Le mythe de Aguène et Diambogne, dit-on, serait à l’origine du cousinage à plaisanterie, «Kalanté» entre Sérères, Diolas, Lébous et Halpulaars. Mais au-delà du simple cousinage, il demeure le ciment qui lie ses ethnies aux traits physiques, culturels, ethniques et physionomiques très complexes et semblables.
Aguène et Diambogne seraient des sœurs jumelles nées dans une contrée du sud du Sénégal et très convoitées par tous du fait de leur beauté, de leur originalité et de leur gentillesse.
Malheureusement pour elles et pour tout le village, elles furent piégées par une vieille sorcière qui les conseilla d’aller pêcher les mercredis et vendredis. Un accident qui occasionna leur séparation survint au cours de cette aventure maritime contraire à la coutume.
Noyées dans les eaux, Aguène et Diambogne se séparèrent à jamais suite à l’éclatement de leur pirogue à deux. Mais chacune d’elle réussit à s’accrocher à un morceau de la pirogue qui l’achemina vers une direction.
Aguène finit son périple au sud du Sénégal où elle rencontra un jeune cultivateur de riz qui l’épousa et ils donnèrent naissance à l’ethnie Diola. Tandis que Diambogne atterrit dans le Nord du pays et fut accueillie par un jeune homme d’une forte corpulence qui s’adonnait aux champs et à la lutte. De leur union naquit l’ethnie sérère.
Mane et Debbo, leurs sœurs, décidèrent d’aller à leur recherche, et vont, à leur tour, se fixer dans des contrées différentes. Si Mane élit domicile à Yoff et donne naissance à l’ethnie lébou, Debbo, elle, se réfugie dans la vallée du Sénégal et devint mère des halpulaars. Ainsi naîtra aussi les peuples lébous et halpulaars. En gros, ce qui explique le cousinage entre sérères, Diolas, lébous et halpu¬laars.
Vivement pour la vivification et le respect de cette tradition séculaire qui cimente nos liens, consolide notre vivre-ensemble pour un Sénégal de paix, d’amour et de fraternité…
Babacar Sene
Professeur d’Histoire- Géographie
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