. Le matin du 27 Septembre 2002, la nouvelle a été d’abord reçue comme un mythe avant d’être une réalité. 22 ans après, cette tragédie a mis à nu notre laxisme et irresponsabilité décriés depuis longtemps et qui, pourtant, commencent à s’installer confortablement dans notre société au point de devenir des valeurs à promouvoir surtout pour les nouvelles générations caractérisées pour le monde numérique appelé aussi le monde 2.0.
Aujourd’hui encore nous continuons à nous poser beaucoup de questions sur ce naufrage qui a emporté plus d’un millier de personnes. Comment des personnes responsables, ayant la charge et la mission de veiller sur les biens et les personnes, peuvent-elles fermer les yeux en laissant le bateau chargé au-delà de ses capacités quitter Ziguinchor pour Dakar ? Comment les pauvres voyageurs peuvent-ils avoir le courage de monter sur le bateau malgré son déséquilibre constaté avant son départ ? A qui la faute ? Nos vies ont-elles des prix ? Quelles sont les limites de nos responsabilités ? Sommes-nous conscients de notre laxisme, indifférence et silence coupables ? Toutes ces questions parmi tant d’autres doivent éveiller notre conscience face à la dépravation des mœurs et à une culture d’anti valeurs qui ne font que nous précipiter dans la tombe.
Que chacun et chacune essaient de se regarder sur un miroir en se disant de manière consciente que dois-je faire pour que de pareilles tragédies se reproduisent plus ? Âgées, adolescents, enfants, toutes les couches sociales, ce naufrage n’a épargné personne au Sénégal et l’humanité toute entière ne cesse de se rappeler. Pour notre changement de comportements de manière positive, radicale et intégrale, pensons à tous ces passagers engloutis dans les eaux et dont nous essayons d’imager leurs cris de détresse et de secours.
Que par la miséricorde de Dieu, leurs âmes reposent en paix. AMEN.
Père Gabriel Faye Sagna
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