Le Hamas affaibli, mais toujours présent à Gaza

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L’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza doit entrer en vigueur ce dimanche 19 janvier. L’annonce de cette trêve est accueillie avec soulagement par les Palestiniens après 15 mois de guerre qui ont dévasté la bande de Gaza et fait plus de 46 000 morts, en majorité des civils. Le Hamas, de son côté, a perdu des combattants et ses principaux dirigeants ont été tués. Le mouvement islamiste est affaibli, mais il est loin d’avoir été éliminé, comme le souhaitait Israël.

« Le Hamas a recruté presque autant de militants qu’il en a perdu ». Un aveu en forme d’échec formulé par le secrétaire d’État américain sortant, Antony Blinken, le 14 janvier devant l’Atlantic Council. L’armée israélienne affirmait en septembre dernier avoir tué plus de 17 000 combattants du Hamas, un chiffre difficilement vérifiable. Ses effectifs étaient évalués à environ 40 000 avant la guerre.

Certes, le mouvement islamiste a été affaibli militairement, ses principaux dirigeants Ismaïl HaniyehMohammed Deif ou Yahya Sinwar ont été tués. Mais il résiste encore face aux forces israéliennes, comme on l’a vu ces dernières semaines dans le nord de la bande de Gaza.

Pour Leïla Seurat, chercheuse au Carep, le Centre arabe de recherche et d’études politiques de Paris, le mouvement islamiste a une capacité de résistance et de résilience « Il s’est toujours adapté à un contexte contraignant depuis sa création en 1987, il a toujours fait face à des vagues d’incarcérations, d’expulsions du territoire, d’assassinats ciblés […] Il s’est toujours construit sur un modèle de résilience, ce qui explique largement comment il parvient à tenir face à l’armée israélienne sur le terrain. »

Soutien d’une partie de la population palestinienne

Le Hamas bénéficie aussi du soutien d’une partie de la population palestinienne qui y voit une incarnation de la résistance face à l’occupation israélienne, et l’absence de solution politique qui mènerait à la création d’un État palestinien.

« Gaza est sous restrictions israéliennes depuis plus de 20 ans, rappelle Hugh Lovatt, chercheur au Conseil européen des relations extérieures, un institut basé à Londres. Avant le 7-Octobre, Gaza a subi plusieurs guerres et connaissait déjà une forte crise économique, humanitaire, politique et sociale. Toutes ces conditions amènent les gens à vouloir combattre Israël. »

RFI

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