La vision panafricaine en matière de notation financière du Président Macky Sall (Par Habib Ndao)

Partager l'article

Assurément le Président Macky Sall malgré son agenda chargé en interne (année d’élections)  n’a pas oublié de plaider pour l’Afrique dans le concert des nations. Pour rappel n’a-t-il pas porté le plaidoyer (avec succès) sur des sujets aussi brulants tels que la suspension du service de la dette dès l’apparition de la COVID, l’utilisation des DTS, l’indemnisation assurantielle ARC (African Risk Capacity), la fabrication locale de vaccins avec levée des droits sur les brevets, son opposition catégorique à un arrêt des financements de l’exploitation des énergies fossiles,   la solidarité de raison avec l’Afrique dans un monde globalisé ?

Et voilà un autre combat du Président Macky Sall avec comme objectif créer un « momentum. »   , un sursaut pour un accès plus facile aux ressources qui circulent autour du globe par une reconsidération de la manière dont l’Afrique est perçue par les agences de notations « occidentales. »

Aujourd’hui plus que jamais, nos pays restent confrontés à des nombreuses mutations qui nécessitent une redéfinition des priorités économiques et sociales. L’accès aux ressources financières dans le cadre du développement des entreprises et des nations, devrait pouvoir continuer à se faire facilement à travers la sophistication des instruments financiers, la digitalisation et la disponibilité des liquidités.

Cette nouvelle dynamique devrait donner à l’Afrique, l’opportunité de se réinventer et redéfinir son modèle de développement et d’interaction avec les autres continents économiquement, socialement, diplomatiquement et culturellement. 

C’est en ce sens que la vision panafricaine du Président Macky SALL en matière de notation financière se veut plus précise, plus inclusive et devra s’imposer non pas seulement sur les marchés locaux mais également capable de convaincre le reste du monde. Il est donc aujourd’hui important pour les États africains et les entités qui opèrent sur le continent d’avoir leur notation financière en monnaie locale d’abord.

Il s’agira ensuite d’établir une note en devise étrangère, ce qui permettra à l’investisseur qu’il soit international, régional ou local d’avoir une appréciation panoramique de la performance de l’entité ou du pays.

Pour une Afrique des centrales électriques, de l’agro business, des plateformes industrielles et numériques, une agence de notation continentale peut jouer un rôle utile dans l’approfondissement des marchés financiers.

Une Afrique notée par une Agence de notation continentale aura plusieurs avantages :

D’abord, une Afrique notée par une Agence continentale aide à réduire l’asymétrie d’information sur le marché financier. La notation fournit aux acteurs du marché de l’information et des analyses de solvabilité sur une base comparable et indépendante ; ce qui contribue à la transparence du marché.

Ensuite, la notation financière locale sert de points de repère aux émetteurs du marché financier. La notation des émetteurs souverains du continent africain que sont les États peut servir de référence à toute l’économie et à l’ensemble des emprunts de l’entité notée, notamment pour les émetteurs autres que les Etats et les collectivités publiques et territoriales. En outre, le rating contribue à l’élargissement de la base des investisseurs potentiels du marché continental. La disponibilité de l’information fiable à travers la notation financière peut aider les États africains à attirer de nouveaux investissements sur le marché financier.

De même, la notation panafricaine aide au développement du marché financier. Cette notation facilite l’émission de la dette en renforçant la transparence et devrait favoriser le développement du marché local. Le développement de ce marché contribue également à l’amélioration de la notation financière, dans la mesure où un marché financier continental développé permettrait aux États africains d’acquérir les ressources à de meilleurs coûts et par conséquent une réduction du service de la dette toutes choses étant égales par ailleurs. Ce qui augmenterait la solvabilité de nos États.

À la différence des agences de notation internationales, toutes basées en dehors du continent, une agence de notation panafricaine sera plus au fait des réalités des Etats et donc plus en capacité de faire ressortir, sur une échelle locale, les hétérogénéités des économies. Leur présence sur le terrain leur donne l’avantage de pouvoir mieux prendre en compte les paramètres qualificatifs liés à l’environnement sociopolitique, économique et culturel des Etats.

Enfin, la notation financière sur une échelle continentale, tient nécessairement compte des implications liées à l’appartenance à une union économique ou monétaire, notamment en termes d’atouts, de mécanismes de solidarité et de contraintes liées à l’existence d’une Banque Centrale commune et à l’abandon de la conduite de la politique monétaire par les États individuellement.

Avec Macky Sall Président en exercice de l’UA la voix de l’Afrique se fait entendre. Un deuxième mandat à la tête de l’institution panafricaine par une prolongation de celui-ci va engendrer des inéluctablement des avancées notables pour le continent.

Habib NDAO,

Secrétaire Exécutif de l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF)

Email : hndao@oqsf.sn

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*